Les agences de voyages se trouvent parmi les plus touchés par la crise sanitaire du Covid-19 qui a fortement impacté le secteur du tourisme. Hassen Kaddache président de la Fédération nationale des associations des agences de Tourisme et de voyage (FNAT) tire la sonnette d’alarme et parle d’une situation intenable pour les agences de voyages. L’arrêt de leur activité n’a fait qu’aggraver une crise s’est installée bien avant la pandémie du Covid-19.
«En Algérie, déjà le secteur était en crise du fait de plusieurs facteurs endogènes et exogènes, la crise économique, la chute drastique des revenus pétroliers, la perte potentielle de revenus et de pouvoir d’achat rogné par les inflations successives ont réduit la demande», a-t-il expliqué. Après ce constat en ne peut plus alarmant que faut-t-il faire pour soulager un tant soit peu les effets de la crise sanitaire.
Pour le président de la FNAT, l’heure est à la concertation. Divers acteurs et opérateurs du secteur touristique se concertent pour envisager d’éventuels mécanismes d’accompagnement en raison des graves dommages économiques causés par cette crise sanitaire. Dans ce contexte, explique l’interlocuteur, à l’initiative d’Air Algérie et le groupe Hôtellerie Tourisme et Thermalisme (HTT), des contacts ont été pris avec le Syndicat national des agences de voyages (SNAV), la Fédération nationale des associations des agences de tourisme et de voyages (FNAT) ainsi que la Fédération nationale des hôteliers (FNH). Les quatre parties ont procédé le mois de mai écoulé à la signature d’une convention en guise de préparation à la relance du secteur touristique en Algérie.
Il a été question, a-t-il souligné, de préparer des packages spéciales ouverture de la saison estivale 2020. Depuis, a-t-il confirmé, la situation n’a pas bougé, car, pour lutter de façon efficace et efficiente contre la propagation de cette pandémie planétaire, comme de nombreux pays, les autorités algériennes ont adopté des mesures restrictives interdisant les déplacements et ont maintenu la fermeture des frontières, entraînant l’arrêt de l’exploitation de la flotte des différentes compagnies maritimes, terrestres et aériennes.
En outre, dans le cadre d’un conseil interministériel, des propositions ont été formulées par la FNAT, lesquelles ont été adressées au Premier ministre et au ministre des Finances pour examen, confirme Hassen Kaddache. Les demandes étaient axées sur des facilitations et reports notamment du paiement des charges sociales patronales (CNAS et CASNOS) jusqu’à la réouverture des frontières terrestre, maritime et aérienne, sans lesquels il ne peut pas avoir de la reprise de l’activité touristique et par ricochet l’activité des agences de voyages et du tourisme. Le président de la FNAT préconise également le report des déclarations et des paiements pour l’ensemble des obligations fiscales et parafiscales jusqu’au 31 décembre 2020, demande que les organismes bancaires fassent preuve de solidarité en augmentant les lignes de facilité de caisse et en octroyant un crédit bancaire d’exploitation à taux zéro et le report des échéances de crédit ou rééchelonnement sur 12 mois. Le président du FNAT parle d’un scénario catastrophe selon lequel les 3 000 agences de voyages et de tourisme en activité sont menacées de disparition. Qu’il s’agisse, a-t-il précisé, d’agences spécialisées dans le tourisme à l’export (outgoing) ou réceptif, de tourisme de niche, les activités hôtelières et touristiques liées aux événements d’entreprise ou hadj et omra, «l’ensemble de la profession est à l’arrêt». Il préconise d’exempter les agences de tous les impôts et taxes, ainsi que des cotisations sociales et patronales auprès de la CNAS et de la CSNOS.
En qui guise de conclusion, Hassen Kaddache, regrette «la sourde oreille» oreille des pouvoirs publics qui, selon lui, n’ont répondu à une demande de la FNAT qui leur été formulée depuis le 19 avril écoulé. Malheureusement, a regretté le président du FNAT, «notre demande a été formulée le 19 avril écoulé et depuis aucune suite n’a été donnée de la part des responsables concernés».
Lynda Mellak