La dernière rencontre en date entre le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune et la presse nationale a constitué une halte édifiante pour le chef de l’Etat, s’agissant d’esquisser un pré- bilan de son mandat sans fard, ni démagogie devant concitoyens. Et le moins que l’on puisse dire est que l’homme est en train de remporter tous ses défis. Cela d’autant que sur ses trois années d’investiture déjà consommées, il a fait face, sur deux ans, à la gestion de la crise sanitaire liée à la redoutable pandémie de coronavirus, qui ne l’avait pas d’abord épargné en personne sur près de six mois, et son impact ankylosant sur la vie socio- économique du pays. A mi- chemin de son mandat, Abdelmadjid Tebboune préfère focaliser sur la concrétisation de ses engagements pour une vie digne du citoyen, jugeant que l’heure n’était pas à la réflexion sur une seconde investiture. Le cas échéant, il se remettra au peuple sur la base des réformes profondes qu’il a initiées et leur impact direct sur le quotidien du citoyen. Incontestablement, c’est précisément là qu’il compte engranger les plus gros dividendes. Le challenge pour ‘’l’Algérie nouvelle’’, désormais à portée de main ?
Par Brahim Khelladi
Une année 2023 sous de bons auspices
Depuis son investiture, le 19 décembre 2019 à la tête de l’Etat, le président Abdelmadjid Tebboune a entamé l’opération de mise en place des chantiers inscrits à son programme électoral. Un programme d’envergure qui, faut-il rappeler, porte sur l’achèvement de l’édifice institutionnel, la consolidation des libertés publiques, l’amélioration du pouvoir d’achat, la lutte contre la corruption, le développement des zones d’ombres et enfin la promotion de l’image du pays sur le plan international.
Les impératifs de résultat comme critère d’évaluation
Durant cette halte médiatique, le président de la République a eu à admettre toutefois quelques grains de sable qui contrarient un tant soit peu, ses chantiers. La faute, à ses yeux, à certains départements gouvernementaux «en période d’adaptation» et «pris de court par le rythme des réformes» expliquera- t- il ; avouant ne pas être satisfait à 100% des réalisations à ce chapitre, jusque- là.
Ce qui laisse supposer, de façon implicite, l’option toujours ouverte d’éventuels remaniements ministériels, non sans rappeler que l’impératif des résultats restait le critère incontournable pour toute évaluation du staff gouvernemental.
Dans cet ordre d’idées, il mettra en avant la nécessité de veiller à un choix plus pointu des cadres de la nation, «qui doivent faire montre davantage de compétence, de transparence et d’intégrité dans la gestion des deniers publiques», a- t- il souligné.
Ce dernier critère, d’ailleurs, focalise l’attention du Président Tebboune, arrivé au pouvoir dans une déferlante de corruption à haut niveau sans précédent, saisissant l’occasion pour dire toute sa détermination à parachever le processus de moralisation de la vie publique « qui doit rester le maitre-mot de l’Algérie nouvelle», prévient- t- il.
Dans ce même contexte, le recouvrement de pas moins de 20 milliards de dollars de fonds détournés à l’intérieur du pays, ainsi que la poursuite de l’opération de récupération de l’argent pillé et placé à l’étranger, constitue l’une des facettes de cette lutte sans merci contre la corruption.
Sur le plan politique, et en plus des réformes institutionnelles, le Président a réaffirmé son engagement à permettre aux jeunes d’accéder à la vie politique et lutter ainsi pour leur éligibilité à la tête des différentes institutions nationales, soulignant que la loi électorale a ouvert de larges perspectives pour ce faire, dans une parfaite orthodoxie, loin des pratiques de l’agent sale qui conduit «à l’achat des consciences et à l’inégalité des chances lors des élections», dira- t- il en substance.
Augmentation des salaires et subventions
Abordant l’épineux chapitre socio- économique, le chef de l’Etat a tenu à réaffirmer la poursuite de la politique sociale du pays et le maintien des subventions. A ce titre, il convient de rappeler que l’enveloppe allouée aux transferts sociaux avoisine les 2200 milliards de dinars chaque année et le Président a tenu à rassurer qu’une telle politique restera en vigueur pour les prochaines années, nonobstant les subventions, en gestation, qui ciblent les couches sociales les plus vulnérables.
Mais, et dans le même registre, la saillie des mesures décrétées par Abdelmadjid Tebboune reste incontestablement celle liée à l’augmentation des salaires et des pensions de retraites pour 2023.
«Nous sommes à la quatrième phase du processus d’augmentation des salaires et nous continuerons à les élever de manière à assurer une vie décente», a promis le Président de la République, prévoyant encore plusieurs autres mesures à venir afin de «préserver le pouvoir d’achat, maîtriser l’inflation, renforcer la production et contrôler les prix», a- t- il indiqué.
Au chapitre économique, Abdelmadjd Tebboune entend surtout renforcer les exportations hors hydrocarbures, estimées à plus de 5 milliards de dollars à la fin de l’année 2022 a- t- il révélé.
Il fera part également de l’exportation de l’excédent d’électricité dont dispose l’Algérie vers l’Europe, à l’aune de la situation géostratégique mondiale, fortement impactée par la guerre russo-ukrainienne et ponctuée par la crise énergétique sur le vieux continent.
A l’interne, il n’a pas manqué de souligner l’importance de la nouvelle politique en matière d’industrie, notamment la construction automobile suivant des garde- fous qui viennent « mettre un terme à plusieurs années d’errements et de non- droit ».
Enfin, évoquant l’adhésion de l’Algérie au ‘’BRICS’’, le chef de l’Etat a indiqué que le fait n’était pas le fruit du hasard, mais le résultat d’une politique économique basée sur l’investissement productif.
Les principes intangibles de la diplomatie algérienne
Inévitablement, le Président de la République a conclu sa sortie médiatique par un cochet dans le monde de la diplomatie, rappelant particulièrement la tenue, à Alger du Sommet de la Ligue arabe et la conférence de réconciliation inter palestinienne ainsi que le redéploiement de l’appareil diplomatique sur le plan international.
Une occurrence qui dénote, si besoin est, de la volonté des hautes autorités du pays de s’associer à la communauté internationale dans le processus de recherche d’une paix durable dans le monde.
Mu par les principes fondateurs de sa diplomatie, à savoir le soutien aux mouvements de libération et le principe de non-ingérence dans les affaires internes des pays, «l’Algérie a repris sa place de force régionale sur laquelle il faut compter», mettra en avant le Président Tebboune.
De fait, la valse des de chefs d’Etat, de souverains et de délégations diplomatiques qui se sont succédé à Alger, sur fond de crise russo-ukrainienne, rappelle encore une fois le rôle majeur de l’Algérie sur l’échiquier diplomatique internationale. Par ailleurs, Il abordera les relations algéro-françaises au sujet desquelles il dira qu’elles restent marquées par «un traitement d’égal à égal , sans renoncer au dossier de la Mémoire, ni oublier ce qu’avait commis la France coloniale à l’encontre du peuple algérien», mais se félicitant in fine de la coopération sécuritaire, « qui a franchi un grand pas », entre les deux États au plus haut niveau».
En définitive, et trois ans après l’investiture d’Abdelmadjid Tebboune à la tête du pays, plusieurs mesures ont été mises en œuvre, aussi bien sur le plan politique, qu’économique et social.
Des réalisations dont les résultats sont attendus pour être clairement traduits lors de l’année prochaine.
D’ores et déjà, et même si beaucoup reste à faire, le chef de l’État a su maintenir les équilibres essentiels inhérents à la vie quotidienne du citoyen. Cela en dépit de la pandémie de la Covid 19, qui aura duré plus de deux années et impacté, à tous les niveaux la vie nationale.
B. K.