En dépit des efforts méritoires du Groupe d’intérêt économique (GIE)- Monétique, le paiement électronique reste en deçà des attentes, notamment du Gouvernement qui tablait sur de meilleures performances dans ce domaine. L’Exécutif qui n’a pas hésité à inclure l’obligation pour les commerçants de disposer d’un Terminal de Paiement Electronique (TPE) pour leurs transactions, via la disposition de l’article 111 dans la loi de finances 2018, constate, ainsi, que les ratios restaient loin de ses objectifs.
Pour autant, le bilan rendu par le GIE- Monétique sur un an à la fin du 1er trimestre de l’année en cours, fait ressortir une évolution de 30% des TPE. Un différentiel établi à 38.144 terminaux, contre 29.469 en 2020.
Mais, en tout état de cause, et même si le Parc- TPE a été renforcé par 8.675 nouveaux équipements mis en exploitation, de mars 2020 à mars 2021, le chiffra reste faible au vu de la densité économique cruciale et du nombre global des commerçants enregistré au niveau du Centre national du registre de commerce (CNRC), dont le recensement effectué fin février 2021, pointait 2.145.067 commerçants.
Tentant d’expliquer «un taux de pénétration timide», le rapport de GIE- Monétique retient deux causes principales. Il met d’abord en avant «une offre locale limitée en matière d’équipements» induite par la capacité de production de l’Entreprise nationale des industries électroniques (ENIE), soit le principal fabricant de TPE en Algérie, jugée faible car ne dépassant pas les 600 unités/jour, entre 300 TPE classiques et 300 smart, selon sa direction.
Le même document soulève également un facteur essentiel sur lequel bute le développement optimal du paiement électronique. En l’occurrence, la réticence des commerçants de s’équiper de ce mode de paiement, faute de sensibilisation dans ce sens, mais aussi de l’esprit quasi atavique, du ‘’bas de laine’’ qui habite l’ensemble de la société. Une occurrence qui rend la tâche ardue au GIE Monétique, appelée à mettre les bouchées doubles, à tous les plans, pour arrimer les TPE aux ports de la modernité.
Hacène Nait Amara