Mi avril et après la sortie publique du Président de la République sur la place des Martyrs pour inaugurer la Mosquée Ketchaoua, rénovée, et deux lignes de première importance du Métro d’Alger, «Sahat Echouhada»- Aïn Naâdja, son Premier ministre, Ahmed Ouyahia, lui emboite le pas.
Par Hacène Nait Amara
Entre ces deux évènement politiques majeurs, un autre tout autant empreint de significations lourdes de sens : un remaniement ministériel très partiel qui eut le mérite de mettre fin à des spéculations nourries avec véhémences autour de l’avenir du chef du gouvernent à la tête de l’Exécutif, suite à son éclipse, volontaire ou non, sur plus d’un mois. Sur ce plan, et hormis le changement de quelques titulaires de portefeuilles sans pesanteur cruciale, en dehors du commerce peut être, sur la scène nationale, les «fossoyeurs» d’Ouyahia en restèrent pour leurs frais. C’est le moment que choisit «l’invétéré commis de l’Etat» pour biser le silence assourdissant qui entourait son effacement des feux de la rampe de ces derniers temps. Pas moins qu’une conférence de presse a été planifiée pour tenir un grand oral où le «grand silencieux» d’hier allait enchainer punchline sur une autre. L’air du temps, à une année de la présidentielle 2019, étant à monter en épingle le bilan du président Bouteflika, depuis son investiture en 1999 à ce jours, fallait-il pour Ouyahia, son éminence grise de l’heure, prendre à bras le corps les questions qui fâchent le plus. Dont les 1000 milliards de dollars qu’opposition et détracteurs du Président remettent sur la sellette sans discontinuer. Sur ce sujet, le Premier ministre tâcle : le bilan des réalisations des deux dernières décennies s’avère nécessaire, à ses yeux pour rappeler et mettre en exergue l’effort colossal de l’Algérie sur, maintenant près de deux décennies.
«La présentation de ce bilan était nécessaire pour répondre à ceux qui s’interrogent où sont partis les 1000 milliards dollars et qui devraient plutôt se dire qu’est ce qui a été réalisé avec ce montant», dira-t-il en substance, non sans appeler, à ce propos, à «propager un message d’espoir» au sein de la société.
Ne pouvant s’empêcher de succomber au langage des chiffres, Ouyahia assène que «le montant total des investissements réalisés en 2017 financés par le budget public ou par des crédits bancaires s’est élevé à plus de 3300 milliards DA, soit l’équivalent de 30 milliards de dollars », a-t-il soutenu. Il précisera encore qu’à ce montant venaient s’ajouter «tous les investissements autofinancés dans divers secteurs en plus de dégel de1.500 projets pour un montant global de plus de 260 milliards DA, grâce au recours aux emprunts du Trésor auprès de la Banque d’Algérie» souligne le Premier ministre dans un document élaboré à cet effet et remis à la presse.
S’agissant des investissements engagés par le budget de l’Etat, le chef de l’Exécutif précisera que les dépenses d’équipement ont totalisé 2.291 milliards DA consacrées essentiellement pour le soutien à l’Habitat avec 287,2 milliards DA, l’éducation et formation (103 milliards DA), Infrastructures économiques et administratives (366,8 milliards DA), l’Agriculture et l’hydraulique (151,6 milliards DA), infrastructures socio-culturelles (60,4 milliards Da), Programmes communaux de développement (35 milliards DA), tandis que le soutien à l’activité économique a été de 504,9 milliards DA.
Concernant les investissements publics dans l’agriculture et le développement rural, il continuera avec la même verve à faire observer que 38 milliards DA ont été consacrés par l’Etat en 2017 dans la conservation et développement des forêts avec 2,4 milliards DA, l’appui à l’investissement dans les exploitations agricoles avec 9 milliards DA. Il révèlera qu’également l’Etat a consacré 18,8 milliards DA pour l’appui à la régulation de la production agricole, 0,264 milliard DA pour la lutte contre la désertification et développement du pastoralisme et enfin un montant de 3,9 milliards DA a été consacré au développement rural et appui aux petits exploitants.
Pour ce qui est des investissements globaux financés par les banques, le Premier ministre a fait état de financement de 1.835 projets pour un montant total de 943,8 milliards DA.
S’agissant des investissements réalisés dans le secteur de l’énergie, il a été enregistré la réalisation de 52 projets pour un coût de 158 milliards DA. En parallèle, le conférencier relève que les investissements étrangers et mixtes réalisés dans le cadre de l’ANDI ont totalisé 116 opérations pour un montant global de 217,6 milliards DA.Concluant , enfin, par l’ANSEJ, le Premier ministre a fait savoir que 4.406 projets ont été financés pour un montant global de 22 milliards DA englobant les apports personnels, les crédits bancaires et les apports de l’Agence.
H. N. A.