Constituant un marché florissant, la filière des boissons jus et gazeuses, d’une capacité de 4,7 milliards de litres par an a enregistré un tel boom qu’elle arrive aujourd’hui à une situation heureuse car imposant cette perspective d’exportation dont tout le monde rêve.
Certains opérateurs nationaux ont pris bien des longueurs d’avance, à ce plan en tenant la gageure de pénétrer et placer leurs produits sur des marchés, outre-mer, d’ Europe et du Canada, entre-autres, et où le respect strict des normes de qualité reste un critère incontournable.
C’est là le prix de gros efforts consentis par l’ensemble des acteurs de la filière et traduits, dans les faits, par une couverture du besoin du marché national, à hauteur de 98% et, par ailleurs, l’allègement du fardeau de la facture d’importation en devise, particulièrement éprouvante pour l’Algérie.
Autant d’indices, en définitive, qui font de la filière boissons- jus et gazeuses, un véritable fleuron de l’industrie agroalimentaire nationale et devenue, à l’arrivée un ‘’cocktail’’ parfait de fierté et de réussite.
Az. K.
Filière Boissons
Une nouvelle étude de marché avant fin 2019
Une étude sur la filière Boissons devrait être lancée durant l’année en cours par l’Association des producteurs algériens de boissons (Apab) afin de déterminer le potentiel de croissance actuel de ce marché, évaluer ses niveaux de production et de consommation, et d’examiner en outre les progrès réalisés jusque-là sur le plan de la diversification et de la qualité.
Par Hacene Nait Amara
Les résultats de cette étude seront inévitablement affectés par le contexte macroéconomique qui a prévalu en Algérie en raison de l’impact de la volatilité des prix des hydrocarbures sur la croissance de l’ensemble des activités économiques. D’ailleurs, c’est ce contexte assez morose, avec toutes les complications qui en découlaient, qui a rendu inopportun et inconvenant la réalisation de cette étude qui devrait être reconduite tous les deux ans.
La dernière en date remonte en effet à 2015, et depuis beaucoup de choses ont changé, tant au niveau règlementaire qu’au niveau du mode de consommation des Algériens. Les indicateurs qui étaient tous au vert à l’époque devraient montrer, dans leur grande majorité, un fléchissement vers le bas, à commencer par la croissance qui s’est effondrée, selon des estimations, à 2% en 2017. Il en est de même pour la sous-filière boissons gazeuses qui n’a pas pu décidément maintenir son élan de développement. Sa croissance aurait perdu 2% et pourrait même enregistrer des contre-performances inhabituelles, en raison d’un changement significatif et assez tangible dans le choix des consommateurs. La préférence est à présent accordée aux jus de fruits et aux boissons fruitées, mais sans pour autant réussir à supplanter les eaux embouteillées, dont les performances restent, selon les estimations de l’Apab, en constante évolution.
Au-delà de dresser un bilan chiffré et actualisé de la filière dans tous ses aspects, cette étude qui inclut pour la première fois le lait, produits laitiers et les boissons énergétiques, devrait établir un diagnostic approfondi de toute l’activité en vue d’évaluer les différentes contraintes auxquelles elle est confrontée ces dernières années. Cela devrait impliquer les incidences très préjudiciables engendrées par la mesure d’interdiction temporaire de l’importation des arômes alimentaires, la soumission des boissons importées au Droit additionnel provisoire de sauvegarde (Daps) et ses effets sur les prix des produits locaux, les entraves à l’export, la pression fiscale (TAP) et l’impact du marché informel sur la réputation de la filière et sur la santé des consommateurs.
Il sera également question pour cette Association qui s’est affirmée comme un interlocuteur incontournable des pouvoirs publics, d’attirer l’attention sur la confusion et tromperie résultantes de l’absence d’un règlement technique devant définir la teneur minimale en fruits et le taux du sucre contenu dans les boissons, sur les amalgames ayant trait à l’étiquetage nutritionnel et à l’emballage, et sur la nécessité de se conformer aux différentes normes réglementaires reconnues au niveau international. « Aujourd’hui, si les industriels de la filière ne prennent pas conscience que leur devenir est lié au droit du consommateur, ils foncent droit dans le mur. Ils doivent dès lors répondre à leurs exigences en termes de qualité et d’hygiène », a averti Ali Hamani, président de l’Apab, dans une interview accordée à notre magazine.
Filière en quête d’un nouveau souffle
L’Apab compte aujourd’hui 45 membres parmi les majors de la profession et représente en fait environ 85% du marché des boissons. L’adhésion des producteurs de lait, lait aromatisé, boissons énergétiques et boissons laitières acides va conférer à cette Association une dimension beaucoup plus importante dans le paysage économique national. Cette large représentativité lui sera très favorable pour redonner son lustre d’antan à cette filière qui représentait en 2010 une contribution de 7% dans la production des industries agroalimentaires algériennes, avec une croissance de 14%, soit le double de l’ensemble des industries agroalimentaires (7,1%). Sur la période 2005-2015, cette activité a connu des croissances significatives: 14% pour la production, 15% pour les consommations intermédiaires et 13% pour la valeur ajoutée.
Il faut en revanche admettre qu’entre-temps la qualité des produits s’est nettement améliorée à même de proposer une large variété de boissons très compétitive sur les marchés extérieurs. Les volumes exportés restent toutefois en deçà du potentiel, mais il suffit maintenant de soutenir cet élan positif, lever les obstacles et mettre à la disposition de ces producteurs les outils nécessaires pour amorcer un véritable décollage.
H. N. A.