Le président de la République d’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, était en visite d’Etat en Algérie, à partir du jeudi 5 décembre 2024 ; à l’invitation du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Arrivant en pleine tourmente géopolitique, aussi bien au proche Orient ; désormais assis sur une poudrière depuis l’agression génocidaire de l’entité sioniste de Ghaza et du Sud Liban ainsi que les tout récents bouleversements enregistrés en Syrie, cette visite revêt, de ce fait, une importance toute particulière, pour les deux pays champions avérés de la défense des opprimés et la lutte pour la souveraineté des peuples et de la liberté.
Par Noureddine B.
Une rencontre éminemment politique, donc, entre deux nations soudées par des liens historiques très forts, qui se revendiquent testamentaires de deux hommes hors du commun qui ont façonné le devenir du continent, en l’occurrence Houari Boumediene et l’Icône anti apartheid Nelson Mandela. Symbolique forte ? La délégation sud- africaine, commémorait, à sa venue en Algérie, le 11e anniversaire de la disparition de ‘’Madiba’’, parti un mois de décembre comme Boumediène.
L’occasion pour les deux chefs d’Etat de réaffirmer, lors d’une déclaration conjointe à la presse les principes immuables qui dictent leur diplomatie respective, au demeurant très proches sur les droits humains et le respect de la souveraineté des pays du monde entier. Plus encore quand il s’agit de la sphère régionale ou sous régionale.
«Nous avons eu une discussion approfondie sur l’actualité régionale et internationale, notamment l’agression sioniste contre Ghaza et le Liban, et je saisis cette occasion pour saluer, encore une fois, l’action intentée par l’Afrique du Sud devant la Cour internationale de Justice (CIJ) et réaffirmer notre plein soutien à cette démarche» a commencé Abdelmadjid Tebboune, avant de poursuivre que, s’agissant de la situation dans la région, «nous avons évoqué la question du Sahara occidental au sujet de laquelle nous avons réaffirmé le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’exercice de ses droits légitimes conformément à la légalité internationale».
Et pas seulement, puisque le président de la République s’est fait fort de souligner avoir échangé, également avec son illustre hôte sur la situation au Sahel, en Libye, au Soudan, en Afrique centrale et en Afrique australe et abordé d’autres sujets liés à l’action de l’Union africaine (UA).
Et de se satisfaire d’atomes crochus sur la nécessité de « privilégier les solutions politiques négociées pour le règlement des crises loin des ingérences extérieures», a- t- il affirmé.
Surtout, le Président Tebboune a mis l’accent sur l’entente des deux parties sur la nécessité d’intensifier les efforts au sein de l’ONU et de l’UA à l’effet de renforcer le rôle de l’Afrique et œuvrer à réaliser la revendication africaine de réforme du Conseil de sécurité.
Enfin, et clôturant son intervention, le chef de l’Etat n’a pas manqué de louanger la particularité des relations historiques entre l’Algérie et l’AFSUD, «fondées sur la coopération étroite et la solidarité permanente ainsi que le caractère stratégique de nos relations bilatérales», a- t- il rappelé. Sur ce dernier point, il a souligné que la tenue de la 7e session de la Haute Commission bilatérale de coopération algéro-sud-africaine, parallèlement au Forum d’affaires entre les deux pays, offrait un espace d’échanges opportun entre les opérateurs économiques ; ce qui reste à même de hisser les relations bilatérales entre les deux pays à la hauteur de la volonté politique commune, a estimé le président de la République, faisant savoir dans cette même veine qu’une Déclaration de partenariat stratégique ainsi que cinq mémorandums d’entente ont été signés.
Emboitant le pas à son hôte, le Président Cyril Ramaphosa y est allé de la même verve, mettant en relief «la nécessité de soutenir les plus faibles et les marginalisés dans toutes les régions du monde et d’aider les civils dans les guerres et les conflits pour parvenir à une solution durable aux problèmes et unifier l’Afrique», dira- t- il, devant les deux chambres du Parlement. ; expliquant que «C’est là un projet visant à atteindre un développement durable et une économie prospère, et ce, à travers l’approfondissement de la coopération entre l’Algérie et l’Afrique du Sud et la coopération entre les Parlements des deux pays», a- t- il soutenu ; ajoutant que les relations entre l’Algérie et l’Afrique du Sud « ne faibliront jamais car leur histoire est profonde et enracinée et leur avenir est prometteur», a asséné l’invité de marque de l’Algérie.
A un autre plan, Cyril Ramaphosa a tenu à saluer le rôle de l’Algérie au Conseil de sécurité des Nations Unies, réitérant l’appel de son pays en faveur d’une réforme de cet organe onusien afin qu’il soit plus représentatif.
«Nous devons être ensemble pour réformer le système mondial et financier afin qu’il serve les intérêts de tous les pays et peuples», dira- t -il, invitant derechef le président Tebboune à prendre part au Sommet du G20 prévu en 2025 «pour continuer à travailler ensemble», a- t- il fait observer.
Axant ensuite sur les relations commerciales et de partenariat entre les deux pays, et dont il attend le renforcement, le Président Ramaphosa a pointé les domaines de l’hydrogène vert, des énergies renouvelables, de l’aviation et des infrastructures.
In fine, le chef d’Etat sud- africain affirmera que l’Algérie et l’Afrique du Sud partageaient les mêmes valeurs, le même parcours militant et une vision commune dans l’Union africaine ainsi que l’édification du continent africain « telle que rêvé par les aïeux», a- t- il souligné, non sans mettre en avant la détermination des deux pays « à continuer à respecter les valeurs démocratiques», a conclu Cyril Ramaphosa.
N.B.
COOPERATION
Cyril Ramaphosa dit sa « conviction profonde»
La coopération algéro/sud- africaine pour booster, à plus large échelle la coopération africaine ?
Le Président Ramaphosa n’a pas manqué d’exprimer, vendredi face médias ; au sortir de son entretien avec son hôte, sa profonde conviction sur un défi qui reste à relever. «Nous sommes très heureux de cette coopération entre nos deux pays et nous aspirons à rehausser le niveau des échanges commerciaux, qui seront renforcés par le lancement de la zone de libre échange et de commerce entre les deux pays», s’est- il réjouit.
Ramaphosa aura également à revenir, au plan international, pour dénoncer «le non-respect du droit international», a- t- il fustigé, rappelant la plainte déposée par son pays contre l’entité sioniste pour les crimes de guerre commis à Ghaza et se félicitant du «soutien important de nombreux pays» à cette démarche.
«Nous exigeons le respect du droit international en Palestine et nous sommes solidaires avec tous les peuples opprimés», a tonné le président Ramaphosa, in fine.
N. B.