Comptant pas moins de 09 filiales dédiées à l’eau et à l’agriculture, le Groupe Kerbouche frise déjà les 45 ans d’existence. Une longue période sur laquelle il a étalé ses ramifications scindées en deux segments : l’eau, avec «Interentreprise», «Agrodeel», «Canalplast» «Aquatec» et l’agriculture, décomptant «Agroindustrie», «EL ALF» et «Arbor Acres Algérie». 2700 emplois à la clef.
Par Hacène Nait Amara
Dans les faits, c’est à partir de 1975 que ces deux segments, vitaux pour l’économie du pays, allaient construire la success story d’aujourd’hui.«Step by step, on avance et on consolide» résume la philosophie de son Groupe,Fethi Kherbouche.
Abordé à l’occasion de la tenue de la 15ème édition du Salon international des équipements technologiques et des services de l’eau (SIEE Pollutec), du 11 au 14 février écoulé à Alger, le P-dg s’étale résolument sur les activités de son Groupe.
Ainsi, le Groupe Kherbouche, fabrique et assemble tous les intrants des pompes, des compresseurs, des tubes en PHD et en PVC dédiés à l’eau et, également, des armoires électriques à travers ses deux pôles de production à Alger (Rouiba ) et Tlemcen. En parallèle, le Groupe conçoit des logiciels de gestion des stations d’épuration et les stations de traitement d’eau potable.
Il compte, d’évidence, comme principal client le ministère des Ressources en eaux à travers ses Directions des ressources en eau (DRE), l’Algérienne des eau (ADE) et l’Office national d’assainissement (ONA), mais se targue, aussi, une clientèle exerçant dans l’industrie et l’agriculture, cela en dehors de grandes institutions telles l’Armée nationale populaire (ANP) et Sonatrach. A tout cela s’ajoute la perspective heureuse de l’export entamée «depuis une année et demie» précise le patron du Groupe.
La place du Groupe sur le marché ? Fethi Kherbouche en réfute la notion «Je ne pense pas qu’on puisse parler en Algérie, de parts de marché car on n’a pas d’informations sur le marché lui-même», explique-t-il «Mais je dirai que nous sommes leader dans certains domaines comme l’épuration et le traitement de l’eau potable, la télégestion et la fabrication des pompes» avance-t-il, pour autant.
Mesuré, Kherbouche, et s’il juge que, s’agissant de diversification, il préférait consolider ses deux activités pour l’instant, assure, néanmoins, avoir commencé à travailler sur les services en Afrique. Il l’explique plus. «Au-delà de notre produit, il y a deux types d’exportations : les produits qui sont faciles à exporter et les services qui sont difficilement exportables et que les lois ne sont pas taillées pour les prestations.
De fait pour le produit, le P-dg du Groupe estime qu’il n’y a pas d’embûches, énumérant les tubes, pompes et tracteurs Deutz produits par la filiale «Agroindustrie», destinés principalement vers le Sénégal, le Niger, la Mauritanie, le Mali et la Côte d’Ivoire.
Dans ce contexte, il fait remarquer que le Groupe était à ses premiers pas dans le domaine, mais les signaux restent positifs avec ce marché en poche portant sur «4000 tonnes de PHD qu’on va essayer d’exporter via la transsaharienne vers le Niger», tient-il à souligner. Si le Groupe Kherbouche songe à consolider ses exportations ? Réponse, sans ambages : «Oui, parce que les exportations sont un prolongement naturel pour nos affaires. Et l’Algérie a une crédibilité exemplaire en Afrique. Ils connaissent la compétence de l’Algérie et c’est à nous d’être à la hauteur. On a notre expérience, on est des gens honnêtes contrairement à d’autres. Ils ont trouvé l’honnêteté, l’expertise et la volonté aussi.
S’agissant de l’accompagnement des pouvoirs publics des entreprises exportatrices, notre interlocuteur révèle que pour ce qui est du produit, il y a un certain accompagnement mais pour le service, c’est autrement ardu, expliquant que la vente de logiciels ou l’installation extra muros d’une station d’épuration restait difficile car nécessitant des moyens. «Quand on construit une station d’épuration, on met 30 à 40% de la station en argent, à l’avance. Cet argent-là, on ne l’a pas au début. Aussi, on est obligé de prendre des partenaires locaux. Toutefois on compte régler de tels aléas, très bientôt», dira-t-il dans cette veine. Fethi Kherbouche évoquera par la suite, l’agriculture, son domaine de prédilection. Et pour cause. Producteur de pivots et d’enrouleurs depuis 30 ans et, également, de pompes et de tracteurs, le Groupe fait du ‘’clef en main’’.
Sa clientèle, est recensée plus particulièrement dans le Sud du pays où les parcelles à équiper vont de 5 000, 10 000 et 15 000 hectares.
Autre saillie du Groupe, le domaine des énergies renouvelables où s’illustre sa filiale ‘’Aquatec’’, spécialisée dans l’intelligence de l’eau, produit ses logiciels , ainsi, des villes en télégestion. Une source de fierté pour le patron du groupe qui clame son enthousiasme : «C’est nous qui gérons, avec Seaal, ici à Alger. Quand on fait de la télégestion, on a besoin d’un point d’énergie car là où il n’y a pas d’électricité on met les panneaux. Et on est en train de se préparer pour répondre aux appels d’offre concernant les fermes solaires au sud et de préférence à coté de nos clients qui sont dans l’agriculture», prévenant, toutefois qu’il faudrait «plus d’intelligence nationale, la nôtre à nous seuls, ne pouvant plus suffire», a-t-il avoué.
Qui dit gestion de l’eau, dit pompes centrifuges. Le groupe Kherbouche en produit dans son usine de Rouiba, pour des puissances supérieur à 400 kw. Ouvrant une parenthèse à ce niveau, son premier responsable explique : « J’ai toujours dit que l’eau qu’on boit ne tombe pas du ciel mais provient de ces grosses pompes qui l’aspirent. Il faut savoir que c’est nous qui la traitons, la transportons, la stockons avant qu’elle n’arrive dans les robinets, bien fraiche et potable». Et de déplorer : «Il faut qu’on soit reconnus pour notre effort et notre métier. Malheureusement notre secteur n’est pas aussi connu que Sonelgaz par exemple. On doit être un peu plus respecté que çà», regrette-t-il, un peu amer.
Enfin, Fethi Kherbouche n’a pas manqué de mettre en exergue l’impact de son Groupe sur la politique du gouvernement pour réduire la facture des importations d’équipements
«Depuis que l’Etat attribue les appels d’offre aux nationaux, on a réduit la facture de l’import. Notre offre est beaucoup moins chère que celles du partenaire étranger». En plus, on travaille en dinars et chez nous, tout en assurant la maintenance des équipements. Biens sûr, d’aucuns diront qu’on n’est pas les meilleurs. Mais, en dernier ressort, c’est le résultat qui compte», dira-t-il, en guise de conclusion.
H. N. A.