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Banques, assurances et marché financier : Les grandes réformes

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Mesure emblématique du programme du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, la réforme financière aura gagné du terrain après que l’économie ait connu, elle, d’importantes mutations, ce qui a nécessité une adaptation, voire une refonte des lois cadres afin d’accompagner la métamorphose pour laquelle s’est engagé le chef de l’Etat. C’est ainsi que plusieurs nouvelles lois ont vu le jour afin d’accompagner les mutations de l’économie nationales, dont la nouvelle loi sur la monnaie et le crédit, la nouvelle loi sur les marchés publics, la nouvelle loi sur la comptabilité publique, la nouvelle loi sur l’investissement, la nouvelle loi sur le foncier…etc.

par Hacène Nait Amara

La grande réforme financière, qui est censée accompagner l’ensemble des wagons constituant le train des grandes réformes du quinquennat, a été, elle aussi, mise en œuvre graduellement en faisant basculer peu à peu le système financier vers de nouvelles pratiques managériales, commerciales et technologiques. La grande réforme financière qui touche à la fois le secteur des assurances, le système bancaire et le marché financier présente un objectif global vertueux qui consiste à diversifier les sources financières, à améliorer la gouvernance, à renforcer la résilience de l’économie et à la mettre à l’abri d’éventuels nouveaux chocs externes. La modernisation du système bancaire et financier est au cœur de toutes les réformes économiques et conditionnent même leur succès. L’exécutif s’est rendu à l’évidence que les mesures d’urgence et de conjoncture n’ont rien de réforme et qu’il était temps de passer aux choses sérieuses en mettant en branle les grandes refontes structurelles de nature à conduire vers un équilibre durable des finances publics et des comptes extérieurs et une résilience du système bancaire et de l’économie nationale. Ce grand plan de réforme financière et bancaire s’articule autour de plusieurs axes, dont la digitalisation et la finance islamique, considérés comme étant des leviers de bancarisation et d’inclusion financière, la modernisation des systèmes d’information des banques, la généralisation et la massification des produits et services monétiques, l’amélioration de la gouvernance des institutions financières et son adaptation aux évolutions des stratégies de management, l’expansion du réseau bancaire et l’investissement dans l’innovation et la qualité des produits et des services. Le périmètre des réformes s’étend bien au-delà du secteur bancaire pour inclure les assurances.

De grandes avancées ont été réalisées à ce niveau, puisqu’une nouvelle loi sur les assurances est fin prête, complétant et modifiant le cadre réglementaire de 2006. Alors que les assureurs font face à d’énormes défis, liés à la couverture des risques nouveaux et émergents, aux cataclysmes provoqués par le grand chamboulement climatique ainsi qu’à l’impératif de disposer d’importes marges de manœuvre financières pour y faire face, la nouvelle loi sur les assurances est venue adapter la législation aux grandes mutations que connait l’assurance dans le monde. Mais pas seulement. Selon le nouveau texte élaboré par le gouvernement, cette nouvelle loi poursuit quatre ambitions : préparer le secteur des assurances aux risques nouveaux et émergents, améliorer les couvertures assurantielles et leur qualité au profit des assurés et relever la contribution du secteur au financement de l’économie et à la richesse nationale.

Il s’agit aussi de faire contribuer l’assurance à l’objectif d’inclusion financière à travers la collecte de l’épargne et la souscription aux produits boursiers et financiers. Mais cette nouvelle loi permet aussi une meilleure distribution des produits de l’assurance et la recherche d’un juste prix des primes. Il faut dire que par rapport aux attentes des assureurs, une grande révolution est en marche, puisque cette loi donne la part belle à la digitalisation et à l’innovation ainsi qu’à l’accompagnement du secteur, sans pour autant lever le pied sur les intérêts des assurés et des consommateurs.

Encore une fois, l’objectif de l’inclusion financière et de diversification des sources de financement est en ligne de mire. Comme pour les banques, les assurances ont un grand rôle à jouer sur ce registre. Le marché boursier n’est pas en reste. Plusieurs pistes de travail sont sur la table du gouvernement, d’autres en cours d’exécution, pour atteindre les objectifs de dynamisation et de mise à contribution de la Bourse aux grands défis économiques du pays.

C’est une question à laquelle l’Exécutif accorde un grand intérêt, étant donné l’importance que peut jouer la Bourse en matière de collecte de l’épargne et de financement de l’économie. Preuve en est que, pour dynamiser ce marché, plusieurs actions sont en cours de réalisation, dont la réforme des textes régissant la Bourse et les méthodes de son fonctionnement et d’adhésion des sociétés, la modernisation des systèmes d’information, l’émission de titres conformes aux préceptes de la Charia Islamique (Sukuks), l’introduction de deux banques publiques au marché des valeurs mobilières…etc.

Pour ne citer que ces actions, force est de constater que les réformes financières en cours prennent une allure d’un véritable plan de transition vers une nouvelle ère où la performance, la digitalisation, l’inclusion financière et la résilience sont les maîtres mots.  

H. N. A.

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