La saison estivale, version 2022 a vu une véritable déferlante d’estivants nationaux, et pas que, affluer sur les plages algériennes. Les chiffres sont éloquents qui consignent 37.5 millions de visiteurs sur l’ensemble des plages des wilayas côtières du pays. Dedans, des pics de fréquentation révélateurs, au regard de la splendeur des sites balnéaires, enregistrés dans les wilayas d’Oran et ses 13 millions d’estivants, talonnée de près par Boumerdes, 12 5 millions et Jijel, 12 millions. Le grand boom ? Il y a peu de temps, les petites et moyennes bourses privilégiaient la Tunisie et la Turquie. Un tel épiphénomène peut trouver sa raison à travers la crise sanitaire due au coronavirus qui avait induit la fermeture des frontières et contraint, à son corps défendant, le citoyen à se rabattre sur la destination interne pour un tourisme estival à réinventer. De son côté l’Etat n’a pas lésiné sur les investissements et les efforts à l’effet de promouvoir un segment dont la nature paradisiaque contraste avec la moue béate qu’affiche en général l’algérien à l’égard des près de deux mille kilomètres de littoral souvent enchanteur. Edification ou mises à niveau de zones touristiques, ouverture des infrastructures universitaires au profit des estivants à des prix imbattables, services spéciaux de transport et surtout une sécurisation maximale des lieux de détente. On l’aura compris, l’Etat décline peu à peu une stratégie de séduction à même de sortir le tourisme estival local des sentiers battus, en faisant d’une pierre deux coups : rentabiliser le secteur et épargner la sortie des devises. En faire entrer, pourquoi pas ? De ce point de vue, la venue par centaines de familles libyennes cet été en Algérie a constitué peut-être le point de départ au décollage d’un secteur qui pourrait arriver à supplanter la richesse en hydrocarbures du pays, pour peu que les autorités prennent carrément le taureau par les cornes et le citoyen cesser de s’ébahir du ravissement quasi religieux sur l’Eden algérien pour mettre la main à la patte, via les us hospitalières et le civisme sans faille. Surtout, jeter au loin le dénigrement gratuit et toute forme de l’Algérie bashing !
Par Hacène Nait Amara