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Business France réunit les opérateurs économiques africains à Paris

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Pendant deux jours, les 22 et 23 octobre, s’est tenue la première édition du forum Ambition Africa, qui a réuni plus de 500 acteurs économiques africains et français au siège du ministère français de l’Economie et des Finances à Bercy (Paris). Cette rencontre, organisé par Business France s’est fixé comme objectif de promouvoir les échanges commerciaux entre l’Afrique et la France et d’accroitre les investissements français dans le continent qui, de l’avis de tous les participants, représente « un gisement extraordinaire d’opportunités d’affaires ».

De notre envoyé spécial à Paris Hacène Nait Amara

endant ces deux jours, une belle ambiance d’échange et de convivialité à régné à Bercy. Les acteurs économiques français et africains ont mis sur la tables toutes les questions qui se posent quant au développement de l’Afrique et au rôle que la France peut jouer en la matière. A cet effet, plusieurs ateliers thématiques et sectoriels ont été organisés pour débattre des questions épineuses que sont l’environnement des Affaires en Afrique, le financement des entreprises, les transitions énergétique et écologique, le développement de l’agro-industrie africaine, l’accès à l’eau et la gestion des déchets, l’écosystème des start-up, la mobilité urbaine, la révolution numérique, les infrastructure et la logistique multimodale, la modernisation des systèmes de santé, la formation professionnelle et le développement des compétences, les biens de consommations. En s’appuyant sur les expériences spécifiques de chaque pays, des synthèses ont été élaborées et des « cas d’école » dont peuvent s’inspirer les autres pays relevés. Les acteurs ayant participé aux débats ont ainsi unanimement convenu de la nécessité de co-agir pour faire avancer l’Afrique étant donné que les problèmes du continent sont très largement similaires. D’ailleurs, dans son discours d’ouverture, Jean-Baptiste le Moyne, Secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires Etrangères, a longuement insisté sur l’importance de « créer des opportunités communes » et de rester dans la logique de « l’investissement solidaire cher à Emmanuel Macron ». Agnès Pannier Runacher, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des Finances, a, elle aussi, plaidé pour un travail concerté entre les différents acteurs africains afin d’assurer une certaine optimisation des profits à tirer des expériences des uns et des autres et préparer le terrain pour une intégration économique globale. « Il faut travailler ensemble pour faire face aux mêmes défis» a-t-elle insisté. Par ailleurs, en plus des débats très fructueux qui ont eu lieu ces deux jours durant et de plus 3000 rencontres BtoB, plusieurs expériences de succès entrepreneurial ont été présentées par des entrepreneurs français et africains pour injecter de l’optimisme dans l’esprit des acteurs du développement de l’Afrique et tordre ainsi le cou à cette triste fatalité selon laquelle l’Afrique serait un continent « inhospitaliers » pour les investisseurs.

« Là où circule les marchandises les armes cessent de circuler »
Une étude faite par la COFACE en juin 2018 a relevé que la France a perdu la moitié de ses parts de marché en Afrique durant les 17 dernières années, passant de 11% en 2000 à 5.5% en 2017 », au profits d’autres pays comme la Chine, l’Inde, la Turquie et l’Iran. Ce recul, Jean Baptiste Le Moyne, l’a regretté dans son allocution à l’ouverture du Forum mais non sans expliquer les raison. En effet, selon lui, les difficultés rencontrées par les entreprises française en Afrique, notamment celles inhérentes au caractère informel des économies du continent, les instabilités politiques et sociales qui y règnent ainsi que la méfiance qu’ont les compagnies d’assurance vis-à-vis de certains pays africains ne sont pas de nature à inciter les entrepreneurs français à s’y installer. Toutefois, a-t-il relevé, les spécificités des économies africaines ne sont pas nécessairement négatives. « Il suffit de s’ay adapter », recommande-t-il. De plus, a-t-il insisté, « les pays africains ont tous vocation à se développer » et il faut les accompagner dans un esprit de « co-investissement » sans se laisser freiner par les difficultés qui peuvent exister ça et là. Car, rappelle Jean-Baptiste Le Moyne, « là où circule les marchandises les armes cessent de circuler ». Mais ce qui reste particulièrement notable dans ce Forum, c’est l’intérêt grandissant que porte la France désormais pour des pays qui n’était pas jusque-là dans son champs de vision comme le Kenya, le Ghana, le Nigeria et d’autres. En effet, Business France qui avait jusqu’à 2012 des bureaux uniquement à Alger, Tunis et Johannesburg, en a désormais dans 12 pays, tous présents à travers leurs acteurs économiques au Forum Ambition Africa.

L’intégration africaine : un moteur de développement
Si l’Afrique en général est un continent en marche, avec 2200 milliards de dollars de PIB et un taux de croissance à deux chiffres, la situation est loin d’être la même dans tous les pays. En effet, la taille des marchés nationaux est souvent trop petite pour attirer de grands investissements, ce qui rend l’intégration économique régionale dans un premier temps et continentale dans un deuxième temps indispensable. C’est ce qu’ont relevé plusieurs acteurs économique africain lors de ce forum. Dans ce sens, Mossadeck Bally, fondateur et PDG du groupe Azalai Hôtels, a indiqué que l’Afrique de l’Ouest est en train de s’intégrer, ce qui y facilite l’investissement et lui offre des perspectives. « Le climat des affaires s’améliore en Afrique de l’Ouest et l’UEMOA est y pour beaucoup, notamment grâce à la convergence de la fiscalité qu’elle entraîne entre les différentes économies de la zone. C’est la raison pour laquelle ma société, groupe Azalai Hôtels, est basée au Mali et pas à Maurice, » a-t-il expliqué. Même opinion de Amadou Kone, ministre des Transport de la Côte-D’ivoire, qui estime qu’une vision fragmentée de l’Afrique n’aidera pas à son développement étant donné que les marchés nationaux sont relativement petits et n’offrent pas pour ainsi dire des perspectives de développement prometteuses à long terme, surtout dans les transports. «Le marché africain des transports aériens a un grand potentiel. Toutefois, il n’est pas possible que chaque pays ait son hub. Le marché est petit et on atteindra très vite la saturation. Il faut aller vers des groupements régionaux, mutualiser les efforts pour développer le transport aérien. Ceci est valable même pour les autres secteurs, » a-t-il assuré. De son coté, Alexandre Maymat, responsable de la région Afrique de la Société générale, a plaidé pour l’intégration dans les domaines fiscal et douanier pou appuyer l’intégration régionale sur le plan financier avec le franc CFA car, argumente-t-il, « l’intégration est un facteur de stabilité ».
H. N. A.

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