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Air Algérie : Des performances et des perspectives

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La compagnie aérienne nationale, Air Algérie a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 53 milliards de DA à fin juillet 2019, soit une augmentation de 5% comparativement à la même période de l’année 2018, a annoncé récemment son P-dg, Bakhouche Allèche.

Par Lynda Mellak

Nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 53,5 milliards à fin juillet 2019. Nous avons toujours été cash-flow positif et nous ne connaissons pas de problèmes de trésorerie majeurs», a-t-il expliqué dans un entretien à l’APS. S’agissant des années 2017 et 2018, «les chiffres d’affaires se sont établis respectivement à 91 milliards DA et 102 milliards DA, soit une progression de 12%», par rapport aux années précédentes, a-t-il précisé. «Contrairement à une idée répandue et fausse, nous avons toujours financé nos investissements sur fonds propres ou par recours à des crédits bancaires que nous avons toujours honorés», a-t-il poursuivi. M. Allèche a, cependant, fait savoir que le réseau domestique «plombait» les résultats de l’entreprise du fait qu’il ne contribue qu’à hauteur de 10% au chiffre d’affaires, alors que presque la moitié (48%) de l’enveloppe globale de ses vols sont consacrés à la couverture du réseau intérieur.
Selon lui, le transport aérien, qui est une activité «fortement capitalistique», n’est pas d’une «rentabilité exceptionnelle» en raison des faibles marges qu’il dégage. M. Allèche a, à ce propos, confié que la compagnie aérienne nationale avait connu une «insuffisance» des compensations financières: «Ces dernières années, nous avons souffert de l’insuffisance des compensations financières qui nous sont dues par l’Etat au titre des sujétions de service public sur le réseau domestique», a-t-il relevé. «Je dis bien compensation et non pas subvention. En réalité, l’Etat subventionne l’usager et non pas la compagnie», a-t-il tenu à préciser.
Invité à s’exprimer sur les raisons entravant Air Algérie à améliorer sa position sur le marché africain, M. Allèche estime que ce marché était «difficile» lorsqu’on prend en considération «la concurrence, l’importance des coûts d’exploitation et le pouvoir d’achat limité qui y sont associés». Ces facteurs «défavorables» sont aggravés, a-t-il poursuivi, par l’absence d’un trafic point à point important entre l’Algérie et l’Afrique en raison de la faiblesse des relations économiques et touristiques entre les deux parties.
Il a, dans ce contexte, cité l’éventualité du «trafic de la Sixième (6) ème liberté», estimant, toutefois, que ce dernier était «très sensible» aux politiques tarifaires qui ont un impact sur la rentabilité des vols. «Il n’en demeure pas moins que nous progressons, certes modérément, sur certaines lignes et que nous continuerons à développer notre présence sur ce marché», a-t-il estimé.
Concernant les projets de lancement par Air Algérie de nouvelles lignes notamment vers la Chine (Shanghai) et les Etats-Unis (New York), M. Allèche a répondu: «Sur le marché chinois, nous nous devons d’être tempérés». «En effet, les lignes longs courriers ont des coûts d’exploitations très élevés. Vous devez donc vous assurer de recettes importantes tout au long de l’année, notamment au niveau de la haute contribution (classe affaires et first) et du fret, ce que nous ne réussissons pas à faire pour différentes raisons», a-t-il argué.
Toutefois, il indiqué qu’Air Algérie subissait sur le marché chinois une «concurrence indirecte» qui ne lésine pas sur les moyens pour offrir des services de haute qualité à leur clientèle, cela inclue les fréquences, les correspondances et les services à bord et au sol».
De plus, il a estimé que «l’absence de flux touristiques sur ces lignes ne favorise pas leur développement et rentabilité». «Il semble aussi que, dans ce cas précis, les marchés de réalisation d’infrastructures en Algérie par des entreprises chinoises ne vont pas atteindre les volumes observés au cours de la dernière décade, ce qui ne va pas favoriser le trafic aérien entre les deux pays», a-t-il avancé. Pour ce qui est de la ligne Alger/New York, il a soutenu qu’Air Algérie avait déjà démontré ses capacités à exploiter des lignes vers le continent
Nord-Américain, affirmant qu’elle était donc «prête» à se lancer sur ce marché, sous réserve d’une autorisation par les autorités aéronautiques américaines, qui conditionne cet accord par l’accomplissement de certains préalables, dont l’audit de l’autorité aéronautique algérienne. «Nous sommes donc en attente de la satisfaction de cette condition», a-t-il précisé. Par ailleurs, le Bakhouche Allèche a tenu a rassuré structures de maintenance de la compagnie l’opinion publique et ses clients que les structures de maintenance d’Air Algérie (infrastructures et personnels) sont certifiées par l’aviation civile, les constructeurs et les autorités aéronautiques américaines (FAA) et européennes (EASA),
A une question sur le projet de création d’un «Hub» propre à Air Algérie, il a souligné que depuis le lancement des travaux pour la réalisation de la nouvelle aérogare d’Alger, Air Algérie avait commencé à se préparer et à construire un programme de vols sur le concept «Hub». Dans cette perspective, des études commerciales, des consultations avec le bureau d’études allemand «Lufthansa Consulting», ainsi qu’un «Benchmarking», ont été réalisés, selon Bakhouche Allèche.
Abordant l’épineuse question liée au tarifs des billets d’avions que d’aucuns jugent trop chers, le PDG d’Air Algérie n’a pas fait dans la litote : «Les prix des billets d’avion sont soumis à la règle de l’offre et de la demande, mais surtout influencés par la concurrence, le facteur temps et le remplissage des appareils», a-t-il expliqué.
L. M.

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