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Fayed Laaziz, ministre des Finances : « La digitalisation financière, un catalyseur pour l’inclusion et l’innovation économique »

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Le processus de digitalisation des établissements bancaires et financiers en Algérie a franchi des étapes significatives, comme l’explique Fayed Laaziz, ministre des Finances dans cette interview exclusive accordée au magazine Indjazat. La modernisation des moyens de paiement est également en plein essor, réduisant ainsi la dépendance aux agences physiques. Cependant, ces avancées s’accompagnent de défis, notamment en termes de mise à niveau technologique et de sécurité des données. Pour surmonter ces obstacles, le gouvernement prévoit des campagnes de sensibilisation et de formation pour promouvoir l’adoption des services numériques, ainsi qu’une adaptation continue du cadre réglementaire. Le ministre souligne également l’importance de maintenir la confiance des clients dans les services numériques. Par ailleurs, la mise en place du Switch mobile pour l’interopérabilité des paiements promet de révolutionner le secteur financier en Algérie, en facilitant les transactions instantanées entre différentes institutions via un code QR. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale de paiement électronique visant à renforcer l’inclusion financière. La digitalisation des services bancaires vise non seulement à améliorer l’accessibilité des services pour les citoyens, mais aussi à attirer les investissements étrangers en créant un environnement financier stable et innovant. Le ministère des Finances collabore activement avec le secteur privé pour stimuler l’innovation dans les services financiers. 

Interview réalisée par Hacène Nait Amara 

Monsieur le Ministre, pourriez-vous nous faire un point sur l’état d’avancement du processus de digitalisation des établissements bancaires et financiers en Algérie ? Quels ont été les principaux défis rencontrés jusqu’à présent ?

Effectivement, le processus de digitalisation des établissements bancaires et financiers en Algérie a réalisé des progrès significatifs ces dernières années. Nous avons mis en place plusieurs initiatives visant à moderniser le secteur bancaire et à améliorer l’accessibilité et la qualité des services financiers pour nos citoyens. La modernisation des systèmes d’information a permis à de nombreuses banques d’intégrer des technologies de pointe, incluant des plateformes de banque en ligne et mobile.

En effet, différentes banques publiques se sont équipées d’un système d’information intégré «Global Banking». L’intégration de ce système dans les banques apportera une valeur ajoutée significative, tant au niveau interne (par la numérisation des opérations internes de la banque) qu’au niveau externe (par l’amélioration des services aux clients). À ce jour, trois banques publiques en disposent déjà : la Banque de l’Agriculture et du Développement Rural (BADR), la Caisse Nationale d’Épargne et de Prévoyance (CNEP-Banque) et la Banque de Développement Local (BDL). Les trois autres banques restantes ont lancé les procédures nécessaires (appels d’offres) pour s’équiper de ce système. En attendant l’acquisition de ces systèmes, ces trois banques ont initié divers projets internes qui ont permis la centralisation de leurs systèmes d’information actuels.

Il faut savoir également que le développement des moyens de paiement modernes et la digitalisation des services bancaires, comme les paiements en ligne et les solutions de paiement sans contact, ont été activement encouragés, ce qui diminuera considérablement la nécessité pour les clients de se rendre physiquement dans les agences bancaires.

Toutefois, plusieurs défis ont été rencontrés. La mise à niveau de l’infrastructure technologique des banques, qui nécessitait des investissements importants, a été engagée afin d’améliorer l’efficacité opérationnelle et la sécurité des données en vue d’offrir des services bancaires plus développés. Des directives ont été formulées à l’ensemble de la place bancaire afin de redoubler d’efforts pour s’orienter vers les technologies les plus innovantes en matière de digitalisation des prestations et produits bancaires, et de veiller à maintenir une infrastructure technique robuste pour répondre aux besoins croissants du secteur financier.

Et pour accompagner les changements induits par cette digitalisation, nous envisageons de lancer plusieurs campagnes de sensibilisation et de formation aux services numériques, pour amener les citoyens à adopter ces nouveaux produits. Parmi ces défis, nous citons également l’adaptation continue du cadre réglementaire aux nouvelles réalités de la digitalisation. Nous travaillons étroitement avec les services de la Banque d’Algérie pour encourager l’innovation tout en assurant la sécurité et la stabilité du système financier.

Enfin, maintenir la confiance des clients dans les services numériques reste crucial, nécessitant des efforts continus pour répondre aux attentes et besoins croissants de cette population. En dépit de ces défis, les progrès réalisés sont encourageants, et nous restons déterminés à poursuivre la digitalisation de nos établissements bancaires et financiers pour offrir des services plus accessibles, efficaces et sécurisés à nos citoyens.

Vous avez qualifié la mise en place du Switch mobile pour l’interopérabilité des paiements mobiles de solution révolutionnaire… Quels effets en escomptez-vous sur l’environnement économique et social et quelles perspectives cet acquis ouvre-t-il désormais en Algérie ?

Comme vous l’avez précisé, ce service promet de révolutionner le secteur financier et bancaire en Algérie en offrant aux citoyens des services numériques rapides, faciles à utiliser et sécurisés. Les clients des banques opérant sur le marché, ainsi que ceux d’Algérie Poste, pourront désormais effectuer des paiements et des transferts d’argent instantanés entre différentes institutions grâce à un code QR. Cette initiative découle de la mise en œuvre d’un plan d’action et d’une stratégie précise établie par les autorités publiques, dans le cadre de l’application des mesures de la loi monétaire et bancaire. Elle vise à développer et à lancer la stratégie nationale de paiement électronique pour le renforcement de l’inclusion financière. Initialement, ce service était limité à deux banques et à Algérie Poste, n’étant accessible qu’aux clients de ces institutions. Désormais, il est disponible pour l’ensemble des clients des banques présentes sur le marché et d’Algérie Poste. 

Nous pouvons aujourd’hui le considérer comme un saut qualitatif majeur dans le domaine du paiement électronique, qui sera généralisé prochainement à toutes les banques de la place dans l’optique d’atteindre une inclusion financière globale.

L’un des objectifs de la digitalisation est d’améliorer l’accessibilité des services bancaires pour les citoyens et de dynamiser le rôle des banques dans le développement économique. Quels progrès sont attendus en termes d’inclusion financière et d’investissements ?

La digitalisation des services bancaires vise effectivement à améliorer l’accessibilité des services pour tous les citoyens et à renforcer le rôle des banques dans le développement économique. Les progrès attendus en termes d’inclusion financière et d’investissements sont multiples et significatifs. En matière d’inclusion financière, la digitalisation rend les services bancaires plus accessibles, même pour les populations vivant dans les zones rurales ou éloignées. Les plateformes de banque en ligne et mobile permettront dans un avenir proche à ces citoyens d’ouvrir des comptes, d’effectuer des transactions et de gérer leurs finances sans avoir à se rendre physiquement dans une agence bancaire. Aussi, divers outils d’éducation financière seront développés pour aider les citoyens à mieux comprendre et gérer leurs finances, contribuant ainsi à une inclusion financière plus large. En termes d’investissements, la modernisation du secteur bancaire rend le marché algérien plus attrayant pour les investisseurs étrangers. Un secteur financier numérisé et efficace est perçu comme un environnement stable et propice aux affaires. La digitalisation soutient également le développement de l’activité de capital-investissement en facilitant l’accès à des informations financières précises et en temps réel, permettant aux investisseurs de mieux évaluer les opportunités d’investissement et de prendre des décisions plus rapidement. Enfin, la transparence et l’efficacité accrues du secteur financier numérique permettent une meilleure gestion et allocation des investissements publics, favorisant ainsi la réalisation de projets de développement économique avec des retours sur investissement plus élevés. Dans l’objectif de suivre l’avancement des divers projets de digitalisation des services bancaires, nous tenons régulièrement des réunions de coordination avec les principaux acteurs du secteur. Ces réunions nous permettent de discuter des progrès réalisés sur chaque projet, d’identifier et de résoudre les obstacles éventuels, d’échanger des idées et des meilleures pratiques, d’assurer une cohérence et une synergie entre les différentes initiatives, ainsi que d’ajuster les plans et les stratégies en fonction des retours d’expérience. Ces rencontres sont essentielles pour garantir que les projets avancent de manière efficace et alignée avec nos objectifs stratégiques. En somme, la digitalisation des services bancaires est un catalyseur clé pour l’inclusion financière et le dynamisme économique. Elle ouvre la voie à une accessibilité accrue aux services financiers pour tous les citoyens, tout en attirant et optimisant les investissements nationaux et internationaux. Les progrès attendus dans ces domaines contribueront à une croissance économique durable et à une meilleure qualité de vie pour nos citoyens.

Vous avez inauguré un nouveau data center en décembre 2023. Pouvez-vous nous en dire plus sur les bénéfices qu’en tire le secteur ?

L’inauguration du nouveau data center en décembre 2023 représente une avancée majeure pour le secteur des finances. Ce centre de données moderne apporte plusieurs bénéfices significatifs qui contribuent à l’amélioration de nos services et à la robustesse de notre infrastructure technologique dans l’optique d’améliorer la gouvernance financière et économique du pays. Cette infrastructure technologique de pointe permettra de soutenir les efforts consentis en matière de maîtrise des dépenses publiques en intégrant, en mutualisant et en optimisant les systèmes d’information et les applicatifs développés et en cours de développement afin de converger vers un système d’information des finances publiques intégré, contribuant ainsi à asseoir les principes de bonne gouvernance des finances publiques visant à améliorer les recettes par l’élargissement de l’assiette fiscale et à renforcer la fonction de contrôle et réduire ainsi les pratiques liées à la fraude et à l’évasion fiscales. Il y a lieu de préciser que ce nouvel édifice offre des niveaux de sécurité renforcés, garantissant la protection des données sensibles contre des éventuelles cyberattaques. Aussi, grâce à l’augmentation de la capacité de traitement et de stockage des données, nous pouvons désormais gérer un volume plus important de données de manière plus efficace. Ce data center moderne permettra, également, d’optimiser la performance des systèmes et des applications hébergés tout en facilitant l’innovation et en offrant une plateforme robuste pour le développement et le déploiement de nouvelles technologies financières. L’inauguration du nouveau data center en décembre 2023 représente un pilier essentiel pour le secteur des finances. Il apporte des bénéfices considérables en termes de sécurité, de performance, d’innovation, de résilience et de conformité, contribuant ainsi à la transformation numérique et à l’amélioration continue des services du secteur des finances.

Comment le Ministère des Finances collabore-t-il avec les acteurs du secteur privé, notamment les startups, pour stimuler l’innovation dans les services financiers ? Y a-t-il des partenariats ou des projets en cours dont vous pouvez nous parler ?

En effet, le Ministère des Finances joue un rôle actif dans la collaboration avec les acteurs du secteur privé, y compris les startups, pour stimuler l’innovation dans les services financiers. Nous reconnaissons que les startups et les entreprises technologiques ont le potentiel de transformer le secteur financier grâce à leurs idées novatrices et à leur agilité. Une initiative clé dans ce domaine est la création de partenariats public-privé (PPP) visant à encourager l’innovation et à accélérer l’adoption des technologies financières. Nous avons mis en place des incubateurs et des accélérateurs de fintechs pour soutenir les startups en leur fournissant les ressources nécessaires, y compris des financements, des infrastructures technologiques et un accès aux réseaux de mentors et d’experts du secteur financier. Parmi les projets en cours, nous avons récemment lancé un programme de soutien aux startups fintechs qui développent des solutions de paiement numérique, de gestion des finances personnelles et de financement participatif. Ce programme vise à encourager la création de produits et de services financiers innovants qui répondent aux besoins spécifiques des citoyens et des entreprises algériennes. En collaboration avec des institutions financières et des entreprises technologiques, nous travaillons également sur des projets de blockchain pour améliorer la transparence et la sécurité des transactions financières. Par ailleurs, nous avons établi des partenariats avec des universités et des centres de recherche pour promouvoir la recherche et le développement dans le domaine des technologies financières. Ces collaborations permettent de former une nouvelle génération de talents spécialisés dans les fintechs et de stimuler la création de solutions innovantes. Le Ministère des Finances organise régulièrement des forums et des événements pour réunir les acteurs du secteur financier et technologique. Ces événements offrent une plateforme pour l’échange d’idées, la présentation de nouvelles technologies et la création de partenariats stratégiques. Pour encourager l’adoption des solutions innovantes développées par les startups, nous travaillons également à la mise en place d’un cadre réglementaire favorable qui facilite l’expérimentation et le déploiement de nouvelles technologies financières tout en assurant la protection des consommateurs et la stabilité du système financier. En somme, notre collaboration avec les acteurs du secteur privé et les startups est un élément clé de notre stratégie pour stimuler l’innovation dans les services financiers en Algérie. Ces partenariats et projets en cours témoignent de notre engagement à créer un écosystème dynamique et innovant qui favorise la croissance économique et améliore la qualité des services financiers pour tous nos citoyens.

Vous avez inauguré un nouveau data center en décembre 2023. Pouvez-vous nous en dire plus sur les bénéfices qu’en tire le secteur ?

L’inauguration du nouveau data center en décembre 2023 représente une avancée majeure pour le secteur des finances. Ce centre de données moderne apporte plusieurs bénéfices significatifs qui contribuent à l’amélioration de nos services et à la robustesse de notre infrastructure technologique dans l’optique d’améliorer la gouvernance financière et économique du pays. Cette infrastructure technologique de pointe permettra de soutenir les efforts consentis en matière de maîtrise des dépenses publiques en intégrant, mutualisant et optimisant les systèmes d’information et les applicatifs développés et en cours de développement afin de converger vers un système d’information des finances publiques intégré, contribuant ainsi à asseoir les principes de bonne gouvernance des finances publiques visant à améliorer les recettes par l’élargissement de l’assiette fiscale, à renforcer la fonction de contrôle et à réduire ainsi les pratiques liées à la fraude et à l’évasion fiscales. Il y a lieu de préciser que ce nouvel édifice offre des niveaux de sécurité renforcés, garantissant la protection des données sensibles contre d’éventuelles cyberattaques. Aussi, grâce à l’augmentation de la capacité de traitement et de stockage des données, nous pouvons désormais gérer un volume plus important de données de manière plus efficace. 

Ce data center moderne permettra également d’optimiser la performance des systèmes et des applications hébergés tout en facilitant l’innovation et en offrant une plateforme robuste pour le développement et le déploiement de nouvelles technologies financières. L’inauguration du nouveau data center en décembre 2023 représente un pilier essentiel pour le secteur des finances. Il apporte des bénéfices considérables en termes de sécurité, de performance, d’innovation, de résilience et de conformité, contribuant ainsi à la transformation numérique et à l’amélioration continue des services du secteur des finances.

Comment le Ministère des Finances collabore-t-il avec les acteurs du secteur privé, notamment les startups, pour stimuler l’innovation dans les services financiers ? Y a-t-il des partenariats ou des projets en cours dont vous pouvez nous parler ?

En effet, le Ministère des Finances joue un rôle actif dans la collaboration avec les acteurs du secteur privé, y compris les startups, pour stimuler l’innovation dans la sphère économique et financière. Cette collaboration s’inscrit dans une vision stratégique portée par Monsieur le Président de la République, qui accorde une attention particulière aux startups distinguées dans divers domaines. Ces jeunes entreprises innovantes bénéficient de mécanismes législatifs et réglementaires visant à élargir leurs projets et à améliorer leur compétitivité. Nous œuvrons continuellement à la mise en place d’un écosystème favorable à l’innovation et à l’entrepreneuriat des jeunes, contribuant ainsi à la création d’emplois et à l’intégration des activités du marché parallèle dans le secteur formel. Cette démarche est soutenue par des incitations financières, fiscales et douanières pour encourager la participation du secteur privé. Lors du Conseil des Ministres du 21 avril 2024, le Président de la République a réaffirmé l’engagement de l’État à financer et soutenir les startups, en mettant l’accent sur la qualité des projets innovants. En termes de partenariats et projets en cours, nous travaillons sur plusieurs initiatives clés, à l’instar de la publication du règlement n°01-23, fixant les conditions d’accréditation et d’activité des conseillers en investissement participatif et de leur surveillance, qui permet aux startups de bénéficier de financements participatifs à travers des plateformes numériques. Ce cadre légal facilite les interactions directes et transparentes entre les startups en quête de financement et les investisseurs. L’encouragement de l’investissement et de la création de startups, notamment dans le domaine des technologies de l’information, est un axe prioritaire pour les pouvoirs publics. Il y a lieu de préciser que les résultats de cette politique se traduisent par l’émergence de milliers de startups ayant un impact même à l’international, notamment dans le secteur de la technologie financière. En matière d’investissement privé en général, il est également impératif de développer des mécanismes innovants pour mobiliser le capital privé. Cela implique de créer des instruments financiers et des garanties pour encourager les investissements privés, notamment dans des secteurs à haut risque. Cela implique l’amélioration du climat des affaires, la simplification des procédures administratives, la lutte contre la corruption, et la garantie de la sécurité juridique et la protection des investisseurs. Nous croyons fermement que pour encourager le secteur privé à contribuer au financement du développement économique national, une approche multidimensionnelle est nécessaire, combinant des politiques d’attractivité, des programmes de soutien et une collaboration étroite entre les acteurs publics et privés. En tenant compte de ces éléments, nous pouvons créer un environnement propice à l’investissement privé et à l’innovation et accélérer le développement économique et social.

Quels sont les prochains objectifs et étapes clés du processus de digitalisation pour 2024 et au-delà ? Comment envisagez-vous l’avenir du secteur financier algérien dans un monde de plus en plus numérique ?

Nous sommes déterminés à positionner la numérisation au centre de notre politique de développement, visant principalement la transparence, la traçabilité, la maîtrise des dépenses publiques, l’optimisation du recouvrement, le renforcement du contrôle et l’amélioration de la qualité des services publics. Nos objectifs stratégiques en matière de digitalisation incluent, notamment, l’amélioration de l’efficacité opérationnelle et de la qualité du service rendu aux usagers, l’harmonisation des systèmes d’information des différentes régies pour assurer une cohérence et une interopérabilité optimales, ainsi que l’optimisation et la mutualisation des ressources informatiques et des infrastructures technologiques pour réduire les coûts et améliorer l’efficacité. Parmi nos priorités demeure également la garantie de la sécurité et de la pérennité des ressources informatiques, en introduisant des mesures robustes pour protéger les données sensibles et assurer la continuité des services. Nous nous efforçons également d’assurer la cohérence et la fiabilité des données, essentielles pour une prise de décision informée et efficace. En outre, une gouvernance solide et fiable des projets informatiques reste essentielle pour garantir la réussite des initiatives de digitalisation, tout comme l’adoption du futur Système d’Information des Finances Publiques, alignant les outils technologiques sur nos objectifs stratégiques. 

Dans cette optique, nous envisageons un avenir où le secteur financier algérien est entièrement intégré dans un écosystème numérique moderne et performant, avec un système d’information économique fiable permettant d’améliorer la prévision dans le domaine des finances publiques et la qualité des services rendus aux citoyens. Notre vision d’avenir consiste à mettre en place un nouveau système de gouvernance des finances publiques basé sur la performance et la programmation budgétaire pluriannuelle. En effet, le Ministère des Finances s’engage à conduire, de manière graduelle et fructueuse, l’évolution de son Système d’Information pour atteindre une gestion efficace et un pilotage pertinent des finances publiques. Nous sommes convaincus que cette transformation numérique contribuera de manière significative au développement économique et à l’amélioration du niveau de vie des citoyens. La numérisation du secteur des finances est un levier essentiel pour le développement économique durable de l’Algérie, améliorant à la fois l’efficacité de l’administration publique et le climat des affaires, tout en répondant aux besoins croissants des citoyens et des entreprises.

La sécurité des données est un enjeu majeur qui est une condition sine qua non de cette ouverture digitale ; le secteur est-il à l’abri de toute attaque cybernétique et de toute manipulation malveillante ?

La sécurité des données est effectivement une préoccupation majeure et une condition essentielle pour la réussite de notre transformation digitale. Mes services ont mis en place plusieurs mesures pour renforcer la sécurité informatique et protéger contre les cyberattaques et les manipulations malveillantes. Nous avons lancé plusieurs initiatives pour améliorer notre niveau de sécurité informatique. À l’instar de l’installation d’une nouvelle couche de sécurité avec l’acquisition de deux nouveaux firewalls de nouvelle génération, en mode actif/passif. 

Cette solution assure une protection accrue de notre plateforme de sécurité contre les différentes cybermenaces existantes. De plus, nous avons défini et mis en place une charte de sécurité informatique spécifique au Ministère des Finances. Cette charte vise à promouvoir une utilisation responsable et sécurisée des ressources informatiques du ministère, à fixer les règles relatives à l’utilisation adéquate et sécurisée de ces ressources, et à informer les utilisateurs des risques liés à la sécurité informatique ainsi que des sanctions éventuelles en cas de non-respect de ces règles. Cette charte est évolutive et est régulièrement révisée et mise à jour pour tenir compte des nouvelles menaces et de la réglementation en vigueur. Notre data center est également équipé d’une technologie avancée lui permettant de faire face à toute cybermenace. Il dispose d’une autonomie énergétique de 99,88 %, garantissant ainsi une continuité de service même en cas de coupures de courant. Grâce à ces mesures, nous avons considérablement renforcé notre sécurité informatique. Cependant, nous restons vigilants et continuons à évoluer nos stratégies de sécurité pour nous assurer que le secteur des finances est bien protégé contre toute attaque cybernétique et toute manipulation malveillante.

La Banque mondiale vient de marquer la progression significative de l’économie de l’Algérie dans la classification de ses états membres au titre de l’exercice 2025, la classifiant de pays à revenu à la tranche inférieure à la tranche supérieure, quelle est votre appréciation ?

La progression de l’Algérie dans la classification des économies de la Banque mondiale, passant de pays à revenu intermédiaire à tranche inférieure à pays à revenu intermédiaire à tranche supérieure, est une excellente nouvelle et témoigne des efforts significatifs déployés par notre pays. Cette reconnaissance reflète non seulement une croissance économique soutenue, mais aussi des améliorations notables dans divers secteurs de notre économie. L’élévation du Revenu National Brut (RNB) par habitant, qui est passé de 3 900 USD entre juillet 2022 et juin 2023 à 4 960 USD entre juillet 2023 et juin 2024, est un indicateur clé de notre performance économique. Ce bond en avant est principalement attribuable à la révision complète des statistiques des comptes nationaux par l’Office National des Statistiques (ONS), alignant nos méthodes sur les normes internationales actuelles (SNA2008). Cette révision a permis de mieux refléter la réalité économique du pays, y compris une réévaluation à la hausse de notre PIB. D’autres facteurs ont également contribué à cette progression, notamment les efforts continus pour renforcer la gouvernance des finances publiques, l’élargissement de l’investissement public, et la consolidation des secteurs économiques productifs. Les progrès réalisés dans l’amélioration des méthodes de mesure et de production des données statistiques, ainsi qu’une meilleure couverture de l’économie non observée, ont également joué un rôle crucial. 

Cette amélioration dans le classement de l’Algérie est alignée avec les évaluations du Fonds Monétaire International (FMI) et renforce la crédibilité des statistiques économiques de notre pays. Elle est le résultat des politiques et des réformes mises en œuvre pour stimuler la croissance économique, maîtriser l’inflation, et gérer les taux de change et la croissance démographique de manière efficace. En conclusion, ce repositionnement est une validation des efforts de l’Algérie pour améliorer son environnement économique et renforcer sa résilience. Il ouvre de nouvelles opportunités pour attirer les investissements étrangers et stimuler davantage le développement économique, en créant un climat d’affaires plus favorable et en renforçant la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux.

H. N. A.

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