Björn Häggmark estime que beaucoup de secteurs peuvent intéresser les partenaires suédois pour venir investir en Algérie.
Quelle est votre appréciation générale sur les conclusions de la Journée nordique sur les solutions durables, qui s’est tenue fin novembre dernier à Alger ?
Ce qui m’a le plus impressionné était le grand intérêt de l’audience à participer dans les échanges d’expériences et de partager les ambitions et les idées développées lors de cette journée. L’événement a rassemblé de nombreux acteurs de différents secteurs, que ce soit d’Algérie ou des pays nordiques, créant ainsi une plateforme unique de dialogue mais surtout une énergie prometteuse pour des actions durables.
La Suède a réalisé ces dernières années des avancées remarquables et exemplaires en termes de transition verte et de développement durable. Quels sont les secrets de cette réussite ?
Je pense que c’est la prise de conscience qu’il n’y pas d’alternative à la transition verte. Un autre facteur important est l’expérience que pour résoudre des problèmes il faut collaborer. Je voudrais aussi souligner l’innovation qui peut offrir des solutions dans ce sens.
L’économie verte et la transition énergétique peuvent-elles être conciliées avec les objectifs de croissance économique et de rentabilité des entreprises de production ?
Oui. Il y a des risques mais c’est toujours le cas dans une réalité qui évolue. A long terme, il n’y pas d’alternative à la transition verte pour assurer la croissance, le développement durable et la rentabilité des entreprises. Ne pas réformer, ne pas limiter le changement climatique coûterait beaucoup plus cher du point de vue humain et économique.
Comment un pays comme l’Algérie pourrait s’inspirer pleinement et tirer profit de l’expérience suédoise pour avancer dans le processus de sa transition vers l’économie durable ?
La notion ‘’d’inspiration’’ est essentielle justement. En Suède, nous cherchons aussi beaucoup de réponses. Des éléments d’inspiration pourraient être par exemple le débat qui existe en Suède entre différents acteurs, la science comme base pour estimer les risques et trouver des solutions, ou encore la fixation d’objectifs concrets qui stimulent un changement.
Pour nous tous, c’est aussi important de partager et de savoir que l’on peut d’une manière ou d’une autre contribuer à un changement vert et durable. En somme, donner de de l’espoir aux générations actuelles et futures partout dans le monde et de l’élan pour agir.
Quelles sont les secteurs potentiels de l’économie verte en Algérie qui pourraient intéresser effectivement les investisseurs suédois ?
L’économie verte devrait s’établir le plus rapidement possible dans tous les secteurs, mais bien sûr cela ne se fait pas d’un jour à l’autre. Les possibilités qu’offrent l’efficacité énergétique, la mobilité verte, la numérisation, la transmission de l’électricité ou encore l’extraction de minéraux d’une manière durable sont des exemples d’activités où des partenaires suédois pourraient faire des contributions intéressantes en Algérie. J’espère que plus de contacts et de dialogues pourront mettre en lumière ces possibilités.
Quel rôle pourrait jouer la société civile en Algérie pour faire avancer la transition vers l’économie circulaire ?
La société civile, dans toutes ses variantes et dimensions, a un rôle crucial pour attirer l’attention sur les défis, proposer des mesures et objectifs, pour engager des individus et des groupes ou encore pour évaluer les mesures et le résultat des autorités, les entreprises et autres acteurs. Les jeunes et les femmes seront les plus affectés si des solutions durables ne sont pas mises en œuvre rapidement. La société civile peut donner cette voix dont nous avons toutes et tous besoin.
Propos recueillis par Hacène Nait Amara