Enchainant ses visites d’Etat, à l’invitation de ses pairs, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, était l’hôte de l’Italie les 25, 26 et 27 mai 2022. Au- delà du fait politique significatif que constitue cette nouvelle sortie, il est surtout à retenir le côté pragmatique qui l’a caractérisée.
Une fois n’est pas coutume, le chef de l’Etat a d’emblée retrouvé la diaspora algérienne et prêter oreille attentive aux préoccupations à la forte communauté nationale établie dans un pays hospitalier et si proche du leur à bien des égards.
Par Azzouz K.
Abdelmadjid Tebboune a usé de rhétorique juste pour mettre en avant la solidité des relations algéro-italiennes qui comptent, dira- t- il, parmi «les relations arabo-européennes les plus fortes dans la région méditerranéenne».
Dans cette même veine, il évoquera des relations « profondes », rappelant les positions historiques et honorables de Rome vis-à-vis de l’Algérie, notamment lors de la Guerre de libération, « voire même au lendemain de l’indépendance, à travers le soutien apporté par ce pays ami à l’Algérie dans ses moments les plus difficiles », a- t- il souligné.
Et d’exhorter, in fine, à entreprendre des projets de partenariat avec les italiens et bénéficier de leurs expériences, «notamment en ce qui concerne les start-up», a précisé le Président.
A une échelle plus large, le partenariat stratégique entre les deux pays, déjà solide, va vers un approfondissement conséquent selon la vision du chef de l’Etat qui aura à réitérer à maintes reprises l’engagement de l’Algérie à entretenir l’amitié qui la lie avec l’Italie «par tous les moyens, et non seulement par la coopération énergétique».
L’on s’explique ainsi mieux la qualité du panel de la délégation ministérielle qui l’accompagnait et qui comprenait les ministres des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, de l’Energie et des Mines, des Travaux publics, des Transports, du Tourisme et de l’Artisanat, de la Culture et du ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l’Economie de la connaissance et des Start-up.
Abdelmadjid Tebboune, et considérant que la coopération énergétique entre les deux pays «va de soi», expliquera que les relations de l’Algérie avec ses amis sont essentiellement fondées sur «la confiance et une seule parole qui ne change pas», a- t- il fait valoir.
Dans ce contexte, il mettra l’accent sur l’existence d’un «lien organique» entre les deux pays dans le domaine énergétique pour prôner davantage de développement à ce niveau en menant une exploration commune entre les sociétés Sonatrach et ENI.
Et de soutenir, au grand ravissement de ses hôtes que «tout surplus dans la production devant être orienté, en fonction de la demande, vers l’Italie, pays ami qui pourra devenir distributeur pour l’Europe» a asséné le président de la République. Des propos qui valent leur pesant d’or aux yeux de l’Italie, à l’aune de la crise énergétique qui menace toute l’Europe en raison de la guerre entre l’Ukraine et la Russie !
Par ailleurs, le Président Tebboune a également fait état de nombres de projections dans le domaine de la coopération. L’on retiendra la proposition de réalisation d’un câble sous-marin entre l’Algérie et l’Italie, en vue d’approvisionner l’Italie et une partie de l’Europe en énergie électrique et le lancement par les deux pays de la production de panneaux solaires dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès et d’autres produits par deux sociétés algérienne et italienne.
Il mettra en avant aussi la volonté commune des deux pays de produire de l’hydrogène vert et l’exporter vers l’Italie, émettant le souhait de voir s’ouvrir des perspectives pour les start-up algériennes «qui peuvent bénéficier de l’expérience italienne et collaborer avec leurs homologues italiennes dans le domaine de l’industrie», fera- t- il observer.
Dans le même registre, il a, de même, exprimé le souhait de lancer avec Rome une coopération dans le domaine de la construction navale civile ou militaire.
Des projections auxquelles le Président Sergio Mattarella a résolument souscrit, soulignant que l’Algérie était «un partenaire stratégique pour l’Italie, notamment en matière d’énergie, mais aussi dans d’autres domaines».
Le chef d’Etat italien a focalisé sur «la coopération importante» entre les deux pays dans plusieurs autres secteurs et qu’il a affirmé souhaiter renforcer davantage, confiant que le marché algérien était «très important» aux yeux de l’Italie.
Enfin, Matarella, pour qui les deux pays restent «unis par une civilisation commune dans la Méditerranée» a évoqué la coopération culturelle en passant en revue plusieurs initiatives en cours de réalisation, telles la restauration de monuments culturels et archéologiques, l’échange de chercheurs et d’étudiants ou encore la coopération inter- universitaire.
En définitive, une visite d’Etat rendue fructifère, à travers, notamment, la signature de plusieurs accords de coopération dans différents domaines entre deux pays aux relations caractérisées par un grand respect mutuel et une amitié séculaire.
A. K.