Alors que les plus optimistes ne l’attendaient guère, l’Algérie a remporté brillamment le trophée de la 32e édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN-2019), tenue en Egypte de 18 juin au 19 juillet 2019.
Au plan technique propre, le parcours de la sélection nationale aura été impeccable avec une invincibilité incontestable et incontestée sur les sept matches disputés au total.
Ce haut fait est d’autant plus méritoire que ce véritable triomphe a été enregistré hors de la Maison, à la différence de la première étoile africaine accrochée à Alger en 1990, avec tout son lot d’adversités, constituées par la présence du pays hôte, sextuple champion de l’épreuve et de quelques gros bras avérés du continent , à l’image du Nigéria, de la Côte d’ivoire et du Sénégal que l’EN a aplatis à force d’abnégation et d’héroïsme.
Ce succès inespéré et quasiment fou est intervenu dans un contexte politique complexe et délicat en Algérie, traduit notamment par un mouvement populaire qui ne s’essouffle pas depuis le 22 février et l’éviction de l’ancien régime.
Il a suscité, de ce fait, maintes controverses, certaines parties craignant, au mieux, une déviation du hirak ; au pire, la récupération politicienne par le pouvoir en place, fortement décrié.
Aux analystes sagaces de faire la bonne analyse.
Mais la réalité reste, en tout état de cause, cette formidable symbiose entre tout un peuple et son équipe, érigée, depuis la nuit des temps, en véritable sacerdoce.
Des pans entiers de la population n’ont pas hésité ainsi à accompagner, souvent dans des conditions aventureuses, les verts en Egypte, grossissant de plus en plus au fur à mesure des succès des verts, match après match.
Un tel déferlement a fait le lit au grand tsunami humain, qui a accueilli les héros du Caire, à leur retour en Algérie.
Après la brillante leçon de pacifisme, faisant école désormais, donnée au monde entier par le mouvement populaire, une autre, tout autant sublime, faite de dévouement et de foi en l’art de tous les possibles a été dispensé samedi 20 juillet 2019, tout un après- midi durant, sous un soleil de plomb et des kilomètres de marche.
Une halte incroyablement festive pour s’oxygéner, avec au bout, une leçon populaire magistrale et un générique ineffable: l’Algérie, éternellement
debout !
Par Hacène Nait Amara
