Accueil POLITIQUE Visite de Bouteflika à Alger : Rencontre d’un Président avec son peuple

Visite de Bouteflika à Alger : Rencontre d’un Président avec son peuple

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Fait le plus saillant, au niveau de la scène nationale, la «ballade» du président de la République, effectuée ce lundi 9 avril à certains endroits précis d’Alger, s’est habillée d’une multitude de symboliques, les unes plus significatives que les autres et, en tout état de cause, dépasse le simple cadre d’une visite routinière de chantiers.

Par Azzouz Koufi

Absent de la scène publique depuis des mois, se contentant de brefs passages sous les caméras à l’occasion de visites protocolaires de personnalités politiques étrangères ou encore de sessions de conseils de ministres, Bouteflika aura fait un forcing sur son état de santé notoire et ce don de soi qui lui est coutumier depuis son avènement à la tête de l’Etat, pour perpétuer une tradition qui lui est chère : communier et «sentir» de près un peuple dont il connait l’affection et le dévouement à son égard. Une sortie à connotation politique aussi et un message tranchant vis-à-vis de la hantise de la classe politique de l’opposition la plus radicale et ses ouailles et traduite par la récurrente question sur «la vacance du pouvoir». Ceci, quand la profession de foi des plus hauts responsables de l’Etat, nationaux et étrangers, ne suffirait plus à convaincre que «c’est Bouteflika qui dirige le pays». Des considérations très peu significatives aux yeux de l’opinion publique dont de larges échantillons se sont agglutinées tout le long du trajet du cortège présidentiel avec un pic des foules sur le fond de mer et Place des Martyrs. Au pied de la basse Casbah, le président de la République, accompagné par une importante délégation composée du ministre de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’Aménagement du territoire, Noureddine Bedoui, du ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Abdelwahid Temmar, du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, Mohamed Aissa, du ministre des Travaux publics et des Transports, Abdelghani Zaalane, du ministre de la Culture, Azeddine Mihoubi, et du wali d’Alger, Abdelkader Zoukh, a inauguré la mosquée de Ketchaoua, après sa rénovation par les Turcs, ses bâtisseurs originels. Il serait utile de rappeler que monument historique classé au patrimoine culturel mondial de l’UNESCO, la mosquée Ketchaoua a été fermée en 2008 après sa dégradation suite au puissant séisme de 2003.
C’est l’Agence turque de la coordination et de la coopération (TIKA) qui s’est chargée d’une opération de rénovation, en vertu d’un accord signé en 2013 entre l’Algérie et la Turquie, à laquelle ont pris part, également des entreprises archéologues algériens. Le Chef de l’Etat a eu ensuite à aborder le deuxième volet, d’une toute importance et hautement stratégique, de sa visite : l’inauguration de nouvelles lignes du métro d’Alger. Il s’agit de l’extension de l’underground algérois, à travers deux lignes reliant la Grande-Poste à la Place des Martyrs et Hai El Badr à Ain Naadja, soit un linéaire de 5,3 km. Il est à noter que cette extension est la seconde après celle de 2015 qui avait concerné Hai El Badr-El Harrach. Si les citoyens, sondés par les médias, à proximité de la station, désormais opérationnelle, de l’ex Place de Gouvernement ne pouvaient qu’exprimer une juste satisfaction à l’égard d’un tel acquis au regard du calvaire du transport qu’ils endurent au quotidien, Bouteflika, qui a conclu sa visite en prenant le métro pour son terminus, a dû pavoiser en ajoutant une autre réalisation d’envergure à son palmarès. Dans cet ordre d’idées, il serait édifiant de rappeler que, lancés dans les années 80, les travaux du métro d’Alger avaient été suspendus pendant plusieurs années pour manque de ressources financières. Ils n’ont été relancés que grâce au Plan de soutien à la relance économique (2000-2005) et au Plan complémentaire de Soutien à la Croissance (2005-2009), initiés tous les deux par le Président. Ainsi, le Métro d’Alger, qui propulse la Capitale en pleine modernité et avec ces deux nouvelles extensions, s’étale à présent sur une longueur de 18 kms et se compose de 16 stations allant de la Place des Martyrs jusqu’à El-Harrach. Il sera encore, parachevé par d’autres extensions en cours de réalisation ou à venir et qui permettront d’atteindre, à l’horizon 2020, un réseau global de 40 kms de métro, allant de Dar El Beida, en banlieue-Est, à Draria sur les hauteurs Ouest d’Alger. Dans sa globalité, le projet aura coûté plus de 90 milliards de DA, sans l’inclusion des travaux d`extension, dont une bonne partie a été déjà engagée et qui devrait porter à 139 milliards DA son coût total.
Une autre pierre qu’Abdelaziz Bouteflika a porté à l’édifice qu’il s’est attelé à bâtir dès 1999. Dix neuf ans, après, et au vu d’un rythme soutenu où une réalisation en chasse une autre, l’édifice semble paré à tous les séismes.
C’est là, encore, les non dits d’une sortie que peut faire un Président en rencontrant son Peuple.
Tout simple !
A. K.

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