Si, traditionnellement déjà, les relations entre l’Algérie et la Tunisie ont toujours brillé par leur profondeur et leur solidité ; portée par une fraternité historique à toute épreuve, leur éclat s’accroît davantage en ces temps de grands défis géostratégiques et de tumultes au niveau géopolitique.
L’arrivée au pouvoir d’un leader, Kaïs Saed, au profil novateur et intègre a coïncidé avec celle d’Abdelmadjid Tebboune, au même profil, à la tête de l’Algérie pour créer une osmose quasi parfaite entre les deux pays voisins et frères.
On n’en voudrait comme moindre exemple, que la position forte et honorable des deux Etats sur la cause palestinienne et leur rejet systématique de toute idée de normalisation avec l’entité sioniste ainsi que de la question de la décolonisation du Sahara occidental.
Par Azzouz K.
Une embellie diplomatique jamais démentie, reposant encore sur les puissants leviers des échanges et partenariats économiques et culturels.
Cela peut, dans une large mesure, constituer la quintessence de cette 22e session de la grande commission mixte algéro- tunisienne, tenue, début octobre au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif-Rahal, à Alger.
L’occasion pour le Premier ministre (PM), Aïmene Benabderrahmane, de mettre en en exergue «l’attachement des dirigeants des deux pays à renforcer les relations unissant les deux pays et les deux peuples frères et à appuyer la coopération bilatérale dans les différents domaines», dira- t- il lors de la conférence de presse conjointe avec son homologue tunisien, Ahmed Hachani avant de préciser que les discussions tenues entre les deux parties lors de cette session «ont permis de s’enquérir de l’état des relations algéro-tunisiennes, à la lumière des acquis réalisés et des projets en cours et futurs, ainsi que des défis communs qui requièrent de nous de redoubler d’efforts et de coordonner les actions pour y faire face avec efficacité et succès», a fait savoir Benabderrahmane.
Il a en outre indiqué, toujours dans ce même sens, qu’il a été convenu d’œuvrer à renforcer la coordination et à intensifier les contacts entre les deux parties, tout en veillant à la tenue régulière des mécanismes bilatéraux pour l’évaluation périodique des activités et des projets de coopération, estimant que ces démarches étaient à même «d’aplanir les difficultés qui entravent le développement des échanges commerciaux, les investissements et la concrétisation des activités de coopération dans les autres domaines», expliquera- t- il.
Benabderrahmane notera surtout qu’une telle rencontre n’a pas manqué de constituer l’opportunité d’affirmer la volonté des deux pays d’aller de l’avant dans la coopération bilatérale, et ce à travers «le parachèvement des projets en cours et l’exploration de nouvelles perspectives de partenariat et d’investissement sur la base d’une feuille de route qui définit nos priorités et nos objectifs communs», a ajouté le Premier ministre.
Dans ce contexte, il a fait état de pas moins de 26 accords bilatéraux conclus dans différents domaines. Précisément, il s’agit de l’énergie, l’industrie, le commerce, les transports, le tourisme, l’investissement, la culture, la numérisation, l’habitat, la jeunesse et les sports, la formation professionnelle, l’éducation, la prise en charge sociale et les moudjahidine, ce dernier volet constituant une preuve tangible du passé historique en commun des deux pays dans la lutte de leur libération du joug colonial. Cela, outre la signature d’un procès-verbal définissant la feuille de route des démarches communes à l’effet de renforcer la coopération bilatérale à l’avenir.
Enfin, sur l’ouverture du Forum économique algéro-tunisien qu’il a coprésidé avec le chef du Gouvernement tunisien, Benabderrahmane a estimé que cet évènement, qui a regroupé un nombre important d’hommes d’affaires des deux pays, se voulait une occasion pour lancer une action commune dans la perspective d’explorer les opportunités d’investissement entre les deux pays et de consolider le partenariat bilatéral.
Prenant la parole à son tour, le chef de l’Exécutif tunisien a d’abord mis l’accent sur une « ambiance fraternelle» qui a marqué cette rencontre et dont il s’set vivement félicité.
Abondant, ensuite, dans le même sens que son hôte, il a tenu à valoriser l’organisation du Forum économique algéro-tunisien qui «reflète notre conviction du rôle axial du secteur privé dans le développement de l’économie», a- t- il souligné. Il n’ pas manqué, non plus, de se féliciter des 26 accords de coopération signés dans divers secteurs, affirmant qu’ils «contribueront à consolider et diversifier les relations bilatérales».
In fine, Ahmed Hachani, qui avait été reçu en audience par le président de la République, a tenu à mettre en lumière ; outre la vision du chef d’Etat algérien concernant le renforcement des relations fraternelles et de coopération, la convergence des positions des Présidents Tebboune et Saïed à l’égard de nombreuses questions régionales et internationales.
Une convergence bienvenue au vu de la situation électrisée qui prévaut au Sahel et celle foncièrement explosive qui allait survenir le samedi 7 octobre avec l’attaque de grande envergure inédite des factions armées palestiniennes au cœur des territoires occupés même et qui appelle les deux pays à se serrer les coudes. Comme jamais.
A. K.
FORUM ECONOMIQUE ALGERO-TUNISIEN
Un partenariat à booster au maximum
En marge de la tenue de la Grande commission mixte algéro- tunisienne MM Benabderrahmane et Hachani ont coprésidé les travaux d’un important Forum économique, organisé sous le thème : «Algérie-Tunisie: vers une exploitation optimale des opportunités de partenariat et d’investissement» et auquel ont pris part plus de 300 opérateurs des deux pays. Il faut savoir que ce Forum s’inscrit dans le cadre de la concrétisation de la volonté des dirigeants des deux pays visant à donner un nouvel élan à leurs relations économiques et commerciales, en adoptant une stratégie commune permettant de réunir les conditions aux opérateurs économiques algériens et leurs homologues tunisiens, d’exploiter davantage les opportunités d’échange commercial et d’investissement dans les différents domaines qui intéressent les deux parties. Il est question, aussi, «d’une vision intégrée reflétant les aspirations des deux peuples frères et traduit la profondeur des relations fraternelles. Des relations auxquelles le président de la République, Abdelmadjid Tebboune et son frère, KaïsSaïed accordent une importance toute particulière, prenant en considération les capacités considérables dont disposent les économies des deux pays», selon la déclaration finale du Forum. Aussi, l’accent a- t- il été mis sur l’exploitation de toutes les opportunités d’échange commercial et d’investissement, l’intensification des programmes d’échanges de visite, de rencontres entre les hommes d’affaires, tout en s’engageant à garantir la participation régulière aux différentes manifestations économiques et commerciales organisées dans les deux pays. A son dernier jour, le Forum a vu l’organisation d’ateliers de travail (B2B) entre les hommes d’affaires et les investisseurs des deux pays touchant le secteur tertiaire, l’industrie, les énergies renouvelables et l’économie circulaire. Il serait utile de rappeler que l’Algérie reste le partenaire commercial le plus important de la Tunisie en Afrique et dans le Monde arabe. Preuve en est que les échanges commerciaux entre les deux pays ont enregistré, durant les sept premiers mois de l’année en cours, une hausse de 54%» et ce ratio devrait augmenter les mois et les années à venir. Pour ce qui est de l’investissement, l’Algérie compte 42 projets tunisiens d’investissement, directs et via partenariat, dont 38 concrétisés dans les secteurs de l’agriculture, de la construction, de l’industrie et des services d’une valeur avoisinant les 14 milliards de DA.
A. K.