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Service public, tordre le cou à la mentalité du «beylik» !

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Par Hacène Nait Amara

De fortes répercussions sociales, le service public, constitue de ce fait une hantise pour tout responsable de secteur intéressant directement le citoyen. Ainsi, au niveau de l’administration, l’Etat a- t- il consenti des efforts colossaux pour la facilitation, via la numérisation, de l’obtention de documents, tout en procédant à l’annulation de bien d’autres pièces chargeant de trop, différentes demandes et dossiers.
Mais le point d’orgue restait toujours lié aux deux secteurs clefs de la vie quotidienne, à savoir l’électricité et l’eau, deux éléments essentiels qui pendent comme une épée de Damoclès sur la quiétude et la paix sociales.
Comme de juste, les pouvoirs publics y ont toujours accordé une importance de premier ordre, voire une priorité capitale. Sans toutefois pouvoir accéder à la panacée, dans l’absolu. La faute, trop souvent, à des collectivités locales à la gestion archaïque, qu’elle impliquât l’incompétence de l’homme ou leur impuissance à répondre, maîtriser et réduire les coûts de gestion, faute de trésorerie conséquente.
Il y eut bien, en mars 2018, cette velléité des autorités à corriger le tir, en initiant un avant- projet de décret fixant les modalités de Délégation de service public (DSP), tendant à faire venir le privé à la rescousse impliquant le privé dans la gestion des infrastructures de base, de façon globale, et arriver ainsi, à un partenariat public-privé (PPP) gagnant-gagnant au profit du citoyen.
On ne sait, encore, le sort réservé à cette démarche, la boite de pandore ouverte à l’aune du Hirak en février 2019, ayant provoqué le tsunami qui a emporté l’ancien régime et ses affidés, constitués d’opérateurs privés, justement, dont les dossiers scabreux de rapine et de corruption défraient jusqu’ à l’heure la chronique, mais un maillon essentiel de la chaine des services publics, a toujours été occulté.
Il s’agit du rôle du citoyen, de son niveau de conscience et de son civisme.
Sur ce plan, force est d’admettre, qu’il y a loin de la coupe aux lèvres et la fameuse notion du ‘’beylik’’ reste loin d’être une simple vue de l’esprit.
Le pillage de l’énergie, via les branchements électriques sauvages, à travers tout le pays et visibles à l’œil nu, notamment dans les concentrations des bidonvilles et l’inobservance des règles de sauvegarde de la consommation d’électricité lors des périodes de tension, étayent ce triste constat. énormés
L’eau, cette précieuse ressource, est encore plus dilapidée dans une consommation effrénée, entre la ménagère qui use de décalitres pour rincer son plat, au conducteur, pas loin de ‘’brûler une forêt pou03r faire cuire un œuf’’ en lavant son véhicule, sans omettre de mettre le doigt sur l’ampleur des préjudices des branchements illicites sur les réseaux de l’alimentation en eau potable (AEP).
En définitive, tous les efforts consentis par l’Etat pour amener une amélioration sensible des services publics dans ces deux secteurs, chose pourtant, que tout le monde appelle de ses vœux, risqueront toujours d’être réduits à néant, au regard d’une telle mentalité.
Pour y pallier, il ne reste plus qu’une sensibilisation forcenée et soutenue, ou, alors, libérer les prix réels de ces deux produits.
H. N. A.

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