Accueil ACTUALITÉ Algérie – Tunisie – Libye : Destin commun scellé 

Algérie – Tunisie – Libye : Destin commun scellé 

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République, Abdelmadjid Tebboune, l’idée de réunir la tripartie Algérie-Tunisie-Libye a germé, le 22 avril 2024, au palais de Carthage à Tunis. Un premier sommet consultatif qui a regroupé les dirigeants des trois pays frères, à savoir les Présidents Abdelmadjid Tebboune, Kaïs Saïed et  Mohamed Younes El-Menfi. 

Par H. Nait Amara 

Face aux profondes mutations géopolitiques qui ont bouleversé le monde et chamboulé les relations internationales, dont la région maghrébine a eu son lot de conséquences, aucun pays ne peut faire cavalier seul dans le souci de pouvoir tirer son épingle du jeu. Les crises en gestation, les menaces sécuritaires, la criminalité et les chocs exogènes n’ont pas de frontières. Nul n’est à l’abri. Et encore moins ces trois voisins qui, de par leur statut de défenseurs des causes justes et des opprimés, sont la cible particulière de ceux que le président Tebboune a désigné, à juste titre, de forces du mal. En effet, l’heure des alliances a sonné. Les trois pays ont compris qu’il est temps de sortir du repli sur soi, de resserrer leurs rangs et d’aborder leur destin commun. Ainsi, en lançant, début mars 2024 à Alger, en marge du 7e sommet du GECF, l’initiative d’une tripartie qui se réunira tous les trois mois, le Président algérien a la pleine conscience des enjeux géopolitiques, sécuritaires et socio-économiques de l’heure. Ses homologues tunisien et libyen aussi ne sont pas sans le savoir pour deux voisins qui ont fait les frais de leur résistance contre le vent de la «normalisation» qui a soufflé sur la région. 

Cette prise de conscience collective des ‚’trois» a, d’ailleurs, marqué l’esprit de la déclaration finale qui a sanctionné les pourparlers des trois dirigeants. À savoir, a-t-on relevé sur le document, «la nécessité d’unifier les positions et d’intensifier la concertation et la coordination pour renforcer les facteurs de sécurité, de stabilité et de développement dans la région et accroître sa résilience face aux mutations régionales et aux crises internationales successives», ainsi que «le besoin urgent pour les trois pays d’avoir une voix audible unifiée et une présence influente et effective dans les différents espaces d’appartenance régionaux et internationaux».

Bouclier sécuritaire 

Dans ce «pacte», force est de constater que la prédominance des défis sécuritaires comme celui d’approfondir l’entente et la coopération au service de la sécurité, de la stabilité. Puis, viendra en second lieu la problématique du développement dans la région qu’il convient de mettre à l’abri de la politique des axes et des dangers des ingérences étrangères. Aussi, il a été souligné «l’attachement des trois pays à l’indépendance des décisions nationales, émanant de la volonté de leurs peuples respectifs, leur souci d’établir des relations avec les autres pays et blocs régionaux et internationaux, dans le cadre du respect mutuel et de la non-ingérence dans les affaires intérieures, et leur attachement à un ordre international multipolaire prônant la coopération, la solidarité, la justice et l’équité dans les relations internationales et l’égalité de tous devant le droit international».

Ils ont insisté sur la nécessité «d’étendre cette concertation et cette coordination, au-delà des dossiers politiques, à tous les domaines du développement socio-économique au profit des peuples des trois pays, en vue de réaliser leurs aspirations légitimes à la stabilité, la prospérité et l’intégration». Les dirigeants des trois pays ont également «exprimé leur rejet total des ingérences étrangères dans les affaires libyennes et leur soutien aux efforts visant à parvenir à l’organisation des élections à même de préserver l’unité et l’intégrité territoriale de la Libye et de garantir sa sécurité, sa stabilité et sa prospérité, tout en soulignant le rôle pivot des pays voisins de la Libye en soutien aux autorités libyennes dans le processus de restauration de la stabilité et de la sécurité et dans les efforts de reconstruction».

Question au cœur de l’actualité mondiale, à savoir l’agression israélienne en Palestine, l’axe Alger-Tunis-Tripoli a condamné avec force le génocide commis contre le peuple palestinien frère, réitérant l’appel urgent à la communauté internationale pour que soit mis fin à l’agression barbare, pour la levée totale du blocus imposé à la bande de Ghaza afin de permettre l’acheminement des aides alimentaires et médicales et la poursuite en justice des dirigeants sionistes pour leurs crimes. Comme l’axe a affiché son soutien constant à la résistance du peuple palestinien pour le recouvrement de ses droits pour l’établissement de son État indépendant pleinement souverain avec El-Qods comme capitale. Les dirigeants des trois pays ont en outre «mis en garde contre le danger des interventions étrangères dans la région sahélo-saharienne (…) Ils ont également insisté sur la nécessité pour «l’action arabo-africaine» commune d’assumer sa responsabilité dans la résolution de la crise au Soudan. 

Enfin, dans le document, l’accent a également été mis sur la nécessité «d’approfondir davantage les consultations et l’échange d’analyses, d’évaluations et d’informations sur le phénomène du terrorisme, la traite des êtres humains, le trafic de drogue et le crime organisé, en vue de protéger la région de ces fléaux».

H. N. A.

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