Le Forum « Meet-Tic » du magazine Indjazat, dédié au secteur des TIC et sponsorisé par l’opérateur de téléphonie mobile, Mobilis, a revenu, dans son 6e numéro sur le thème de la digitalisation du monde de la communication en Algérie avec, comme invitée, Mme Leila Akli, femme chef d’entreprise à la tête de l’agence de communication « Pi Relation », et membre du groupement d’entreprises « Algeria Digital Cluster ».
Par Hacène Nait Amara
D’emblée, l’invitée du Forum du magazine Indjzat «Meet-Tic» a tenu à expliquer ce qu’est la communication digitale en soulignant qu’il faut partir du principe qu’aujourd’hui « le citoyen a changé sa façon de consommer l’information et que la source d’une info n’est pas forcement dans un média classique mais plutôt dans les réseaux sociaux et le web ». C’est la raison pour laquelle, Mme Akli a estimé que pour toucher cette communauté qui a évolué vers de nouveaux supports médiatiques digitalisés, « il faut développer des outils de communication numériques qui vont avec ce genre d’information ». Il n’en demeure pas moins, cependant, que les outils classiques gardent toujours une assez importante influence dans le monde de la communication, d’où l’intérêt d’utiliser un mixage alliant le classique à la science moderne. « Nous conseillons toujours nos client de ne pas s’éloigner des outils traditionnels car nous en avons encore besoin, tout en intégrant de la communication digitale à travers des contenus placés sur les réseaux sociaux et le web », a précisé Mme Akli et d’ajouter : « Pour nous, une bonne campagne d’information est le résultat d’un bon mix entre les deux types de communication ». Peut-on dire alors que les limites de la communication traditionnelle sont comblées par la communication digitale ? Se référant à une étude de Google, réalisée il y a quelques mois, l’invitée du Forum «Meet-Tic» du magazine Indjazat dira que le consommateur est aujourd’hui extrêmement sollicité par les différents supports d’information et de publicité, digitaux et classiques, si bien que « pour transformer ce contact en acte d’achat, il faudrait non seulement faire beaucoup d’effort pour toucher le grand public à travers les médias traditionnels, mais aussi à travers les réseaux sociaux, les chaînes Youtube et les sites web d’information ». Pour elle, la nouvelle génération des annonceurs est extrêmement décomplexée par rapport au placement de leurs produits sur les « e-influencers » et le consommateur, de son coté, est très interactif avec les nouvelles méthodes digitales. Quant aux avantages de la communication digitalisée, aujourd’hui largement reconnus par les professionnels du métier, la responsable de « Pi Relation » a affirmé que cette nouvelle forme de communication « permet principalement de bénéficier d’une forte proximité avec les consommateurs, de bénéficier d’une certaine réactivité sur les réseaux sociaux et de réduire les coûts ». C’est la raison pour laquelle beaucoup de chefs d‘entreprise n’hésitent pas aujourd’hui à recourir à ce type de communication pour mieux toucher les consommateurs. « Nos clients nous demandent d’utiliser les supports médiatiques digitaux lors de leurs campagnes d’information ou publicitaire. Mais nous leur conseillons d’opter pour un mix médiatique et de ne pas négliger les moyens de communication classiques et traditionnels car le tout est dans la complémentarité », a indiqué Mme Akli.
S’agissant de la e-influence sur les réseaux sociaux (facebook, instagram ou Youtube), l’invitée de «Meet-Tic» les définit comme étant « des créateurs de contenus qui ont énormément de fans et de gens qui les suivent et qui sont sollicitées par des marques pour mettre en avant un produit commercial ou autre ». Selon elle, l’outil de communication ne suffit pas à lui seul, en ce sens que « le plus important pour la réussite d’une campagne de communication est de veiller à ce qu’elle comporte un bon contenu, de l’originalité et de l’innovation ». A la question de savoir pourquoi alors, en Algérie, beaucoup de publicités continuent à être conçues de façon médiocre, Sonia Akli a expliqué que, souvent, « la faute n’incombe pas à l’agence qui conçoit la publicité, parce que le client exige généralement sa façon de voir la pub et une certaine manière de communiquer qui ne sont pas forcement pertinents ». D’où la nécessité de faire très attention au contenu, notamment celui diffusé sur les moyens de communication digitalisés. « La population sur le web et les réseaux sociaux est jeune et hyper-connectée. Le contenu des messages qui lui est adressée ne devrait pas être le même que celui diffusé sur les médias classiques », a-t-elle ajouté, soulignant que de nouveaux moyens de communication digitalisée sont entrés en jeux, depuis quelques années déjà, notamment la vidéo et le podcast qui « fonctionnent très bien et ont un grand impact sur le grand public, au point où de grands médias ont créé leur propre chaîne podcast ».
Enfin, la responsable de « Pi-Relation » n’a pas manqué d’évoquer la concurrence qui anime les entreprises algériennes dans le domaine de la publicité digitalisée, notamment dans des secteurs bien précis comme ceux de l’agroalimentaire, le cosmétique, l’automobile ou encore la téléphonie mobile. Selon elle, l’administration publique n’est pas du reste puisque, elle aussi, commence à recourir au digital dans ses campagnes d’information.
H. N. A.