Sans un secteur de transport performant, il y aura pas d’économie fiable. Les pouvoirs publics, à travers le ministère des Travaux Publics et des Transports ont lancé un vaste et ambitieux programme de réalisation de projets dans ce secteur. Le ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaalane, revient, dans cet entretien qu’il a bien voulu accordé au magazine Indjazat, sur les réalisations du secteur qu’il dirige, avec un focus sur les mesures prises afin de permettre la réalisation des projets du secteur dans les normes et les délais impartis. Suivez-le…
Par Noreddine Izouaouen
L’année 2018 a connu une relance de votre secteur, quel bilan faites-vous aujourd’hui ?
Je dirais tout simplement, que l’année 2018 a été fructueuse. En effet, les mesures que nous avons prises pour la levée de certaines contraintes, aussi bien d’ordre techniques que financières et ce, après les perturbations qu’ont connues les projets sectoriels, notamment dans la mise en place régulier des crédits de payement, ont permis d’élever la cadence des travaux sur es différents chantiers.
Cette dynamique a permis de livrer plusieurs projets d’infrastructures, je citerai particulièrement, les tramways d’Ouargla et celui de Sétif, l’extension du métro d’Alger et les gares maritimes d’Alger et de Béjaia. Des tronçons routiers et autoroutiers ont été, également, mis en service à travers l’ensemble du territoire.
De même, il est envisagé la livraison, au courant du premier trimestre de l’année 2019, d’un certain nombre de projets, qui connaissent, actuellement, des taux d’avancement appréciables, à l’image du tronçon autoroutier Chiffa-Berraoughia.
Vous avez lancé le défi d’achever les projets lancés et entretenir les routes réalisées, ou sommes-nous de ce programme ?
Comme vous le savez, le secteur des travaux publics et des transports, a engagé dans la cadre du programme de Son Excellence le Président de la République, un ambitieux programme pour la mise à niveau et de développement du réseau routier qui a permis de porter son linéaire global de 104.000 Km à 127.000, actuellement. Avec l’achèvement du programme en cours de réalisation, ce linéaire va être porté à près de 137.000 Km.
Ceci pour vous dire, l’importance du volume du programme en cours d’exécution et concernant, particulièrement la réalisation des pénétrantes autoroutières et les nouvelles routes de désenclavement du sud du pays, que nous nous attelons à livrer dans les délais impartis, dans l’objectif de renforcer et densifier notre patrimoine infrastructurel.
De même et considérant que, comme toute infrastructure, aucune route n’est éternelle par construction, les actions de sauvegarde et d’entretien de notre réseau routier, constituent un axe majeur de notre politique sectorielle, à travers la mise en place et l’exécution de programmes d’entretien.
Qu’on est-il aujourd’hui des projets de réalisation et d’entretien des routes sahariennes et des zones frontalières ?
Les régions du Sud du pays et les zones frontalières bénéficient d’un intérêt particulier de l’Etat. Il s’est traduit par la réalisation d’un linéaire important de route nouvelle, ainsi que la modernisation et la sauvegarde du réseau existant. Cet important programme de développement infrastructurel a fortement contribué au désenclavement et l’amélioration de l’accessibilité des localités et des zones frontalières.
Quant au programme en cours d’exécution, il porte sur la réalisation d’un linéaire global de 16.500 Km de routes, qui va rendre accessibles l’ensemble des regroupements humains et créer par conséquent des dynamiques spatiales entre les différentes agglomérations urbaines et rurales et contribuer, fortement, à offrir aux citoyens des régions desservies, un meilleur cadre de vie.
Qu’en est-il des grands projets lancés à savoir l’aérogare d’Alger et le port Centre?
Vous l’avez, sans doute, constaté que pour la nouvelle aérogare d’Alger, les travaux sont achevés et les équipements nécessaires sont mis en place. Il est actuellement en phase d’essais techniques, pour une mise en service prochaine.
Je rappellerai, à cette occasion, que cette nouvelle aérogare, qui sera connectée au réseau du métro d’Alger, sera, également, desservie par une ligne de chemins de fer. Elle va porter la capacité de l’aéroport Houari Boumediene à 16 millions de voyageurs/an.
S’agissant de l’autre volet de votre question relative au projet de réalisation du nouveau port centre d’EL Hamdania dans la commune de Cherchel (Tipaza) Cherchell, je vous informe, à ce propos, que nous sommes, actuellement, dans la phase finale de préparation des conditions de son lancement. Conditions que requiert les infrastructures de cette taille, à savoir, l’achèvement de la maturation des études techniques, ainsi que la libération des emprises nécessaires pour l’implantation de ce complexe portuaires et de l’ensemble des infrastructures d’accompagnement, à savoir la nouvelle ligne ferroviaire reliant et la desserte autoroutière reliant le port à l’autoroute Est-Ouest.
Avec l’achèvement des travaux de réalisation de ce port, il deviendra une des importantes plaques tournantes internationales à conteneurs dans l’Ouest de la Méditerranée. Il jouera, sans doute, un rôle crucial dans le commerce du Centre et du Nord d’Afrique.
Vous avez annoncé que plusieurs opérateurs privés ont déposé des dossiers pour l’obtention des autorisations leur permettant d’activer dans le transport aérien et maritime de fret. Pouvons-nous savoir leur nombre et quand sera-t-il lancé officiellement cette opération?
Depuis la levée de la mesure de gel sur les activités du transport aérien et maritime du fret, plusieurs demandes ont effectivement été déposées par des investisseurs potentiels pour exercer dans ces créneaux. Pour le transport maritime, sept accords de principe ont été signifiés pour permettre aux postulants concernés d’engager les démarches nécessaires pour la concrétisation de leurs investissements. De même, trois accords de principe ont été notifiés aux investisseurs concernés pour entamer leurs démarches.
Quant au lancement de ces activités, il interviendra dès que ces investisseurs auront acquis leurs moyens de transport et obtenu les agréments définitifs.
Lors du 16e SITP, il a été question de présenté des solutions innovantes, dans le secteur des routes et infrastructures. Ces techniques permettent de réduire les coûts, jusqu’à 50% sur certains chantiers, et de réduire les délais, notamment la technique d’entretien des chaussées. Comptez-vous modifier les cahiers des charges pour bénéficier de cette technologie?
Vous évoquez ici, l’un des objectifs assignés au Salon International des Travaux Publics. Cette manifestation, de portée internationale, est un espace idoine pour les différents participants, afin d’échanger leurs savoir-faire et leurs expériences dans le domaine des travaux publics et de surcroît à l’introduction des techniques nouvelles permettant la réduction des coûts et de délais dans la réalisation dans nos projets.
En effet, la concrétisation des engagements du secteur des travaux publics et des transports en matière de réalisation de l’ambitieux programme de développement des infrastructures passe indéniablement par le respect des délais de réalisation, de la maîtrise de la qualité et des coûts des travaux. Ces règles de gestion sont liées à l’évolution des méthodes efficaces de management des projets, mais aussi par l’apport de l’innovation et le développement technologique.
Les progrès techniques ainsi que l’emploi de matériels et procédés de plus en plus performant permettent, aujourd’hui, de conduire et réaliser des constructions de manière plus scientifique et industrielle tout en veillant au respect de l’environnement.
L’objectif étant d’arriver, progressivement, à l’amélioration des techniques existantes, à travers des actions de développement et de veille technologique par l’introduction et la promotion des procédés innovants et l’introduction de nouveaux matériaux aux performances avérés. En fonction des résultats des planches d’essai et tenant-compte de la performance et des coûts de revient de ces nouvelles techniques, l’amendement des cahiers de charge relatifs aux travaux peut être envisagé.
Vous avez affiché la volonté de développer le secteur ferroviaire (réalisation de nouvelles lignes et gestion du transport). Qu’en est-il de ce plan ?
Le développement du secteur ferroviaire constitue pour nous une priorité absolue en raison des avantages comparatifs qu’il offre. De ce fait, un vaste programme a été tracé et lancé en vue de moderniser et d’étendre le réseau existant. Ce qui a induit une augmentation substantielle du linéaire passant de 1900 km en 2009 à 4200 km en 2018 et devra atteindre 6300 vers 2020 puis 12500 km avec l’achèvement de tout le programme d’investissement dans ce domaine.
Ce programme a trait à la rocade nord, à la rocade des hauts plateaux, aux pénétrantes Nord-Sud, aux dessertes mais aussi à la ligne linière Est qui s’inscrit dans le cadre du complexe minier en cours de réalisation.
En parallèle et en prévision de la mise en service de ces lignes, la SNTF a procédé au renforcement de son parc par de nouvelles acquisitions de rames et des réhabilitations d’anciennes au niveau de ses ateliers.
N. I.