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Centre de fabrication et de personnalisation des cartes Edahabia d’Algérie Poste : Ici, on ne badine pas sur les normes de fabrication et de sécurité

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C’est en décembre 2016 que les premières cartes de paiement électronique « Edahabia », d’Algérie poste, étaient mises en service, à l’occasion la Journée Africaine des Télécommunication. L’évènement constituait le début d’une nouvelle ère, marquée par la digitalisation des services postaux et l’introduction des moyens du paiement électronque. Ils sont actuellement plus de huit millions de clients à détenir cette carte qui leur permet, maintenant, de retirer de l’argent dans les distributeurs automatiques GAB, de régler des achats chez les commerces disposant de TPE, mais aussi d’effectuer tous types de transactions financières et commerciales via internet.
En fait, si les clients d’Algérie poste ont, aujourd’hui, cette possibilité de bénéficier de tous ces services, c’est parce que l’établissement n’a pas lésiné sur les moyens et a engagé des investissements colossaux pour mettre en place une infrastructure technologique adéquate, à même d’assurer son indépendance en matière de fabrication des cartes à puce. L’infrastructure en question n’est autre que le Centre de fabrication et de personnalisation des cartes électronique Edahabia d’Algérie Poste situé à Birtouta entre Alger et Blida, que nous avons eu l’occasion de visiter ses différents services en compagnie de son premier responsable M. Mustapha Zekagh, directeur central du projet filiale traitement et personnalisation monétique d’Algérie poste.

Situé à quelques encablures du centre-ville de Birtouta, le Centre de fabrication et de personnalisation des cartes Edahabia d’Algérie poste fait partie du grand Complexe postal, qui regroupe en son sein plusieurs structures postales, notamment le Centre de tri qui s’est substitué, en 2007, à celui d’Alger-gare. Au démarrage de son activité, en 2009, le Centre se limitait à la personnalisation des cartes à puces, achetées auprès de l’entreprise algérienne HB Technology. Ce n’est qu’en 2018, après avoir procédé à une mise à niveau de toutes ses machines, que le Centre a commencé à fabriquer intégralement ses cartes, excepté le corps de carte en plastic, qui est jusqu’à présent sous-traité auprès de l’Imprimerie Officielle.

Un processus minutieusement suivi

Aménagé en Open space, la structure comprend trois salles et deux services : Une première salle, d’une grande superficie, constamment maintenue à 21°C, dédiée à la production des cartes ; une deuxième salle de préparation des donnée et une troisième refermant des coffres pour les produits sensibles. Dans les deux services, des agents y éditent les codes Pin et préparent la livraison des cartes. Les équipements qui y sont utilisés sont tous de fabrication allemande. Il s’agit de deux machines de personnalisation d’une capacité théorique de 1500 cartes/h chacune, d’une machine d’encartage, d’une autre d’hologramme et de deux autres pour la lamination des rouleaux de puces et de contrôle de qualité. Deux équipes de 27 agents, entre ingénieurs et techniciens, se partagent le travail et se succèdent sur la manipulation de ces machines. Rien n’est laissé au hasard. Depuis la réception du corps de carte, jusqu’à la livraison du produit fini, un processus de fabrication réglé comme une horloge est minutieusement appliqué et suivi par les employés du Centre, chacun dans la mission qui lui est confiée. Ce processus passe par plusieurs étapes, la première étant celle qui consiste à implanter d’abord, dans une machine spéciale, le panneau de signature puis l’hologramme, une image en trois dimensions créée par projection photographique servant comme élément de sécurité. La puce est ensuite insérée à l’aide de la machine d’encartage.
Lorsque la carte est prête, elle passe alors à la personnalisation. Préalablement, le service dédié à cette tâche reçoit les données cryptées du centre de traitement monétique, avant de les transférer à la salle de préparation des données (appelée Data-prep) où l’information est traitée pour qu’elle soit disponible à la personnalisation des cartes. Une partie des données est intégrée dans la carte, une autre servira à l’édition des codes Pin, sous forme cryptée. Pour l’insertion des données, chaque machine de personnalisation possède plusieurs modules servant, entre autres, au nettoyage de la carte, au codage de la puce magnétique (MKW) et à la vérification. Arrivée à cette étape, la carte devient prête à l’utilisation, même si elle est encore anonyme. Deux autres modules interviennent alors pour écrire sur la carte les données visibles du client, soit le nom, le prénom, le numéro de la carte et la date d’expiration. L’écriture se fait à travers deux techniques, à savoir l’impression à chaud et l’embossage.

Traçabilité et Tracking
Une fois les cartes personnalisées, le service de livraison se charge de leur expédition, en passant d’abord par le Centre national de tri, chargé de les acheminer aux Centres de distribution (région est, ouest et sud), lesquels les livrent, à leur tour, aux bureaux de poste qui lui sont rattachés. Pour ce qui est de la wilaya d’Alger, les cartes sont dirigées directement aux bureaux de poste, à J+1 de leur sortie du Centre, alors que celles destinées aux autres régions du pays arrivent à bon port à J+2, ou J+3. Quant aux wilayas du sud, les cartes leur sont expédiées par avion, selon le programme de vols d’Air Algérie.
Il faut dire cependant qu’avec une moyenne de fabrication de 25 000 cartes / jour, satisfaire l’ensemble de la demande des clients s’avère une chose pas trop facile. Malgré cela, « nous arrivons, avec la volonté de toute l’équipe, à s’organiser et à satisfaire la demande de la clientèle, notre souci étant de ne jamais interrompre la production et de ne pas pénaliser nos clients. D’ailleurs, nous nous préparons déjà à faire face au renouvellement de plus de 6 million de cartes, courant 2022, avec un pic pour le mois de septembre prochain de 1,3 millions de cartes à renouveler, en plus de celles qui seront nouvellement créées », nous dit Mustapha Zekagh. Pour lui, le plus important, aujourd’hui, est de venir à bout de toutes les faiblesses qui rendent certains services moins performants, à l’exemple de la distribution. Pour ce faire, le Centre a mis en place un dispositif permettant de scanner la carte pour assurer un suivi et une certaine traçabilité, de sa confection à sa livraison au client, en passant par les différents moyens de son acheminement. Un système de Tracking est également mis en place pour détecter toute défaillance dans le processus de livraison des cartes.
L’autre défi auquel le fabricant de la carte Edahabia est appelé à faire face consiste à moderniser davantage ses installations et ses équipements, d’autant qu’il est constamment sollicité par d’autres organismes, à l’instar des banques, pour leur confectionner des cartes à puces, « au moment où le marché international connait une pénurie mondial de métal servant à la fabrication des puces », explique encore notre interlocuteur. C’est pourquoi de nouvelles machines vont être acquises au profit du Centre qui verra certainement ses capacités de production augmentée. « Notre objectif est d’aller au-delà des 8 millions de cartes en circulation, actuellement, pour arriver, à terme, à ce que tous les détenteurs de CCP, qui sont au nombre de 22 millions, aient leur carte Edahabia », conclut M. Zekagh.
L. M.

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