Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, est revenu sur la nouvelle loi sur l’investissement pour expliquer à son homologue égyptien et la délégation qu’elle a accompagnée lors sa visite en Algérien effectuée fin juin écoulé tous les avantages qu’elle comporte en ce sens qu’elle ouvrira de nouvelles perspectives de partenariat économique entre l’Algérie et l’Egypte.
Par Lynda Mellak
Dans une allocution prononcée à l’ouverture du Forum d’affaires algéro-égyptien au Centre international des conférences Abdellatif-Rahal (CIC, Alger), tenu le 30 juin écoulé, le Premier ministre a précisé que «la nouvelle loi sur l’investissement ouvrira de nouvelles perspectives aux investisseurs égyptiens à la faveur des facilités qu’elle prévoit, notamment le passage de la production à l’exportation». «Le champ du partenariat est ouvert aux hommes d’affaires égyptiens dans tous les secteurs», a-t-il assuré, soulignant qu’il appartenait aux opérateurs économiques des deux pays de promouvoir les relations bilatérales.
«L’Egypte avec qui nous entretenons des relations historiques est l’un des plus importants partenaires arabes de l’Algérie en termes de volume d’investissements et d’échanges commerciaux», a soutenu le Premier ministre.
Concernant la nouvelle loi sur l’investissement, Aïmene Benabderrahmane a fait savoir que ce texte, qui sera publié prochainement au Journal officiel, accompagnera les hommes d’affaires et les sociétés étrangères en matière de transfert des bénéfices, consacrera la liberté d’investissement et assurera l’équité entre les investisseurs.
Cette loi offre aux sociétés étrangères les mêmes droits et avantages qu’aux entreprises nationales, a-t-il ajouté.
La promulgation de la nouvelle loi sur l’investissement s’inscrit dans le cadre des «réformes structurelles» menées en Algérie partant d’une vision profonde visant à développer les secteurs économiques qui contribuent à la création d’emplois et à l’essor économique et social, notamment l’Energie et les Mines, le Tourisme, la Pêche, l’Agriculture, les Industries agro-alimentaires, l’Industrie pharmaceutique, les Travaux publics et l’Hydraulique», a affirmé le Premier ministre. Il a évoqué, à ce propos, les opportunités de coopération et de partenariat disponibles dans les différents domaines, en tête desquels l’énergie, où l’Algérie propose l’investissement dans les domaines d’exploration et de production du gaz et du pétrole. Dans le domaine des énergies renouvelables, l’Algérie dispose de programmes d’investissement fructueux, notamment la production de l’énergie photovoltaïque, qui devra connaître un bond qualitatif durant les prochaines années. Il s’agit également du secteur des mines, étant l’un des secteurs qui retient l’attention des investisseurs étrangers compte tenu de sa rentabilité importante.
Le Premier ministre a affirmé, par ailleurs, que les industries de transformation liées au secteur agricole suscitent un intérêt particulier dans le programme du Gouvernement algérien, car étant une valeur ajoutée essentielle pour la création d’emplois et la contribution à la relance économique. S’agissant du domaine de l’Industrie, Aïmene Benabderrahmane a indiqué que le Gouvernement algérien «accorde un intérêt particulier au développement des micro-entreprises et des petites et moyennes entreprises (PME), qui constituent désormais la pierre angulaire des structures économiques dans plusieurs pays».
Concernant le secteur de l’Habitat qui suscite un intérêt particulier des autorités publiques depuis des années, le Gouvernement a décidé de continuer à soutenir ce secteur vital pour répondre à la demande croissante sur les logements sociaux, ce qui fait de ce dernier un secteur à grande faisabilité économique, a-t-il ajouté. Quant au secteur du tourisme, ce dernier suscite un intérêt particulier dans le programme du Gouvernement et de ses politiques publiques, notamment à la lumière des efforts visant la diversification de l’économie et l’augmentation des caractéristiques de ce secteur et sa compétitivité en Algérie, a indiqué M. Benabderrahmane.
Le Premier ministre égyptien aspire à la réalisation de projets industriels algéro-égyptiens
De son coté, le Premier ministre égyptien, Moustafa Madbouli a exprimé lors des travaux de la 8e session de la haute commission mixte algéro-égyptienne tenus la veille du Forum d’affaires algéro-égyptien, le souhait de son pays de réaliser des projets industriels bilatéraux versés dans l’exportation vers les marchés internationaux, notamment africains.
S’exprimant à l’ouverture des travaux de la session qu’il a coprésidés avec le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, Moustafa Madbouli a indiqué que son pays «aspirait à des partenariats entre les capitaux égyptiens et algériens en vue de réaliser des projets industriels communs dans les domaines où les deux pays jouissent d’avantages comparatifs, et d’exporter les produits de ces projets vers les marchés africains notamment».
«Nous oeuvrons à l’établissement d’une coopération pour la mise en œuvre d’un plan permettant l’organisation de salons conjoints dans tous les états du continent», a-t-il ajouté.
L’Egypte souhaite promouvoir le niveau de coopération bilatérale dans les secteurs de la santé, des médicaments, et l’échange des initiatives présidentielles en matière de lutte contre les maladies chroniques et endémiques, a-t-il déclaré.
A l’ère de l’industrie 4.0, l’Egypte aspire à développer la coopération avec l’Algérie dans le domaine de la numérisation des services gouvernementaux, la généralisation des moyens de paiement électronique, et l’inclusion financière, et ce, au regard de l’impact positif de ces domaines sur les économies des deux pays, a précisé le Premier ministre égyptien.
Et de rappeler à cet égard les orientations du Président égyptien, Abdel Fattah El-Sissi qui a insisté sur l’impératif d’œuvrer à hisser le niveau des relations algéro-égyptiennes au niveau de partenariat stratégique.
Il a salué, par la même occasion, l’objectif tracé par le Président de la République Abdelmadjid Tebboune de faire de 2022 une année économique par excellence, formant le vœu de voir les accords bilatéraux signés aujourd’hui à Alger contribuer à l’instauration d’une coopération économique «reposant sur la complémentarité dans les différents domaines de production des biens et de services».
Relevant que le volume des échanges commerciaux était en deçà des capacités de production et d’export des deux pays, ne répondait pas aux besoins des marchés et ne cadrait pas avec les accords en vigueur tant au niveau bilatéral que multilatéral, le Premier ministre égyptien a appelé à l’examen de moyens permettant de faciliter le transport de marchandises entre l’Algérie et l’Egypte.
Et de remercier le gouvernement algérien pour la suppression de la liste négative des marchandises échangées entre l’Algérie et l’Egypte, une action devant concourir à l’augmentation du volume des échanges commerciaux entre les deux pays. Il a également félicité l’Algérie pour l’adoption de la nouvelle loi sur l’investissement qui «met l’investisseur local et étranger sur le même pied d’égalité et encourage le flux des capitaux».
L. M.