L’Afrique qui dort sur des richesses et des ressources incommensurables, qui la placeraient virtuellement en tête des contrées les plus fructifères, s’exacerbe des paradoxes qui la rongent en faisant d’elle l’un des continents les plus pauvres. La faute à des indépendances bridées par des considérations géopolitiques et géostratégiques tracées et imposées par les grands de ce monde. Arrivera- t- elle, un jour à s’assumer et s’émanciper au plan politico- socio- économique ? Des prémices pointent à l’horizon qui, en dépit de tous les marasmes politiques qui prévalent sur le continent, laissent entrevoir des signes qui peuvent lui permettre de sortir de sa longue nuit de dépendance tous azimuts. De ce point de vue, toute révolution salutaire est à attendre au niveau de la sphère économique, le socle le plus probant.
Par Azzouz K.
Aussi, la construction de la Zone de libre-échange commercial africain (ZLECAF), entrée, avec grand bonheur, en vigueur le 1er janvier 2021, passe pour être un acquis auquel faudrait- il s’arrimer avec force.
A l’instar de l’Union Européenne, si proche territorialement et tellement prenante des affaires africaines, la ZECLAF tend à la cristallisation d’un marché commun ‘’made for Africa’’.
A cet effet, la multiplication, dernièrement, de foras vise à conforter les nouveaux paradigmes devant guider désormais les économies africaines.
L’on peut relever ainsi, la tenue, coup sur coup, du Forum africain de l’investissement et du 1er Salon import-export inter Africains (IMPEX 2021).
A connotation plus politique, le Forum, organisé sous le thème «La production africaine» en présence de quelque 350 opérateurs économiques et plus de 49 pays africains, a eu à mettre en exergue la place de l’Algérie dans ce cheminement qui devrait faire passer le continent de la sphère des pays en développement à celle des pays avancés à travers l’encouragement de la coopération interafricaine, notant le rôle de ‘locomotive’’ de l’Algérie, en raison de sa politique générale, ses ressources multiples et son pragmatisme à traduire dans les faits sa volonté à s’ouvrir économiquement sur l’Afrique.
«Il incombe à l’Algérie de conduire la locomotive du développement durable en Afrique, à travers la ZlECAF à même de favoriser la diversification de l’économie africaine et l’autosuffisance du continent», a appuyé l’ambassadeur du Soudan à Alger, Elabeid Mohamed Elabeid, mettant l’accent sur l’importance d’intensifier la coopération entre les Etats africains.
Pourquoi l’Algérie ? Les gros efforts consentis, on parle ici d’un coût de 300 milliards de dinars (2,6 milliards de dollars) du budget de l’Etat, selon, les chiffres officiels, dans la réalisation, entre autres, de la route transsaharienne Alger- Lagos, aujourd’hui parachevée à 80% , son entrée de plain- pied dans l’exportation notamment vers la Mauritanie et le Sénégal, de ses produits agricoles et industriels , en auront fait un acteur incontournable de premier plan.
Le second carrefour, d’essence purement économique a traduit, sans conteste, le souci d l’Algérie, l’un des premiers signataires de la ZECLAF, a tenir son rôle et concrétiser le début du nouveau rêve africain.
Ainsi, Le 25 mai passé se tenait, à Alger, le premier Salon-IMPEX. L’occasion pour le Sg du ministère du commerce de tracer des projections à hauteur de 05 milliards de dollars à fin 2021 pour les exportations hors hydrocarbures, soulignant la multiplication des opérations dans ce domaine, en dépit les effets sclérosants de la pandémie sur l’activité économique.
Abordant la ZLECAF, le Sg du Commerce a pointé au marqueur «une véritable opportunité », à même de permettre à l’Algérie de multiplier par cinq ses exportations vers l’Afrique sur les deux années à venir, sans manquer d’appeler les opérateurs nationaux à prendre les devants, de par l’intensification de la promotion de leurs produits, assurant, dans la foulée, les potentiels investisseurs africains de toutes les facilitations nécessaires, en dehors des avantages propres à la ZLECAF.
Le haut responsable du Commerce a, par ailleurs, mis en avant la redynamisation, en cours, des Conseils d’affaires avec l’ensemble des pays africains, dans le but de déterminer toutes les opportunités pouvant aider au développement des échanges interafricains.
Venant aux objectifs des échanges commerciaux interafricains, il a pointé un volume financier de l’ordre de 3000 milliards de dollars sur le long terme tel que fixé par l’Union africaine (UA), pour conclure que l’Algérie restait « en mesure de prendre une part importante de ces échanges» dira-il, «à la condition que les entreprises algériennes saisissent cette opportunité offerte par la ZLECAF»., a-t-il fait remarquer.
A. K.