Le c) pointe le contentieux fiscal et parafiscal dans une enquête statistique sur le moral des patrons d’entreprises algériennes face à la pandémie Covid-19. Celle-ci a été menée à partir d’une douzaine de questions réparties à travers quatre axes: «leadership», «fiscalité», «monétaire» et «axe social et sanitaire».
Par Lynda Mellak
u total, 180 managers ont répondu au questionnaire du Care. Ainsi et en ce qui concerne le thème relatif au «leadership», 17% se sont sentis moralement dévastés par la crise sanitaire, 4% se sont déclaré optimistes, tandis que 60% des sondés ont accordé la note de 2/4.
Pour ce qui est de «la fiscalité», 15% ont répondu par l’affirmative à la question s’ils sont en situation de remplir leurs obligations fiscales et parafiscales mensuelles. 56% déclarent ne pas être en mesure de le faire. Sur la décision du gouvernement de reporter les échéances fiscales à juin 2020, 47% des chefs d’entreprise interrogés ont jugé que cette mesure est inefficace, et 11% ont jugé performantes les mesures prises par l’Etat. A la question de savoir si l’entreprise est en contentieux fiscal et parafiscal qui menacerait sa survie, 75% des managers interrogés ont répondu par l’affirmative.
Par rapport à l’axe «monétaire», et à l’interrogation portant sur le besoin des entreprises en financement pour leurs opérations d’exploitation, le paiement des congés et d’autres échéances notamment, 61% ont affirmé que ce besoin est urgent, 22% ont estimé qu’ils en auront peut-être besoin, alors que 16% ont affirmé pouvoir s’en sortir avec leurs propres moyens.
A la question de savoir si leurs entreprises sont engagées dans des crédits bancaires avec des échéances de paiement immédiates, 56% des managers interrogés se sont exprimés par la négative. Par ailleurs, 24% des sondés étaient affirmatifs en répondant à la question si leurs entreprises sont en contentieux ou précontentieux avec leurs créanciers. Pour ce qui est de la proportion du chiffre d’affaires impacté par la crise, 17% des sondés ont répondu que «100% du CA est impacté», 8,5% ont indiqué que «60% de leur CA est impacté», 7,4% ont répondu par «40% du CA», 8,5% ont communiqué «30% du CA» et 4,5% ont affiché un impact de «10% du CA».
Pour ce qui est du volet «social et sanitaire», quatre questions ont été posées aux chefs d’entreprises. Pour 67% des sondés, personne de leur entourage n’a été atteint par la Covid. 76% d’entre eux ont jugé appropriées les mesures de confinement, 9% ont déclaré ne pas être en mesure d’assurer la sécurité des employés ni observer les consignes sanitaires. Toutefois, 33% des sondés ont affirmé être tout à fait capables d’en faire face.
Enfin, le sondage a démontré que 44,9% des chefs d’entreprise qui se sont déclaré être capables de payer les congés anticipés à leurs personnels, 29,2% ont dit ne pas en avoir les capacités. A la question ultime sur la façon dont ces chefs d’entreprises participent à l’effort national contre la crise sanitaire, les réponses les plus fréquemment évoquées étaient: «la prise en charge des salaires, le télétravail, le travail associatif de sensibilisation, les dons aux PME de produits d’entretien, la communication».
Selon les précisions du Care, l’objet de l’enquête est de démontrer l’impact de la Covid-19 sur le moral et les affaires des entreprises tout en dessinant le contour de l’action gouvernementale tel que les entreprises le souhaiteraient et relever le «caractère urgent» de l’intervention de l’Etat pour le maintien des entreprises en activité dans la situation actuelle de crise sanitaire. Menée en ligne entre le 06 mai et le 05 juillet 2020, l’enquête est désignée par la dénomination «L’Entreprise et la Covid-19» et présenté comme une suite au «Plaidoyer pour la sauvegarde de l’Entreprise algérienne», a-t-on souligné dans le même communiqué.
L. M.