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Transition et efficacité énergétiques : L’innovant modèle nordique

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L’Algérie gagnerait à s’imprégner de l’expérience vécue par les pays nordiques dans leur transition vers une économique verte. Le Danemark, la Finlande, la Norvège et la Suède ambitionnent de faire de leur région, la partie du monde la plus durable et la plus intégrée d’ici à 2030. Témoins directs de ces phénomènes météorologiques, ces pays scandinaves subissent de plein fouet les changements climatiques. Chacun de ces quatre pays a vécu sa propre expérience en matière de protection de l’environnent, de la transition et de l’efficacité énergétiques. Ce sont autant d’exemples à méditer et à suivre pour tracer la voie la plus sure qui mènera l’Algérie vers la transition la plus efficiente possible. Cela passe bien évidemment par une stratégie fondée sur la collaboration de tous les intervenants et autres acteurs de la société, les établissements scolaires, et la jeunesse, tel que l’a rappelé la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Samia Moualfi, dans son intervention au cours de la journée nordique organisée à Alger le 29 novembre écoulé. La ministre a évoqué les innombrables opportunités d’investissement qu’offre l’Algérie à la faveur du nouveau code de l’investissement en vigueur. Une occasion inouïe pour investir des créneaux liés à l’économie verte, non exploités actuellement.

Par B. K.

Un processus que les pays nordiques ont bien entamé et les résultats obtenus, selon les avis de leurs représentants diplomatiques en Algérie, sont appréciables. Jugeons-en. Pour le Danemark, le processus a commencé à partir d’un constat établi par les dirigeants de ce pays, partagé par la population. Ce pays voulait se départir de sa dépendance vis-à-vis de l’étranger pour ses consommations énergétiques. Les autorités se sont mises d’accord pour dire que le pays ne peut plus rester éternellement dépendant des importations de l’énergie. D’où la décision de lancer une planification à long terme et une réduction durable de ces énergies importées. Pour ce pays, il fallait atteindre son autosuffisance en énergies fossiles tout en développant les énergies renouvelables (ENR). Il a opté pour l’éolien et développé des approches liées à l’économie et la réduction de la consommation de l’énergie et l’efficacité énergétique…Résultat des courses : l’utilisation des énergies renouvelables est passée de 2% seulement en 1970 à plus de 40% en 2022. En termes plus clairs, plus de 40 % de la consommation énergétique du pays proviennent des sources vertes. Le reste, c’est-à-dire, 60 % des énergies fossiles. Le Danemark a, selon Mme l’Ambassadeur, Son excellence, Vanessa Vega Saenz pour ambition d’arriver à un « mix énergétique de 50 % énergies fossiles et 50 % d’ENR à l’horizon 2030. Mieux, « nous envisageons même de réduire de 70 % l’émission du CO2 et d’exporter de l’énergie verte d’ici là », relève-t-elle dans son allocution à l’occasion de la journée nordique sur les solutions durables, organisée au CIC.  « Nous comptons devenir indépendants vis-à-vis des énergies fossiles d’ici à 2050 », affirme cette diplomate. Pour elle, plus de 70 % des déchets industriels sont recyclés actuellement au Danemark et 30 % incinérés générant ainsi de l’électricité et du chauffage. Tout ce programme et ces projets requièrent cependant, l’adhésion au préalable, outre celle des pouvoirs publics mais aussi celle de la société en instaurant en permanence un dialogue continu entre les différents acteurs et en accordant des mesures incitatives aux opérateurs qui investissent ce domaine, ainsi que la réalisation de partenariats public privé. En un mot, c’est de créer au sein de la société, la culture de l’énergie verte, de l’efficacité et la transition énergétiques…

Adhésion et engagement

Un travail de fond auquel doit impérativement s’intéresser le ministère en charge de l’éducation pour préparer les générations futures à toutes ces questions environnementales et écologiques. Même si chaque pays tient compte, certes, de ses spécificités pour élaborer ses diverses stratégies, il n’en demeure pas moins que des similitudes entre pays existent bel et bien. L’ambassadeur en cite trois liant son pays avec l’Algérie. Il s’agit, de la dépendance aux énergies fossiles, le choix et la volonté politique pour une économie et efficacité énergétiques et le grand potentiel en énergies solaire et éolienne que recèle l’Algérie. Par ailleurs, la Norvège se prépare depuis quelques années déjà pour l’après pétrole qui reste une énergie fossile tarissable. Ce pays a opté pour d’autres solutions alternative notamment le solaire, l’éolien et l’hydrogène vert. « Le débat autour de toutes ces questions environnementales est permanent entre les différents intervenants et autres lobbies. L’Etat exerce ses fonctions régaliennes de régulateur », explique Mme. l’Ambassadeur, Son excellence, Therese Loken Gheziel qui a pris part à cette journée nordique. La Norvège a choisi la formule de motivation et les moyens de persuasion à propos de la réduction de la consommation des énergies, et l’usage des énergies moins polluantes et respectueuses de l’environnement… « Chez nous, la transition énergétique se fait de manière dynamique et rapide, certes, mais elle est ordonnée », indique cette diplomate. Le cas de la Finlande est le plus édifiant. Ce pays a réussi à sauver ses quelques 168 000 lacs de la pollution (acidification), engendrée par les activités agricoles ainsi que ses forêts, source de développement de leurs entreprises de production de bois, de papier, de cartons et de pâte à papier. La Finlande a pu muer d’une société agricole vers une économie ouverte et concurrentielle à vocation technologique répondant aux défis environnementaux et écologiques.  Une success story qui fait la fierté de ses citoyens, épris des espaces verts et des ballades dans la nature et de la pureté de l’air respiré. Un seul leitmotiv revient souvent dans les discussions au sein de la société finlandaise de manière générale : «si nous perdons nos lacs et nos forêts, nous n’aurons rien », avoue Mme l’Ambassadeur, Son excellence, Marja Joenusva, dans son intervention au cours de cette journée. La Suède s’est, elle-aussi penchée profondément sur ces aspects climatiques et les ENR. Dès 2015, ce pays a lancé une initiative dénommée « Fossil Free Sweden ».

Similitudes

Il s’agit de réduire à zéro l’utilisation des énergies fossiles d’ici à 2045 en Suède. Pour cela, des feuilles de route ont été élaborées pour 22 secteurs d’activités dont les productions, minière, de l’acier, du ciment et les transports lourds…Une stratégie ayant trait au traitement des déchets a été dégagée et elle est portée par quelque 290 municipalité, précise l’Ambassadeur de Suède en Algérie, Björn Häggmark. Plus de 99 % des déchets sont recyclés en Suède, déclare-t-il. Pour transmettre toutes ces initiatives et autres actions aux générations à venir, il faut impérativement responsabiliser les jeunes. « Écoutons-nous les jeunes », conclut M. Björn Häggmark. Ce sont là autant d’exemples à méditer et à suivre pour tracer la voie la plus sure qui mènera l’Algérie vers une transition la plus efficiente possible. Cela passe bien évidemment par une stratégie fondée sur la collaboration de tous les intervenants et autres acteurs de la société, les établissements scolaires, et la jeunesse, tel que l’a rappelé la ministre de l’Environnement et des Energies renouvelables, Samia Moualfi, dans son intervention. La ministre a évoqué les mesures d’incitation prévues au profit des jeunes pour qu’ils puissent investir dans l’entrepreneuriat vert, la valorisation des déchets, l’économie de l’eau ainsi que l’économie circulaire. Car, a-t-elle soutenu, l’Algérie dispose d’innombrables opportunités d’investissement à la faveur du nouveau code de l’investissement en vigueur. Une occasion inouïe pour investir des créneaux liés à l’économie verte, non exploités actuellement. De son côté, Mourad Chikhi, directeur central au ministère de l’environnement a mis l’accent sur les potentialités algériennes dont l’énergie solaire qui peut raccorder des milliers d’exploitations agricoles au réseau électrique. La valorisation énergétique des déchets dans le cadre de l’économie circulaire, la géothermie pour la production de l’électricité et la chaleur et l’économie d’énergie pour une mobilité propre, l’hydrogène vert, … sont les autres créneaux importants que l’Algérie gagnerait à explorer et à investir…pour réussir sa transition et son efficacité énergétiques.

B. K.

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