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Yazid Benmouhoub, Directeur général de la Bourse d’Alger : « Une étape décisive pour le marché financier local »

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Dans une interview exclusive accordée au magazine Indjazat, Yazid Benmouhoub, Directeur général de la Bourse d’Alger, partage son expertise sur l’impact majeur de la cotation du CPA sur la Bourse d’Alger et les effets positifs que cette initiative aura progressivement sur le processus de développement du marché financier. Cette décision, impulsée par le Président de la République, vise, en effet, à dynamiser le marché financier national et à diversifier le paysage économique. Benmouhoub souligne que cette initiative est à même de renforcer la confiance des investisseurs et de favoriser un processus d’inclusion financière. Il met en lumière l’importance de cette ouverture pour répondre aux besoins de financement de l’économie nationale, tout en soulignant le rôle crucial de la Bourse dans ce nouveau modèle de croissance. Avec l’introduction de nouvelles entreprises sur le marché, le DG de la Bourse d’Alger insiste sur la nécessité d’un marché boursier plus liquide et attractif. Quant à l’internationalisation de la Bourse d’Alger, il préconise une approche progressive, privilégiant d’abord l’attraction des investisseurs locaux. En matière de transparence et de gouvernance, il souligne l’importance des normes internationales et prévoit une adaptation de la réglementation pour maintenir l’attractivité sur le marché financier mondial. Cette ouverture du capital du CPA marque ainsi une étape décisive dans l’évolution du marché financier algérien, promettant une dynamique nouvelle pour l’économie nationale.

Interview réalisée par Karima Mokrani 

Quelle est votre opinion sur l’impact potentiel de la cotation du CPA à la Bourse d’Alger sur le marché financier national et sur l’économie algérienne dans son ensemble ?

Lister une grande banque comme le CPA à la cote officielle de la Bourse d’Alger représente une étape cruciale dans le développement du marché boursier algérien.

La qualité de l’émetteur, sa notoriété et la fiabilité de ses comptes sont de nature à renforcer la confiance des investisseurs vis-à-vis de la Bourse. Par ailleurs, le fait que cette opération soit décidée par le Président de la République indique clairement la volonté des pouvoir publics de redynamiser le secteur et lui faire jouer un rôle central dans le nouveau modèle de financement de la croissance.

Cette cotation, au vu de sa segmentation, vise, en plus de l’amélioration de la gouvernance de la banque, à atteindre un meilleur niveau d’inclusion financière en faisant participer un plus grand nombre d’Algériennes et d’Algériens dans le financement de l’économie nationale.

En quoi cette nouvelle entrée en Bourse pourrait-elle contribuer à diversifier et à renforcer le paysage financier algérien ?

Le modèle de financement usité depuis des décennies est centré sur le secteur bancaire qui, à lui seul, contribue à plus de 80% dans le financement des entreprises algériennes. Nous avons relevé, depuis 2014, une chute drastique de la liquidité bancaire, causant ainsi un ralentissement de la croissance. Il est alors devenu nécessaire d’œuvrer à réactiver d’autres sources de financements à l’instar de la Bourse d’Alger. Par ailleurs, l’avènement de la finance islamique dans ses volets bancaires et assurances (takaful) nécessite le développement d’un véritable marché boursier capable d’offrir des alternatives d’investissements et de financement compatibles avec les principes de la Chari’a. Ainsi, dans un futur proche, nous offrirons de nouveau outils Chari’a compatibles, à savoir, les Sukuk.

Comment envisagez-vous le développement futur de l’activité boursière en Algérie, notamment avec l’introduction de nouvelles entreprises sur le marché ?

Un marché boursier efficace et efficient nécessite l’introduction d’un plus grand nombre d’entreprises de qualité, capables d’intéresser les investisseurs et de permettre une dynamique sur le second marché avec un niveau d’échange bien plus supérieur aux niveaux actuels. Un marché illiquide ne peut être attrayant.

Pensez-vous que la Bourse d’Alger devrait s’ouvrir à l’international pour attirer davantage d’investisseurs étrangers et favoriser une meilleure intégration dans le marché boursier mondial ?

Notre souci premier est de gagner en profondeur du marché, attirer le maximum d’investisseurs locaux et garantir une liquidité suffisante.

Une fois ces objectifs atteints, nous nous attèlerons à fixer de nouveaux objectifs en fonction des exigences du moment et des orientations stratégiques des pouvoirs publics.

Dans quelle mesure pensez-vous que l’entrée en Bourse garantit la transparence des entreprises cotées et, par conséquent, accroît l’attrait pour les investisseurs nationaux et étrangers ?

L’un des fondements de tout marché boursier est la transparence. Toute société cotée est dans l’obligation de communiquer des informations financières ou autres en vue de permettre aux investisseurs de prendre, en connaissance de cause, leurs décisions d’investir ou non. Par ailleurs, la cotation permet de définir des indices boursiers en direction des différents acteurs et de donner plus de lisibilité sur la santé financière par entreprise et par secteur.

Quelles mesures la Bourse d’Alger envisage-t-elle de prendre pour assurer la conformité aux normes internationales en matière de transparence et de gouvernance d’entreprise, afin de renforcer son attractivité sur le marché financier mondial ?

La législation et la réglementation boursière actuelle sont suffisamment développées à la taille actuelle du marché. Le développement futur de la place boursière d’Alger nécessitera, sans nul doute, une adaptation de l’arsenal juridique boursier pour le mettre au diapason des évolutions que connaissent les marchés boursiers internationaux, notamment, pour tout ce qui à trait à la lutte contre le blanchiment d’argent, la sauvegarde des données personnelles, ainsi que l’implémentation de nouveaux systèmes d’information basés sur l’IA. 

K. M.

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