Mobilisé sur la question du pouvoir d’achat certes, le gouvernement s’en est plus ou moins bien sorti en ce qui concerne la gestion des deux années de crise sanitaire, néanmoins il est sous pression face à la flambée des prix, qui a marquée l’année 2022. L’inflation actuelle provient en grande partie de la hausse des prix de l’énergie et des matières premières alimentaires, touchant de plein fouet le citoyen à faible revenu. Elle ne se voit pas sur la fiche de paie, mais se fait sentir à la fin du mois : la hausse des prix a grignoté les revenus des ménages. Dans le contexte d’inflation et face aux prix qui flambent, le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé une hausse des grilles de salaires et des pensions de retraite, soulignant que l’Etat doit agir pour préserver le pouvoir d’achat des ménages, surtout que les prix à la consommation vont continuer de grimper à des niveaux supérieurs à la moyenne de la dernière décennie. La hausse des prix à la consommation, alimentée par la reprise économique post-Covid-19 et les tensions sur l’énergie liées à la guerre Russo-Ukrainienne, a fait que l’inflation a battu des records dans les domaines de l’énergie et des transports, mais aussi de l’alimentaire, alors que les salaires n’ont pas évolué aussi vite, et quand bien même c’est le cas dans certains pays, la hausse des salaires est restée largement distancée par celle des prix. Mais la situation est telle que le gouvernement qui jouit d’une certaine aisance financière, s’oriente vers le soutien du pouvoir d’achat des citoyens et amortir l’effet de l’inflation sur les ménages, plusieurs mesures ont été prises ces dernières années par le gouvernement, dont une augmentation de 14 à 16% des salaires, une hausse de 2 à 10% des pensions de retraite et une allocation de 13.000 dinars (environ 94 dollars) par mois aux chômeurs. Les augmentations importantes des salaires décidées par le Président Tebboune au cours de l’année 2023-2024, pour atteindre annuellement un seuil oscillant entre 4500 DA et 8500 DA en fonction des catégories, toucheront 2,8 millions de fonctionnaires. L’augmentation des salaires en trois ans sera de 47% à 50%, sachant que son seuil variera entre 4500 DA et 8500 DA par an selon les catégories. Concernant la revalorisation des pensions de retraite, la première catégorie des bénéficiaires à savoir les affiliés à la Caisse nationale de retraite (CNR) pour une période de moins de 15 ans et qui perçoivent actuellement une pension de 4000 à 10000 DA, l’augmentation de la pension atteindra 11.000 DA et concernera 900.000 retraités. Pour la pension de retraite à 15.000 DA, celle-ci augmentera à 20.000 DA et concernera 250.000 retraités. S’agissant de l’allocation chômage qui sera également revalorisée sur instruction du Président de la République, le nombre de bénéficiaires atteindrait, fin décembre 2022, 1,9 million de personnes parmi les universitaires, les diplômés des instituts de formation et les non diplômés. Ainsi, l’allocation chômage augmentera de 13.000 Da net à 15.000 Da, alors que les coûts de la couverture sanitaire (Carte Chifa) des concernés seront pris en charge par l’Etat en attendant leur insertion dans le monde du travail. Les augmentations de salaires et d’allocations ont grimpé de 50% au cours des dernières années. Ces hausses de salaires interviennent pour ainsi dire dans une conjoncture favorable avec une embellie des agrégats macroéconomiques, dont l’augmentation des revenus de l’Etat, découlant d’une bonne mobilisation des recettes et une reprise de la croissance économique, une inflation maitrisée et une meilleure maitrise des dépenses de fonctionnement, et une maitrise du train de vie de l’Etat, suite à des efforts drastiques.
Farid B.