Ni l’heure tardive, ni le froid glacial de cette soirée dominicale, sonnant le retour de la sélection nationale de football au pays, après une consécration signée avec brio la Coupe arabe- FIFA, n’ont dissuadé les nombreux fans d’ ‘’al-khadra’’ de venir leur rendre hommage, bruyamment.
Par Nacer Lesbat
e fait est d’autant plus significatif que cet autre triomphe intervient après celui de l’équipe A, montée sur le toit de l’Afrique en 2019 avant la pandémie du coronavirus et en plein boom du mouvement populaire Hirak.
Alors forcément cet autre succès des Verts à l’échelle internationale a une saveur toute particulière quand il trace au marqueur la solidité du lien ombilical qui unit un escadron de football, aux couleurs du patriotisme pur et dur à un peuple qui a tiré un trait sur son Hirak, baigne dans une situation sanitaire menaçante et subit stoïquement les affres d’un quotidien socio-économique difficile.
Ainsi, et sans nulle surprise, les foules commençaient déjà à s’agglutiner aux alentours immédiats de l’aéroport ‘’Houari Boumediène’’ mais aussi tout le long du parcours tracé au cortège des champions arabes.
Hommes, femmes, enfants et même des personnes âgées étaient partout présents donnant de la voix, scandant l’hymne apprivoisé pour ‘’el- Khadra’’ et la gent féminine allant de ses youyous stridents. Le ‘’One-two-three, viva l’Algérie’’, lancé à pleins poumons, monte au ciel et retombe douchant les êtres d’une chair de poule diffuse.
Ambiance foldingue qui renvoie à la nostalgie de 2010, 2014,2019 ainsi qu’au petit détour épique d’Oum Dourmane.
20h15 tapantes. L’avion en provenance de Qatar se pose sur le tarmac de l’aéroport international d’Alger. C’est le délire parmi les inconditionnels présents sur place. Et ce n’était qu’un avant-goût.
A l’accueil, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, himself, accompagné par son staff gouvernemental.
Sitôt les accolades et félicitations terminées, les Guerriers du désert prennent place à bord du bus à impériale qui leur est dédié, et place au défilé !
Leur bus progressait lentement dans une ambiance colorée de feux d’artifices, de slogans tonitruants et un mouvement de foules qui rendait la tâche ardue aux services de sécurité pour frayer le chemin au cortège.
Sur tout le trajet, les images étaient les mêmes, avec des foules quasiment en transes, le drapeau national haut déployé, une kyrielle de flashs illuminant les ombres et les ‘’vuvuzela’’ ainsi que les klaxons actionnés à fond dans une cacophonie qui déchirait le silence de la nuit.
Délire et épuisement !
La déferlante humaine drapée aux couleurs nationales a accompagné les nouveaux héros à l’hôtel El Aurassi, leur lieu de chute pour la nuit, qu’ils ont rallié après deux longues heures de communion totale avec leurs supporters.
Même après cette halte, le public continuera pour un temps de sillonner les quartiers de la Capitale, donnant de la voix et du klaxon, en écho aux mêmes manifestations de liesse populaire à travers tout le pays, jusqu’à une heure tardive de la nuit.
N. S.