Le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni a affirmé que plus de 80% de l’énergie produite dans le pays était consommée au niveau des Collectivités locales, appelant à intensifier les actions de sensibilisation en vue de rationaliser la consommation de l’énergie.
Par Djidji Obayou
S’exprimant lors d’une conférence sur l’efficacité énergétique dans les Collectivités locales, Mustapha Guitouni a précisé que plus de 80% de l’énergie produite est consommée au niveau des Collectivités locales, estimant que les responsables et les gestionnaires de ces dernières sont appelés, de par leur proximité du citoyen, à consentir davantage d’efforts en termes de sensibilisation sur l’impératif de rationaliser la consommation de l’énergie. La rationalisation de la consommation énergétique dans les Collectivités locales revêt une importance cruciale au vu du volume de la facture des 1541 communes dans le budget de l’Etat, a-t-il ajouté. Evoquant l’efficacité énergétique, Mustapha Guitouni a déclaré que «nous devons être à la hauteur des exigences à travers la rationalisation des niveaux de consommation et l’amélioration énergétique, notamment dans les bâtiments administratifs et publics, les logements sociaux, les écoles et les mosquées ainsi que dans l’éclairage public en tant que principaux sites de consommation. Ces démarches, a-t-il ajouté, contribueront à une meilleure gestion des ressources énergétiques et permettront aux Collectivités locales de réaffecter les fonds couvrant la consommation non maitrisée actuellement au financement de projets locaux à l’image de la rénovation et la mise en service des réseaux d’éclairage public par les énergies renouvelables. Le ministre a abordé, dans ce sens, les efforts consentis en commun par le ministère de l’Intérieur, des Collectivités locales et de l’aménagement du territoire et celui de l’Energie, soulignant leur volonté de faire des Collectivité locales «un acteur dans la politique énergétique de demain et la gouvernance énergétique locale». Pour le ministre, la réalisation de cet objectif implique la responsabilisation des Collectivités locales pour prendre les mesures qui s’imposent, ajoutant que les Collectivités sont un partenaire primordial dans la vulgarisation de la politique énergétique au niveau local et dans la création et le développement d’un marché d’efficacité énergétique et d’énergies renouvelables, ce qui est à même d’insuffler une dynamique contribuant à la création d’une valeur ajoutée et d’opportunité d’emploi.
Un nouveau modèle de consommation énergétique au niveau des Collectivités locales
Dans le cadre de l’application des instructions du Président de la République lors de la rencontre nationale d’orientation ayant regroupé les élus locaux à Alger, une circulaire interministérielle a été signée entre les départements de l’Energie et de l’Intérieur, des Collectivités locale et de l’Aménagement du territoire, a indiqué Mustapha Guitouni précisant que ce document représente une feuille de route concernant les mesures à prendre par les Collectivités locales pour la rationalisation de la consommation énergétique tout en s’orientant vers les énergies renouvelables en vue de mieux répondre à leurs besoins. Cette circulaire vise la mise en place d’un nouveau modèle de consommation au niveau des Collectivités locales, basé sur la consécration de l’efficacité énergétique et l’activation d’un développement économique responsable et durable pour insuffler une nouvelle dynamique au développement local. Par ailleurs, le ministre a rappelé que le Gouvernement avait mis en place un programme ambitieux tendant à économiser 92 millions tonnes d’équivalent pétrole (TEP) en matière d’énergie, ce qui permettra une épargne de 42 milliards de en réduisant la consommation énergétique de 9%. S’agissant des énergies renouvelables, le ministre a fait savoir que le programme tracé par le gouvernement visait à produire 22.000 mégawatt à l’horizon 2030-2035. Il a également indiqué que l’Algérie avait enregistré, lors de la dernière décennie, une demande croissante en matière d’énergie dans tous les secteurs d’activité avec un taux annuel de plus de 6%.
D. O.