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Contrat de partenariat entre le MRE et le groupe Suez : Berraki annonce des changements «radicaux»

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Le ministre des Ressources en eau, Arezki Berraki est revenu, le 20 septembre écoulé, dans l’émission hebdomadaire «LSA-Direct» du quotidien «Le Soir d’Algérie», sur les derniers changements opérés dans le secteur, suite aux résultas de l’enquête menées sur injonctions du chef de l’Etat concernant les coupures d’eau enregistrées les jours de la fête de l’Aïd à Alger mais dans plusieurs localités du pays.

Par Lynda Mellak

Expliquant les raisons pour lesquelles le directeur général de la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (SEAAL), Brice Cabibel, a été limogé et plusieurs autres hauts responsables de cette entreprise ont été priés de plier bagage, Arezki Barraki a affirmé qu’à Alger, « nous avons constaté que durant l’Aïd, il y a eu une mauvaise gestion et une défaillance caractérisée, pour ne pas dire volontaire. Des réservoirs n’ont pas été remplis, des quartiers se sont retrouvés sans eau et les informations communiquées étaient sur la situation de l’AEP à Alger étaient erronées. Pour le ministre des Ressources en eau, une telle situation impose des mesures et des sanctions à la hauteur du préjudice.. D’autres actes de malveillance ont été également constatés, un peu partout sur le territoire national, et l’enquête ordonnée par le Président de la République est toujours en cours a-t-il indiqué. Est-ce pour autant que le devenir du groupe Suez en Algérie soit remis en cause ? Rien n’est sûr pour le moment. Selon l’invité de LSA, le contrat qui lie son département avec le groupe Suez expire en août 2021 et des discussions ont été déjà entamées pour en savoir l’issue. « Nous avons rencontré le directeur général de Suez Afrique et on s’est mis d’accord sur le fait de revoir et apporter un changement radical et mettre à profit la période qui reste du contrat pour sécuriser définitivement l’alimentation en eau potable du grand Alger. Une feuille de route a déjà été arrêtée et il y aura beaucoup des changements en matière de gestion contractuelle », a révélé le ministre. Et de rappeler que SEAAL est une SPA publique détenue majoritairement par l’ADE et jouissant d’un contrat de management avec Suez France dont l’objectif est d’apporter la technologie, la maîtrise et la gestion d’une grande ville comme Alger. Elle arrive actuellement à son 3e contrat, depuis qu’elle a entamé son travail en 2006. Les changements devant intervenir dans le contrat concernent en premier lieu le transfert technologique, a précisé Berraki soulignant que les autorités publiques ont constaté qu’«il n’y a pas eu de transfert effectif ». Il s’agira également d’établir un plan ou un schéma à même de « sécuriser définitivement la capitale en alimentation en eau potable en H24, notamment à long terme (2030-2050) ». Enfin, a expliqué encore le ministre, « il faudrait rattraper le retard enregistré en matière d’assainissement, tout en lançant un travail pour réduire la consommation qui est actuellement de 1,3 million de m3 d’eau pour un besoin réel de 800 000 m3 et venir à bout des déperditions et des pertes ». Pour le ministre, il est impératif que Suez « apporte son expertise et sa technicité afin de revenir, d’ici à août 2021, à des taux raisonnables sur l’ensemble des paramètres».
S’agissant des autres cadres ayant été touchés par les décisions de limogeage, Arezki Berraki a indiqué q’un processus d’évaluation des cadres a été mis en place depuis quelque temps, sur la base d’indicateurs de performance et d’objectif. « L’évaluation qui a débuté en février dernier a montré qu’il y a beaucoup de cadres qui ont fait preuve de mauvaise gestion et de laxisme, ou ont carrément bloqué tout un programme de développement, si bien que des projets inscrits depuis 2012 n’ont pas connu à ce jour d’exécution, au moment où des population sont en souffrance et n’arrive pas à avoir de l’eau régulièrement », a-t-il fait savoir.
Sur un autre registre, le ministre est revenu sur le problème du « manque structurel en matière de ressources en eau », précisant que l’Algérie est un pays à difficultés hydriques, puisque ces ressources sont limitées et vulnérables : « Notre potentiel hydrique et de 18 milliards m3 et ne peut pas être augmenté, alors que la population ne cesse d’accroître », a-t-il indiqué. Il n’en demeure pas moins que l’objectif principal assigné au secteur des ressources en eau reste, selon lui, celui de « garantir une distribution quotidienne de l’eau à tous les Algériens ». Pour ce faire, à Alger par exemple, plusieurs projets sont en cours de réalisation, même si la situation sanitaire a freiné la cadence durant ces cinq derniers mois. Ainsi, pas moins de « 711 projets et 10 projets structurants sont en cours de réalisation, en plus de 11 000 petits projets pour les zones d’ombre, avec comme objectif d’améliorer l’alimentation en eau potable dans la grande majorité des communes d’Alger d’ici la fin de l’année, en attendant de toucher l’ensemble des communes à la fin du 1er trimestre 2021».
Concernant les stations de dessalement, Arezki Berraki a indiqué que le montage contractuel établi pour leur gestion a été mal adapté en impliquant le groupe Sonatrach. « Le secteur de l’eau doit reprendre cette mission en l’intégrant dans la gestion de ces stations avec l’objectif de devenir, à terme, l’unique partenaire après le retrait progressif de Sonatrach. Le secteur devrait également récupérer deux stations qui présentent des insuffisances dues à une mauvaise gestion de la part de la société singapourienne chargée de les réaliser », a-t-il également révélé.
Enfin, le ministre a tenu a rassuré quant au maintien des tarifs actuels, précisant que « du moment que nous n’avons pas encore un service de qualité, il est insensé de demander une augmentation des tarifs de l’eau ». Selon lui, la priorité du secteur est aujourd’hui à l’amélioration du service public, en assurant une distribution régulière. Le prix de l’eau continuera donc à être administré, mais celle destinée à l’industrie, étant un produit économique, sera certainement réajusté : « Nous sommes en train de revoir les systèmes tarifaires pour que l’eau soit facturée au prix de revient », a conclu le ministre.
L. M.

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