SIDRA est une Association de jeunesse créée en 2009 avec pour objectif principal de promouvoir la citoyenneté active des jeunes et leur participation à la vie publique. Son appellation, comme l’explique son président, Nacim Filali, tire son origine du nom du jujubier, un arbre dont le fruit est connu pour ses multiples vertus. « Nous voulons que nos actions soient utiles à la société et apportent du bien à la jeunesse, comme le jujubier qui regorge de bienfaits sur la santé », souligne son président.
Par Berkaine Kamelia
Constituée principalement de jeunes cadres et d’étudiants issus de différents milieux, SIDRA rassemble justement tous les jeunes liés par cette volonté de contribuer au développement de l’Algérie et qui voudrait faire bénéficier leur pays de projets de développement et d’actions sociétales. Les actions de l’Association s’articulent autour de plusieurs axes, en premier lieu celui concernant le développement de la jeunesse, à travers le développement de projets de formation au profit des jeunes et des organisations de jeunesse. « Nous faisons aussi du plaidoyer auprès des décideurs à travers notre réseau des organisations algériennes de jeunesse » qu’on appelle communément « Sharik » pour que les jeunes soient plus présents dans la prise de décision et plus présent dans la vie publique de manière générale, mais aussi dans la vie politique », affirme M. Filali. Et d’ajouter : « Nous avons accéléré nos actions depuis le 22 février 2019 où il y a eu une plus grande ouverture démocratique, et ce, pour faire parvenir les messages des jeunes auprès des décideurs. Nous avons été, à ce propos, à l’origine de quelques nouveautés dans les derniers textes de loi pour une meilleure présence de la jeunesse dans la politique, notamment dans les Conseil élus à travers des mesures qui encouragent la présence de la jeunesse ». L’autre axe sur lequel l’Association travaille a trait à la solidarité « comme vecteur d’engagement civique de la jeunesse qui s’implique de plus en plus directement dans des projets solidaires, notamment à travers notre projet de « Banque alimentaire algérienne » où l’on a mobilisé des jeunes pour apporter de l’aide alimentaire au profit de familles nécessiteuses », explique le président de SIDRA. Le troisième axe de travail de l’Association touche à l’environnement, puisque SIDRA est, depuis 2015, l’ambassadrice de l’événement mondial « earth hour ». Elle programme notamment des actions de sensibilisation à l’écocitoyenneté, à l’économie de l’énergie et au réchauffement climatique. L’Association a célébré le 27 mars dernier cet évènement mondial en partenariat avec le ministère de la Transition énergétique et des Energies renouvelables.
S’agissant de la participation des jeunes dans les instances de prise de décision, Nacim Filali estime qu’on ne peut pas dire aujourd’hui que les lois en vigueur permettent une participation complète et effective. « Il y a un énorme effort à faire dans ce domaine. Il y a eu quelques initiatives et des mesures prises dans le sens d’une participation plus effective des jeunes à la vie politique du pays, notamment à travers la dernière loi sur les élections, mais nous pensons qu’il reste quand même beaucoup de choses à régler comme la question de l’âge exigé pour se porter candidat à la députation, fixé actuellement à 25 ans au minimum », explique M. Filali. En revanche, « nous saluons la dernière mesure exigeant que 50% des candidats portés sur une liste électoral doivent avoir moins de 40 ans », ajoute-t-il. Selon lui, il faudrait élaborer d’autres mesures pour accompagner la jeunesse dans une démarche globale, à partir de la base, à savoir les communes, les villages et les quartiers. Il en est de même pour le Conseil supérieur de la Jeunesse, une instance qui devrait être alimentée en représentants issus de la base.
A la question de savoir la raison pour laquelle beaucoup de jeunes se désintéressent aujourd’hui de la chose publique et politique, Nacim Filali estime que « l’exclusion de la jeunesse pendant plusieurs années n’a fait qu’alimenter ce sentiment de méfiance des jeunes de ceux officiel. D’où la méfiance développée envers tout ce qui est politique et relatif aux élections ». D’un autre coté, les jeunes n’ont pas, selon lui, la volonté nécessaire pour pouvoir forcer les choses. « Personnellement, je suis convaincu que l’accès au pouvoir et à la prise de décision ne se donne pas, mais il s’arache après un combat et un travail de forcing positif de tous les jours. Il ne suffit pas de sortir marcher le vendredi pour changer les choses, en ce sens qu’il faut aller vers des réflexions profondes visant à impliquer les jeunes dans les partis politiques et les associations et ne pas céder au désespoir. Il y a un manque d’initiatives et ce que les jeunes revendiquent aujourd’hui ne va pas leur être offert sur un plateau. Il faut une grande volonté non seulement de la part de l’Etat mais aussi des jeunes », souligne le président de SIDRA. Ce dernier ne manquera pas de relever la nécessité de collaborer avec les institutions de l’Etat pour faire avancer les choses. « Nous sommes sous la tutelle du MJS avec lequel nous collaborons, tout simplement parce que nous croyons à la nécessité d’un partenariat entre le mouvement associatif et les institutions de l’Etat, notamment avec le ministère de la Jeunesse et des Sports, et ce, pour une meilleure prise en charge des préoccupations des jeunes. Il faut reconnaitre que l’actuel ministre de la Jeunesse et des Sports a ouvert toutes les portes du dialogue et de concertation et défend une nouvelle approche prônant le partenariat avec le mouvement associatif, rattaché au secteur ou indépendant, le tout dans le cadre du plan national de jeunesse 2020-2024 », conclue Nacim Filali. n
B. K.