Le corps médical algérien s’est trouvé, son corps défendant, aux premières lignes de guerre face à un ennemi rarement aussi redoutable que le nouveau coronavirus Covid-19. Inconnu, invisible, surtout total, grâce à une déferlante pandémique qui laissera le monde entier interdit et tellement prégnante de dangerosité, en raison de la situation (presque) à vol d’oiseau de la rive nord de la Méditerranée dont certains pays constituaient l’épicentre.
La situation fut, à ses débuts d’autant plus effarante que, comparée aux nations développées supposées dotées de système sanitaire de haut vol, l’Algérie souffrait cruellement de manque de moyens et de docte expérience. Mais le corps médical national, une fois la surprise passée, sortait les fondamentaux enfouis en tout un chacun de chaque catégorie, sans exclusive, du système hospitalier.
Courage, abnégation, solidarité à toute épreuve ont, ainsi, constitué le triptyque par lequel du Professeur chef de service au simple praticien, et du paramédical à l’ambulancier, toutes les blouses blanches, bleues ou vertes ont érigé le rempart idoine pour contrer le virus du mal. Certains, ont donné de leur vie sur l’autel du Serment d’Hippocrate, dont le dernier sacrifice en date du médecin de Sétif, Wafa Boudissa.
Avec du recul et à la lumière de leur triomphe final qui se dessine peu à peu, force est d’admettre, si l’on voulait encore plus mesurer la bravoure de ces soldats de la Nation du troisième type, qu’au début de ce qui s’apparentait à une véritable apocalypse, notamment à Blida, il était peu évident de rester au front.
Ils l’ont fait ! Parmi eux, sans doute, des grévistes d’hier qui s’étaient faits saigner, parfois, en revendiquant leurs droits sous l’ancien régime. Ils trouveront la juste réhabilitation près du nouveau pouvoir, dont le Chef de l’Etat qui leur a fait révérence, agrémentée d’une prime symbolique ; surtout son engagement ferme à revoir et leur conditions de travail, en revisitant le système de la Santé et leur grille de salaire.
De maitres timoniers, donc, qui semblent mener à bien un navire balloté par une tempête sanitaire, quasi inédite dans le pays et qui ont trouvé en amont et en aval de précieux concours dans leur mission.
Et si à haut niveau, les autorités suprêmes ont trouvé la décision politique la plus juste et la plus perspicace, à travers l’instauration de mesures de confinement et l’adoption, tôt, du protocole thérapeutique de traitement à la chloroquine, d’autres soldats de l’ombre ont émergé à la lumière.
Les forces de sécurité, les bataillons de la protection civile, quand ce n’est pas le simple citoyen, patriote et discipliné, ont boosté les efforts de nos médicaux, parfois au bord de l’épuisement et de la déprime professionnelle. L’Algérie, par grands malheurs, c’est ça ! H. N. A.