La filière de l’aquaculture, marine ou en eau douce, a vu le lancement de nouveaux projets d’investissement dans plusieurs wilayas du pays, afin de relancer ce type de produits halieutiques, a indiqué un bilan des activités du secteur de la pêche et des productions halieutiques pour l’année 2020.
Par Berkaine Kamelia
Le même bilan a précisé que plusieurs opérations liées à la relance de l’aquaculture ont été enregistrées dans le cadre de la mise en œuvre du programme d’action du secteur de la pêche et des productions halieutiques. Concernant le développement de l’aquaculture marine, le ministère a fait état de l’accompagnement de la réalisation de huit nouveaux projets d’investissement privé dans l’élevage de poissons, dans les wilayas de Béjaia, Boumerdes et Tizi Ouzou, en sus de trois nouvelles entreprises d’élevage de coquillages de mer au niveau des wilayas de Relizane et de Tipaza et de l’octroi d’une concession pour la réalisation de deux fermes d’élevage de crevettes. Le bilan a également rappelé la signature, en septembre dernier, d’un accord-cadre de coopération en matière de développement technologique des aquacultures, notamment en ce qui concerne la conception de cages flottantes entre le Centre de Recherche en Technologies Industrielles CRTI, le Centre national de développement des technologies avancées (CDTA), le Centre de développement des énergies renouvelables (CDER) et le Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l’aquaculture (CNRDPA), avec la création d’un complexe pour la conception des modèles pour les cages flottantes. S’agissant du développement de l’aquaculture en eau douce, le bilan du ministère a fait état du lancement de trois projets innovants dans la culture d’algues dans les wilayas de Khenchla, Ain Defla et Tlemcen, et d’un projet de culture hydroponique en coopération avec l’Office national de l’irrigation et du Drainage (ONID), outre deux projets, premiers du genre dans la wilaya de Tamanrasset, lesquels concernent l’élevage de la Spirulina platensis et de la Tilapia. Le document fait également état de l’exploitation et de l’amélioration du rendement de la ferme pilote d’élevage de crevettes de Hassi Ben Abdallah (Ouargla), avec l’entrée en service de l’unité de production d’aliments pour crevettes et poissons d’eau douce, dans le cadre de la coopération algéro-coréenne, et de l’accompagnement de la réalisation d’un projet pilote d’élevage de crevettes d’eau douce (30 à 50 tonnes). Quant au développement de l’aquaculture dans les plans d’eau, notamment les barrages, le bilan cite l’accompagnement de l’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT) pour la réalisation de projets aquacoles rentables. Il est également question de la mise en œuvre d’un programme conjoint avec le ministère de l’Agriculture et du développement rural pour le développement de l’aquaculture intégrée à l’agriculture à travers la formation et l’accompagnement de 2.000 agriculteurs pour l’ensemencement et l’élevage de poissons dans les bassins d’irrigation agricole au niveau de leurs exploitations agricoles. Concernant le développement de la pêche maritime, le document du ministère fait état de l’élaboration en cours des textes réglementaires régissant cette activité, en concertation avec différents intervenants (ministères concernés, chantiers de construction navale, experts et armateurs), et de la prise en charge du transport, de l’acheminement et de la commercialisation des produits de la pêche maritime. S’agissant de la pêche au thon vivant au titre de 2020, l’Algérie a pêché la totalité de son quota annuel de thon rouge attribué par la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique (ICCAT), soit 1.650 tonnes, 23 thoniers algériens ayant participé à l’opération. En matière de numérisation, une attention particulière a été portée au renforcement du réseau national de collecte de données statistiques relatives au secteur (système informatique aux normes internationaux). Dans le domaine de la lutte contre les pratiques bureaucratiques et de la facilitation des investissements, le document met en avant la simplification en cours des procédures administratives en matière de création d’entreprises aquacoles, d’acquisition et d’exploitation des équipements de radiocommunication et de navigation des bateaux de pêche (VHF, Radar, VMS, GPS), de sécurité sociale au profit des professionnels et de formation à l’exercice de la pêche maritime.
Par ailleurs, une stratégie commune a été élaborée avec le ministère du Commerce pour l’appui à la commercialisation des produits halieutiques et aquacoles, a indiqué le ministère de la Pêche et des Produits halieutiques dans son bilan d’activité au titre de l’exercice 2020. Cette stratégie porte notamment sur la création de marchés de vente en gros des produits halieutiques et aquacoles, avec la possibilité d’exploiter les surfaces au niveau des marchés de gros actuels, à commencer par les wilayas d’Alger et d’Oran, a fait savoir le ministère dans un document qui évoque la possibilité d’aménager une surface pour la commercialisation des produits halieutiques au niveau de 625 marchés inexploités au niveau national. Pour ce qui est des ports de pêche, le document fait état de l’élaboration en cours d’un projet d’un nouveau mode de gestion des ports et abris de pêche, en concertation avec les services du ministère des Transports. Le ministère a indiqué, dans ce sens, avoir renforcé les missions des contrôleurs-observateurs embarqués à bord des thoniers, rappelant l’élaboration des listes référentielles de contrôle et d’inspection relatives à l’activité de pêche au thon rouge et un projet de texte soumis au SG du Gouvernement portant sur le modèle de la carte professionnelle des inspecteurs de la pêche et de l’aquaculture permettant de les reconnaître lors de l’accomplissement de leurs missions. Il a rappelé également le parachèvement de la révision du projet du statut particulier portant réorganisation du corps des inspecteurs de la pêche et de l’aquaculture (décret n08-181 portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques chargés de l’administration de la pêche), ainsi que l’élaboration d’un projet de texte règlementaire concernant les appareils de navigation maritime dans le cadre de la création du système de détection et de contrôle des navire de pêche via le satellite Alcomsat 1. Et d’annoncer, par la même, l’autorisation du dédouanement des lignes et des équipements de production, des lignes de conservation, de transformation et de valorisation des produits halieutiques, en vertu des dispositions du décret exécutif 20-311 du 15 novembre 2020 portant les conditions et les modalités d’octroi de l’autorisation de dédouanement des équipements et des lignes de production rénovés. Dans le cadre de la lutte contre la pandémie, le ministère de la Pêche et des Produits halieutiques a déclaré avoir pris une série de mesures, depuis mars 2020 à ce jour, rappelant les aides financières octroyées aux familles de 26.530 pêcheurs, en collaboration avec le ministère de l’Intérieur.
B. K.