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Salah-Eddine Abdessemed, vice-président du FCE : «L’Algérie n’est pas très en retard sur la technologie des énergies renouvelables»

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Dans un contexte de transition énergétique et d’un mix faisant la part belle aux énergies propres et renouvelables, le secteur des énergies renouvelables est en plein essor en Algérie. Salah-Eddine Abdessemed, vice-président du FCE et membre du Club Energia du FCE a bien voulu aborder la question. Dans cet entretien accordé au Magazine Indjazat, en marge d’une rencontre dédiée aux énergies renouvelables organisée par le Club Energia le 4 mars écoulé à Alger, Salah-Eddine Abdessemed parle du potentiel dont dispose l’Algérie pour réussir une meilleure transition énergique. Il évoque également les contraintes soulevées et propose des solutions pour y remédier.

Propos recueillis par Lynda Mellak

La présence de la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Mme Fatma-Zohra Zerouati, à la rencontre du Club Energia peut-elle être considérée comme un encouragement à votre action ?
Nous avons eu le plaisir de recevoir Mme Zerouati, ministre de l’Environnement et des Energies Renouvelables. Sa présence à l’évènement ayant pour thème«Financement des énergies renouvelables : benchmark et apports de la SFI », démontre l’intérêt qu’apporte son département à l’avenir des énergies renouvelables en Algérie et la disponibilité du gouvernement pour soutenir les actions de notre Club.
Nous avons organisé auparavant une conférence-exposition sur trois jours, les 17, 18 et 19 janvier 2018, au Palais des Expositions des Pins-Maritimes, sous le thème « Réussir la transition énergétique : la stratégie nationale des énergies renouvelables à l’horizon 2030 ». La conférence a fait l’objet d’un prolongement à travers cette dernière rencontre dans le sens où nous avons essayé avec l’ensemble des parties prenantes (entreprises, différentes institutions étatiques…) de mettre tous les acteurs autour de ce grand projet aussi important que stratégique pour notre pays. A notre niveau, nous n’avons qu’à nous réjouir de l’intérêt que portent les pouvoirs publics pour les actions de notre Club.

Plusieurs contraintes ont été soulevées par les participants à cette rencontre dédiée aux énergies renouvelables…
Le Club Energia est un espace de dialogue est d’échange d’idées. C’est pour cela que la présence de l’ensemble des parties prenantes, institutions et entreprises, au niveau du club est quelque chose de très important. Ont répondu présent également à notre rencontre, des chercheurs, des spécialistes, des représentant de la Société Financière Internationale (SFI), une filiale de la banque mondiale, et ceux des banques locales et des experts internationaux. La rencontre a pour but de discuter et identifier les problématiques autour des énergies renouvelables. Aujourd’hui, nous exerçons dans un cadre légal. L’environnement de notre travail a beaucoup changé, il est devenu de plus en plus stable et nous souhaitons qu’il s’améliore davantage pour les prochaines étapes. Car les investisseurs ont besoin de cette stabilité, en particulier sur le plan de la législation, c’est très important pour leurs engagements. D’ailleurs, nous soulevons ce point lors des réunions et rencontres officielles entre les membres du club et les représentants du gouvernement. Nous évoquons par ailleurs le point lié au financement public des projets dans le domaine des énergies renouvelables. Le programme des énergies renouvelables de notre pays est très ambitieux, mais son financement représente une problématique sérieuse, notamment dans la conjoncture économique de crise que traverse l’Algérie.
Il est question aussi de voir comment permettre aux PME algériennes de tirer profit de ce programme. Nous savons tous que des investisseurs privés ont déjà réalisé d’importantes unités de fabrication de panneaux solaires, de câbles ou de batteries. D’autres entreprises spécialisées dans des réalisations de structures métalliques, d’autres spécialisées dans les services sont en train de se mettre en place exclusivement pour faire avancer le programme lié au développement du des énergies renouvelables. Il faut que toute cette chaîne de valeur des énergies renouvelables profite au mieux aux entreprises algériennes. La mission du Club Energia ambitionne d’apporter sa modeste expérience et savoir-faire pour mieux accompagner la réalisation de ce programme. Nous œuvrons pour que les entreprises nationales, publiques ou privés, puissent participer à la réalisation de ce programme.
Au niveau de notre Club, nous proposons l’amélioration des financements et de l’écosystème à mettre autour de ces énergies renouvelables. Car le projet des énergies renouvelables est très compliqué et implique beaucoup d’acteurs dans sa structure. L’Etat est au centre de cette structure. Comme il a été souligné par les participants à cette rencontre, les investisseurs doivent s’assurer que ce qu’ils produisent comme énergies renouvelables doivent trouver prôneur. Dans le cas de l’Algérie, il n’y a que l’Etat que puisse être acheteur. Pour les projets de montage, nous avons besoin également de l’expertise étrangère et de partenaires étrangers. Une certaines d’interrogations ont été soulevées lors cette rencontre. Parmi lesquelles figure la question liée au financement de projets dans les énergies renouvelables. Quel type de financement est-il possible ? Le financement local va-t-il suffire pour tous ces projets ? Sur ce chapitre, il faut savoir qu’il existe des mécanismes internationaux pour le financement de ces projets. Toutefois, la législation algérienne doit l’autoriser au préalable. Et actuellement ce n’est pas le cas.

Comment comptez-vous tirez profit des expériences positives de certains pays émergents ?
Les expériences de certains pays dans le domaine du développement des énergies renouvelables nous intéressent à plus d’un titre. A travers les expériences de certains pays, tels que la Jordanie, l’Egypte aussi…etc, nous constatons qu’il n’y a pas que des réussites, mais aussi beaucoup d’échecs. Cependant, ce qui est intéressant est que échecs peuvent être transformée en réussites. Il existe des projets qui fonctionnent bien et d’autres qui fonctionnent moins bien. En Algérie, nous ne sommes pas très en retard sur la technologie des énergies renouvelables, en particulier celle du photovoltaïque qui avance très rapidement. Toutefois, il faut prendre les bonnes décisions pour mieux avancer.
L. M.

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