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Mohamed Ali Chikouche, PDG de la SKTM : «Nous voulons développer davantage la production électrique propre»

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Groupe Sonelgaz, occupe une place de choix dans le programme national de développement des énergies renouvelables. Son PDG, Mohamed Ali Chikouche, revient, dans cet entretien qui suit, sur les projets réalisés par la société qu’il dirige dans ce domaine, mais aussi sur les projets futurs qui devraient permettre la production de pas moins de 100 MWc en photovoltaïque, avec un contrôleur du système hybride, dans le Grand Sud algérien. Explications.

Entretien réalisé par Hacène Nait Amara

Dans quel contexte énergétique et environnemental la SKTM est née ?
La SKTM a été créée en avril 2013 avec pour missions principales de produire et de satisfaire la demande en électricité dans le grand sud algérien, dans les meilleures conditions de qualité et de continuité de service, et ce, dans le cadre de la mission de service public qu’elle supporte. Elle est également chargée du développement et de la promotion des énergies renouvelables, intégrées dans la politique gouvernementale, à travers l’adoption du programme national des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. La création de la SKTM est intervenue aussi, au plan environnemental, dans un contexte marqué par la nécessité de réduire l’émission de CO2, à travers l’économie de l’utilisation des sources fossiles, la limitation des émissions NOX et SO, grâce à l’adoption des équipements additionnels au moyen de production conventionnel ou le recours au moyen de production de source propre et avec le taux de participation le plus élevé.

Quels sont les principaux projets réalisés, à ce jour, par la SKTM ?
Concernant le volet Energie renouvelable, la SKTM a pu réaliser, à ce jour, quatre projets importants, en l’occurrence un projet de 343 MW réparties en une vingtaine de centrales de production d’électricité en photovoltaïque, dont la plus grande centrale est de 60 MWc et la petite centrale de 2 MWc. Elle a également réalisé une centrale photovoltaïque pilote de différentes technologies de panneaux de 1.1 MWC et une centrale éolienne pilote de 10.2 MWC. Neuf autres centrales sont en cours de réalisation comprenant une capacité de production de 50 MWc en photovoltaïques, avec un contrôleur du système hybride « centrales PV / Centrales diesels existantes) dans le grand Sud algérien. Sur la partie conventionnelle, notre société a procédé au remplacement des moyens de production Diesel par des turbines à Gaz dans quatre sites de production, action qui va continuer là où le passage du gaz sera assuré. Elle a également remplacé les moyens de production à base de groupes diesel par des turbines fonctionnant en gasoil, et qui aura un impact sur la réduction des taux des émissions. La SKTM a lancé, en outre, une réflexion et une étude avec les constructeurs pour adapter le fonctionnement des turbines avec du GPL, limitant ainsi le niveau de consommation du carburant et même les émissions gazeuses. A travers cette étude, nous cherchons aussi à mettre en hybridation les puissances conventionnelles avec les nouvelles puissances photovoltaïques.

Des projets en cours de réalisation ?
Bien entendu. Ils concernent, entre autres, la réalisation d’une centrale électrique en Turbine à gaz mobile (PWPS) 4×17MW à In Guezzam, avec le transfert deux TGs Mobile et deux postes d’évacuation. Nous sommes également en train de procéder au transfert d’une TG mobile de 17 MW de M’sila vers In Amenas, ainsi que de trois TG Mobile à Bordj Badji Mokhtar, d’une puissance unitaire de 17 MW, avec mise en service. La SKTM est également en train de réaliser quatre centrales Turbines à Gaz mobiles pour recevoir chacune (8 x 20 MW) à El Goléa, Illizi, Tamanrasset et Beni Abbes. En plus d’un autre projet de Centrale normative à Tindouf, avec des TG Mobile 4X17 MW.

Quels sont les investissements futurs de la SKTM ?
Sur la partie EnR, on compte réaliser pas moins de 100 MWc en photovoltaïque, avec un contrôleur du système hybride « centrales PV / Centrales diesels existantes) dans le Grand Sud algérien.
Quant à la partie Conventionnelle, nous comptons continuer le développement de nouveaux ouvrages de production respectant le niveau des émissions (gazeuse, solide ou liquide). Aussi, la SKTM s’est engagée à faire participer la production PV en hybridation au-delà de 35%, et à user de la faisabilité d’un stockage couvrant la demande en énergie dans la période nocturne, surtout pour les localités à faible et moyen consommation.

Peut-t-on évaluer l’impact des centrales solaires réalisées par SKTM sur le plan économique et environnement ?
L’impact des centrales solaires réalisées par la SKTM sur le plan économique et environnemental est perceptible à travers la réalisation d’une économie importante de la consommation du gasoil, soit environ 165 000 m3, mais aussi la réduction importante des émissions de CO2, environ 120 000 Tonnes.

Peut-on connaitre le potentiel humain et technologique dont dispose la SKTM pour réaliser ses projets ?
La société, sur le court et moyen terme, vise à développer davantage la production électrique propre et bannir le Diesel, reconnu plus coûteux en exploitation et plus nocif à l’environnement. A ce propos, la SKTM s’est vue confiée la première tranche du PNER, couronnée par la réalisation d’un parc renouvelable de 343 MWc, répartis sur 21 centrales solaires photovoltaïques, mais aussi une ferme éolienne de 10.2.MW. Dans ce contexte, avec tout ce qui a été réalisé et tout ce qui est projeté, la société a acquis une expérience dans ce nouveau domaine et a réussi à se doter d’une direction dédiée à l’engineering des moyens de production avec la maitrise de l’ouvrage. Elle n’a pas lésiné sur les moyens pour la formation des collaborateurs, que ce soit dans le domaine de l’engineering ou de l’Operating et Maintenance. La SKTM a mis en œuvre tous les moyens nécessaires pour s’aligner sur les normes cadrant le nouveau domaine, tout en adoptant les nouveaux processus et les nouvelles technologies qui ne cessent d’évoluer dans ce domaine. Notre société veille également à promouvoir la participation des nationaux aux capacités concurrentielles. Toutes ces lignes d’action ont permis à la SKTM de continuer à forger ces équipes, arrivant à un potentiel humain sur lequel on peut s’appuyer.

Quel rôle SKTM envisage-elle de jouer dans la concrétisation de la nouvelle vision de Sonelgaz dans le domaine de la transition énergétique ?
La société s’engage à poursuivre ces activités, selon la nouvelle vision stratégique de Sonelgaz, en mobilisant tous les moyens pour l’atteinte l’objectif de l’efficacité énergétique, consistant à produire les mêmes Kilowattheure avec les moyens propres, c’est-à-dire, par l’hybridation graduelle de toutes les centrales Diesel, ou à défaut, ceux ayant le minimum d’impact sur l’environnement. 25 MWc ont été déjà réalisés, alors que 50 MWc sont en cours de construction. Soit 12 sites Diesel sur 26 sont déjà hybridés.
Cet objectif peut être atteint si on s’engage à promouvoir énergiquement les carburants les plus disponibles et les moins polluants, en l’occurrence, le GPLc et le GNc. L’objectif d’enrichir la structure de l’offre des carburants contribuera à réduire la part du gasoil, avec des retombées bénéfiques sur la santé et l’environnement. Ceci se traduirait aussi par une économie, d’ici 2030, de plus de 16 millions de TEP. Avec l’actualisation des études dans ce domaine, on arrivera à des taux importants.
H. N. A.

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