Accueil REPORTAGE A la faveur d’une stratégie efficiente : Socothyd s’offre une seconde vie…

A la faveur d’une stratégie efficiente : Socothyd s’offre une seconde vie…

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Les investissements réalisés par les nouveaux dirigeants ont fait subir à cette entreprise une véritable métamorphose, au grand bonheur de ses travailleurs.  

Reportage réalisé par Badereddine Khris 

Mine rayonnante, visage joyeux, illuminé par un large sourire aux lèvres, Amar, la soixantaine révolue, parle de l’entreprise Socothyd, tel un doyen qui force le respect au sein de sa famille. Ce représentant du partenaire social de Socothyd, filiale du Holding Algeria Chemical Specialities (ACS) se presse pour évoquer le changement, tant attendu, que vient de subir la société pour laquelle il a offert les plus belles années de sa vie. « Il y a, à peine neuf mois, Socothyd vivait le calvaire à cause d’une situation financière asphyxiante.  « Nous, travailleurs, étions dans le doute. Bénéficier d’un salaire était devenu un rêve, pour nous. Aujourd’hui, les conditions sociales se sont nettement améliorées notamment depuis la venue du nouveau PDG, en l’occurrence, Ziane Berroudja Mohamed Amine. Il a apporté un sang neuf à l’entreprise », tient à souligner notre interlocuteur rencontré sur le site, situé dans la commune des Issers, wilaya de Boumerdes. Le climat social s’est aussitôt apaisé après que l’administration ait satisfait les revendications des travailleurs. La satisfaction des doléances des employés a été parmi les premiers engagements du nouveau responsable et ses promesses qu’il a bel et bien tenues. Ce qui a rendu le sourire à ces quelque 500 employés et nourrit, de nouveau, l’espoir du maintien, à l’avenir, de l’activité, de l’entreprise. Cet état d’esprit qui caractérise ce responsable syndical règne en maitre parmi ses collègues et se fait sentir clairement au sein de l’usine. Lors d’une visite des lieux, les différents ateliers vivent une effervescence inhabituelle à la faveur d’un dynamisme expressément affiché par les travailleurs. Socothyd renait ainsi de ses cendres. La filiale d’ACS veut reconquérir sa place de choix, qu’elle a précédemment occupée sur le marché national. Il faut rappeler que cette entreprise publique économique (EPE) était leader dans la production des dispositifs médicaux depuis 1970 avec une gamme riche et variée. C’est dire que sa présence sur le marché dépasse les 50 années. Ses capacités de production en produits de coton sont estimées à environ 500 000 kilogrammes en deux équipes. Il s’agit de coton hydrophile non stérile coton cardé, tampons dentaires. Socothyd fabrique aussi des bandes à gaz, élastiques, plâtrées, de crêpe…Elle produit également des compresses stériles et non stériles, oculaires, des bandes à usage orthopédique, élastique ou adhésives…Il y a lieu d’ajouter les produits en tissu non tissés tels que les casques médicaux, combinaisons, tenues de bloc, champs opératoires, masques chirurgicaux. D’autres produits sont en outre fabriqués dans les différentes unités dont les sparadraps, gants d’examens en latex, couches pour bébés et adultes…

Large éventail de produits

Tous ces produits sont fabriqués sous le contrôle de 5 assistantes pharmaciennes et d’un laboratoire agrée. Aucun article ne sort sans le feu vert de celles-ci. Ces contrôleuses mettent de ce fait la mention conforme sur chaque lot avant son acheminement au clients final composé, faut-il le souligner, de la Pharmacie Centrale des hôpitaux (PCH), polycliniques, structures du ministère de la défense nationale (MDN) et le secteur privé…Dans l’atelier Compresses, deux équipes se succèdent aux équipements, l’une de 6 heures à 14 heures, l’autre de 14 heures à 22 heures. 

« Et si la commande est plus importante, nous basculons vers le système de 3×8 (trois équipes pendant 24 heures) », affirme M Ziane Berroudja. « Nous avons mis en place une méthode de travail qui consiste à entamer la production après la confirmation de la commande par la direction commerciale et suivant les dimensions demandées par le client », indique le PDG. 

« L’on produit pour satisfaire une commande et non pas pour stocker », précise-t-il. Le même principe est appliqué pour tous les ateliers tels que celui de la fabrication de bandes plâtrées à usage médical. L’autre valeur à laquelle s’attache rigoureusement les responsable de l’entreprise est la loi d’Antoine Lavoisier (1743-1794) : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». En effet, l’entreprise mettra en place dans un mois une station de récupération du chlorure de méthylène à hauteur de 60 %. Mieux, la production de l’usine des Issers sera renforcée par celle de sa sœur, située à Bordj Ménaiel dans la même wilaya, qui rouvrira ses portes au cours de l’exercice actuel. Fermée depuis 2009, elle redémarrera bientôt grâce à un crédit d’investissement obtenu par la Direction générale. Sur deux lignes de production, l’unité fabriquera des serviettes hygiéniques pour femmes et des couches bébé. Quelles-sont les raisons à l’origine de cette véritable métamorphose dont sont visiblement fiers les employés ? Il n’a suffi au PDG que quelques mois pour réaliser cette mue. 

L’on suppose que cela a démarré à partir d’un diagnostic approfondi, impératif et préalable à tout plan de relance stratégique. Il fallait vraisemblablement susciter l’adhésion indéfectible de tous les travailleurs, à commencer par les membres du staff dirigeant. Ces derniers devraient donner l’exemple pour convaincre leurs collègues du bienfondé de la démarche du PDG.  « Aussitôt installé, j’ai établi un état des lieux qui, je dois l’avouer, était peu reluisant. Le mal qui rongeait Socothyd a été identifié et bien ciblé. 

 Il ne restait que d’’élaborer une stratégie salvatrice à cette filiale », relève le premier responsable. M Ziane Berroudja a fait sienne de la vision du PDG du Holding, M Samir Yahiaoui, qui s’est engagé pleinement afin de redorer le blason de ces EPE, abandonnées de longues décennies durant, phagocytées par des causes à la fois objectives et subjectives.  

Exportation 

Qu’à cela ne tienne, il est venu le temps, pour que ce secteur qui a contribué fortement à l’essor de l’économie nationale pendant les années 1980, reprenne son souffle et, pourquoi pas, réussir à emprunter dans un avenir proche, « les routes de la soie… », dans la version rénovée, à l’instar des grands groupes de ce monde qui se sont adjugés une renommée mondiale grâce à ce canal notamment les conglomérats de la Chine. Il s’agit en fait d’ouvrir les espaces commerciaux de par le monde notamment le continent africain, aux produits qui ne devraient rien à envier à ceux de la concurrence à travers des opérations d’exportations continuelles.  

En tous cas, M Yahiaoui l’a bien spécifié dans ce sens. L’année 2024 sera « l’année de l’exportation, de la conclusion d’accords et aussi l’occasion de donner une dimension internationale au groupe, notamment à travers la concrétisation du projet d’unité de production au Sénégal ». Le PDG de Socothyd a pris donc la quintessence de cette stratégie et l’a mise en œuvre au sein de la filiale. « J’ai mis en place un nouveau plan de redressement et consenti tous les efforts pour rétablir la confiance au sein de l’entreprise, afin d’instaurer une nouvelle culture de l’entreprise et l’esprit d’équipe », affirme-t-il. « Nous avons également développé une nouvelle politique commerciale qui sera basée sur la qualité et la compétitivité des prix dès l’année 2024. Cela va nous permettre d’augmenter nos parts de marché et passer progressivement à l’exportation de nos produits vers le marché Africain. Nous avons d’ores et déjà avancé, dans ce cadre, avec le Sénégal », précise-t-il. Les échos en provenance de la clientèle, des travailleurs et de la DG sont plus que favorables, reconnait-il.  Mieux, M. Ziane Berroudja, passe même à l’offensive et a pour ambition de satisfaire les besoins du marché nationale en la matière afin de réduire les importations devenues trop chères. Il favorise les échanges ou les partenariats en interne, c’est-à-dire avec les autres filiales du groupe ACS. Et les investissements réalisés dans les équipements prouvent clairement le choix stratégique pour lequel a opté de ce gestionnaire. Ce qui dénote des capacités managériales de haut niveau dont jouit le premier responsable de Socothyd.  Et les résultats obtenus démontrent que l’entreprise est remise de nouveau sur rail…

B. K.

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