Abdelhak El Mansour a pris en mois de Juin dernier ses fonctions de directeur général de Amana Assurnaces. Centralien et Actuaire de formation, Abdelhak El Mansour a passé toute sa carrière dans le groupe AXA. Après avoir dirigé AXA Afrique Francophone, il a souhaité réintégrer l’Algérie pour accompagner le développement et la modernisation d’Amana Assurances. Dans cet entretien qui suit, Abdelhak El Mansour livre sa vision du marché national des Assurance, mettant en exergue son énorme potentiel, sans omettre de souligner les objectifs qu’il s’est assignés en étant à la tête de Amana Assurances.
Entretien réalisé par Hacène Nait Amara
Plus globalement, quelle évaluation faites-vous du marché national des assurances aujourd’hui ?
Avec 142 milliards de dinars en 2018, le marché algérien des assurances est parmi les plus importants en Afrique, notamment en dommages. Le taux de pénétration reste cependant faible. Ce marché recèle d’énormes gisements de croissance. Avec la normalisation des tarifs et avec une taille du marché des assurances de personnes cohérente avec la dimension du pays et son niveau de développement, le secteur des assurances peut être multiplié par 2 voir par 3.
Vous parlez des assurances de personnes, qu’en-est-il de ce marché ?
Contrairement au marché dommages, les assurances de personnes ne représentent qu’une part marginale du secteur, de l’ordre de 8.6 % en 2018. C’est une situation anormale. Dans des marchés comparables, les assurances de personnes représentent entre 50% et 60% du marché. L’agrandissement du marché est une opportunité et un défi pour l’ensemble des assureurs. Il s’agit d’améliorer la qualité de service et d’offrir des produits qui répondent réellement aux besoins tant en terme de santé, de prévoyance ou d’épargne. Je suis optimiste et ravi de travailler dans ce secteur en pleine expansion.
Le marché a, d’ailleurs, été en croissance ces dernières années, avec une moyenne annuelle à 2 chiffres.
Cependant 2018 a été une exception, avec une baisse de 10% pour les assurances de personnes. Pour sa part, Amana a bien résisté à ce tassement. Nous avons réussi à stabiliser notre chiffre d’affaires et donc à augmenter notre part de marché. Nous confirmons notre position d’acteur principal et de moteur de ce secteur vital pour la population.
Quels sont les principaux facteurs ayant engendré cette baisse du marché ?
Je vois à mon sens deux raisons principales :
La première, exogène, est le recul du nombre de visas délivrés aux Algériens, qui a impacté directement le nombre des assurances voyages vendues.
La deuxième, endogène, est la concurrence exacerbée, qui a porté essentiellement sur les prix. Cette baisse des tarifs peut sembler favorable à nos assurés. Cependant, elle fragilise financièrement les compagnies d’assurance et engendre une dégradation de la qualité des produits et des services.
J’agirai avec mes confrères, pour une compétition saine, orientée plutôt vers le développement du marché dans sa globalité, par l’innovation, la création de nouveaux produits et l’amélioration de la qualité de service.
AMANA est une compagnie d’assurance spécialisée dans l’assurance de personnes. Quels sont vos produits phares que vous proposez à la clientèle et quels sont les avantages que puisse tirer le client en optant pour les produits d’AMANA ?
Je rappelle qu’AMANA est la filiale assurance de personnes de la SAA, leader du marché dommages. Nos clients ont donc toutes les garanties de la solidité financière et du professionnalisme et une culture de service public. AMANA a été créée dans le cadre du partenariat stratégique avec le groupe MACIF, un des leaders des assurances en France. Nos clients bénéficient donc du savoir-faire et de l’expertise d’un groupe international. Nous offrons toute la gamme des assurances de personnes aux individus comme l’assurance voyage, les accidents et l’assurance remboursement crédit. Nous offrons également tous les produits destinés aux professionnels comme la prévoyance et la santé complémentaire collective.
Grace à nos partenariats avec les grandes banques et la majorité des compagnies d’assurances dommages, nous avons le réseau le plus large en Algérie, avec presque 1000 points de ventes. L’assurance est un service de proximité. Nos clients sont bien servi partout où ils sont sur le territoire national.
Enfin, nous avons investi dans un système d’information centralisé, entré en production en ce moment. Il permettra de garantir la qualité et la rapidité de nos prestations.
Est-ce que la digitalisation des services des assurances va inévitablement déboucher sur la réduction des agences et l’émergence des agences électroniques ?
D’abord, je me permets de rappeler en toute confiance, que les progrès technologiques ne se sont jamais traduit par des réductions globales ou des contractions mais plutôt par des transformations positives dans tous les secteurs. Plus de services pour les consommateurs et plus de confort et de qualité de travail pour les travailleurs. Le secteur des assurances ne sera pas une exception à cette règle. Le digital supprime les tâches administratives et routinières. Il transforme les métiers des agences pour les concentrer sur le conseil et l’accompagnement des clients.
Je suis personnellement passionné par la technologie. J’ai déjà mis en place, dans mes vies antérieures, de nombreuses innovations concrètes. Je compte fermement poursuivre l’orientation d’AMANA vers le numérique et les nouvelles technologies.
Quels sont à ce jour, les services concernés par le processus de digitalisation ?
Nous avons été les premiers à lancer, dès 2016, la souscription en ligne avec l’e-paiement. Nous avons acquis depuis, beaucoup d’expertise et de savoir-faire. Notre objectif est d’élargir et d’approfondir notre offre de produits et services via ce canal. Avec le système d’information récemment déployé, nos clients et partenaires peuvent être servis partout et suivant le canal choisi : physique, téléphone ou en ligne. Nous avons entamé la simplification et la digitalisation de nos processus internes. Ceci se traduira par une amélioration radicale de la qualité et des délais. Enfin, nous travaillons sur la mise sur le marché d’offres innovantes et purement digitales. Je n’en dirais pas plus. Vous aurez inchallah de bonnes surprises dans les mois à venir.
H. N. A.